mercredi 21 avril 2010

Meurtres de journalistes non-élucidés: l'Irak en tête du classement du CPJ

WASHINGTON — L'Irak détient le record du nombre de meurtres non-élucidés de journalistes, a révélé mardi le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) dans son "index de l'impunité".

Dans cette liste figurent une douzaine de pays dans lesquels des journalistes sont pris pour cible et où les autorités locales ne veulent pas ou ne peuvent pas mettre la main sur les auteurs de ces meurtres.

Le CPJ a rapporté "le nombre de meurtres de journalistes restés impunis par rapport à la population totale du pays" sur la période allant de 2000 à 2009.

En Irak, 88 journalistes ont été tués sans que leur assassinat n'ait été élucidé, ce qui représente 2,794 meurtres non-résolus pour un million d'habitants, affirme le CPJ dont le siège est à New York.

La Somalie, où sévissent plusieurs groupes islamistes armés, se place seconde avec neuf meurtres de journalistes impunis, soit un meurtre pour un million d'habitants.

Suivent les Philippines, le Sri Lanka, la Colombie, l'Afghanistan, le Népal, la Russie, le Mexique, le Pakistan, le Bangladesh et l'Inde.

Selon le CPJ, les Philippines ont bondi de la sixième à la troisième place par rapport à l'an dernier en raison du massacre de plus de 30 journalistes dans un attentat lors d'une campagne électorale locale au sud de l'archipel.

En revanche, note le CPJ, le Brésil et la Colombie "ont fait des progrès notables" en matière de réduction de la violence dirigée contre la presse et d'enquêtes pour élucider les meurtres de journalistes.

"Nous avons maintes fois entendu des gouvernements jurer que les assassins de journalistes seraient traduits en justice. Mais jusqu'à ce que ces promesses soient tenues, les médias continueront à être la cible de ceux qui se croient au-dessus des lois et pensent jouir d'immunité", a expliqué Joel Simon, l'un des dirigeants du CPJ.

Selon l'organisation, 90% des victimes sont des journalistes locaux couvrant des sujets sensibles comme la criminalité, la corruption ou la sécurité nationale.

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