dimanche 31 janvier 2010

La franc-maçonnerie de retour en Irak


Irak: le retour de la franc-maçonnerie

par Gilles Munier (Afique-Asie - Janvier 2010)

La franc-maçonnerie est de retour en Irak. Présente dans le pays dès la fin du 19ème siècle, au sein des organisations secrètes qui ourdissaient le renversement du sultan ottoman Abdul Hamid II, elle s’est véritablement implantée en Mésopotamie pendant l’occupation du pays par les Britanniques. Interdite après la révolution républicaine du 14 juillet 1958 pour collaboration avec l’ennemi, accusée d’espionnage, elle est réapparue plus ou moins ouvertement depuis avril 2003 à l’initiative des loges militaires étatsuniennes, anglaises, voire italiennes, ou des opposants regroupés par la CIA dans le Congrès National Irakien d’Ahmed Chalabi.

L’effondrement de l’Empire Ottoman sous les coups de boutoirs des Jeunes-Turcs et de leur Comité Union et Progrès - dont les dirigeants étaient liés au Grand Orient de France (GODF) ou à celui d’Italie - projeta la Mésopotamie dans l’orbite britannique. La franc-maçonnerie qui y aurait été introduite par Youssef al-Hajj, un journaliste libanais, futur Grand maître régional, s’y est développée dès la Première guerre mondiale à l’initiative des loges de l’Armée des Indes. La première, dite Mesopotamia 3820, date de 1917, celle de Bagdad, de 1919. Dans les années 50, neuf loges opéraient en Irak pour le compte de la Grande Loge d’Angleterre, plus la Loge Faïha de rite écossais. Son interdiction, suite à l’abolition de la monarchie par le général Kassem, fut criminalisée en 1975 par le Parlement irakien qui vota une loi l’assimilant à une organisation sioniste, et on n’entendit plus parler des francs-maçons irakiens ensuite, si ce n’est parmi les monarchistes réfugiés à Londres.

Lorsque George Bush père - ancien directeur de la CIA, Souverain Grand Inspecteur Général (33°degré du Rite écossais ancien et accepté) - prit la décision d’attaquer l’Irak, il allait de soi que la franc-maçonnerie serait aussi de la partie, mais il fallu attendre la dernière guerre du Golfe pour que ses activités publiques soient connues.

Une loge dans un attaché case !

En décembre 2006, Richard Filippi, membre de la Loge du roi Salomon, a raconté dans la revue maçonnique Philaleths, sa première rencontre avec un franc-maçon irakien. C’était en 2001, dans un ascenseur, lors d’un stage de formation organisé en Floride, pour étudier les relations que devaient entretenir les civils et les militaires dans un pays « libéré ». Des membres du Congrès National Irakien y participaient. Parmi eux, le lieutenant-colonel kurde Yarab, un opposant réfugié aux Etats-Unis après la Première guerre du Golfe. Au cours d’une pause, l’homme avait pris l’ascenseur avec lui, bloqué l’appareil entre deux étages, et lui avait demandé: « Vous êtes l’un d’entre eux, n’est ce pas ? ».Oui », à tout hasard. Yarab, enthousiaste, lui dit : « Moi aussi, frère ! ». Alors, ils devinrent comme des amis d’enfance, dit Filippi. Yarab lui apprit qu’il y avait encore des francs-maçons en Irak, même s’il n’y avait pas de loge. Son grand-père, ancien colonel, en était un. Il avait d’abord cru avoir à faire à un dingue. Ce n’est que lorsque le Kurde a montré sa main droite et le signe dessiné qu’il comprit. Il répondit « Oui », à tout hasard. Yarab, enthousiaste, lui dit : « Moi aussi, frère ! ». Alors, ils devinrent comme des amis d’enfance, dit Filippi. Yarab lui apprit qu’il avait encore des francs-maçons en Irak, même s’il n’y avait pas de loge. Son grand-père, ancien colonel, en était un.

La première manifestation visible de la franc-maçonnerie en Irak depuis son interdiction fut la création de la Loge Terre, Air et Mer n°1 par la Grande Loge de New York, en mai 2005. Sur la base de Balad, près de Ramadi, le major Walter, son grand maître, remercia le « Grand Architecte de l’Univers » pour cet événement qui permettrait peut être, dit-il, de faire « sortir une loge irakienne de la clandestinité ». Il attend toujours ! Emulation oblige, La Lumière du Nord annonça que le « frère .˙. » Sam Lee - de la Loge Maître de Hiram 40, de Caroline du Nord - organisait des réunions maçonniques sous la tente, en plein désert. Et, dans la foulée la Grande loge du Nebraska lança le programme « Une loge dans un attaché case » (!), celle du Massachusetts, l’opération Masonic Troop Support Program, tandis qu’à Bagdad, la Loge militaire Euphrate 152 se mobilisait pour lutter contre le suicide dans les forces armées. Aujourd’hui, il n’est pas rare qu’un « frère .˙. » muté dans une base en Irak ou en Afghanistan s’enquiert sur Internet pour savoir s’il y a un temple maçonnique. A lui ensuite de vérifier si la loge dont il dépend aux Etats-Unis reconnaît l’obédience qui y opère. La plupart des grandes loges sudistes, par exemple, pratique toujours la ségrégation et refuse de reconnaître celle de Prince Hall, la franc-maçonnerie noire.

Les sectes islamiques en ligne de mire

Les anciens opposants à Saddam Hussein étant trop discrédités pour recruter de nouveaux membres, les maçons étrangers approchent les « kolabos » de tous poils, militaires ou tribaux, ou potentiels : les universitaires et les notables religieux avec une prédilection pour les cheikhs des confréries soufies et des sectes chiites, en raison des concordances entre leurs rituels et secrets et ceux des obédiences maçonniques*. Les loges mères américaines espèrent attirer des nationalistes modérés proches de la résistance, comme la CIA a recruté des membres d’Al-Qaïda en Mésopotamie pour ses milices tribales. Pour les patriotes irakiens, le scénario est cousu de fil blanc. Il est en tous points identique à celui joué par la franc-maçonnerie à l’époque coloniale. Les loges s’investissent d’abord dans l’aide à l’émigration et dans l’action humanitaire, puis elles se transforment en laboratoire d’idées permettant de reconstruire la société sur des bases conformes aux intérêts de l’occupant. Le magazine Freemason Today décrivait fin 2005 les distributions de crayons et de cahiers à colorier, à Bassora, par des francs-maçons écossais et anglais poursuivis par des enfants criant : « Mister, donne moi un dollar ». Le journaliste ne cachait pas que les « frères .˙. » étaient aussi reçus par des jets de pierres. Il ne fait aucun doute que les franc-maçons irakiens devenus opérationnels risqueront, eux, tout simplement leur vie.

En 1964, conscient des menaces qui pesaient déjà sur les francs-maçons arabes, le Grand maître jordanien Fahmi Sidqi al-Amari parlait franchement d’instrumentalisation des loges par les occidentaux et Israël, expliquant à la convention mondiale de la maçonnerie, que « la maçonnerie est plurielle ; les impérialistes l’utilisent dans leur but, les sionistes dans le leur ». Même si, à la différence des francs- maçonneries anglo-saxonnes, le Grand Orient de France s’est opposé à la dernière guerre du Golfe, c’était pour proposer de « chasser Saddam Hussein par d’autres moyens ». L’obédience française qui a joué un rôle dans l’essor des mouvements indépendantistes arabes dans l’Empire ottoman, est dénoncée, depuis, pour son athéisme. Au Proche-Orient, par les temps qui courent, c’est rédhibitoire.

* Lire Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques, Jean-Marc Aractingi et Christian Lochon (L’Harmattan, 2008).

Appendice :

La franc-maçonnerie arabe

La franc-maçonnerie est interdite dans les pays arabes, à quelques exceptions près. En Jordanie, depuis la mort du roi Hussein qui en était membre, elle adopte un profil bas. Elle est tolérée au Maroc avec des loges affiliées à la Grande Loge Nationale de France, et demeure très active au Liban où la plupart des obédiences occidentales sont représentées. En Egypte, proscrite par le Président Gamal Abdel Nasser après l’expédition de Suez, elle serait en voie de reconstitution. Bien que l’influent Institut de Droit Islamique de La Mecque ait émis une fatwa, en juillet 1978, déclarant que la franc-maçonnerie est « un danger pour les musulmans », et traité ses membres de « mécréants », plusieurs loges opèrent en Arabie Saoudite – la plus connue est l’Etoile de l’Est - sur les bases militaires américaines, ce qui est également le cas au Koweït et au Bahreïn.

Par Gilles Munier

lundi 25 janvier 2010

"Ali le chimique" a été exécuté


Irak: exécution d'"Ali le chimique"


Ali Hassan al-Majid, le cousin de Saddam Hussein surnommé "Ali le chimique", a été exécuté par pendaison lundi, a annoncé Ali al-Dabbagh, porte-parole du gouvernement irakien.

Al-Majid avait été condamné le 17 janvier pour crimes contre l'humanité pour le gazage du village kurde d'Halabja le 16 mars 1988, qui avait fait 5.600 morts. Il avait alors écopé de sa quatrième condamnation à mort.

M. Al-Dabbagh n'a pas fourni de détails sur l'exécution. L'annonce de la pendaison d'"Ali le chimique" est intervenue après une série d'attentats-suicides contre trois hôtels de Bagdad, qui a fait au moins 36 morts.

Al-Majid avait déjà été condamné à mort pour son rôle dans la brutale campagne "Anfal" menée en 1988 contre les Kurdes, qui avait fait quelque 100.000 morts, des civils pour l'essentiel. La justice irakienne l'avait également condamné à la peine capitale dans des procès séparés pour l'écrasement d'un soulèvement chiite après la guerre du Golfe en 1991, et une autre campagne de répression contre les chiites en 1999.

Les précédentes condamnations à mort n'avaient pas été appliquées en partie parce que les survivants d'Halabja voulaient qu'Al-Majid soit jugé spécifiquement pour le gazage de leur village. Al-Majid doit son surnom d'"Ali le chimique" à sa prédilection pour les gaz de combat, utilisés notamment contre la population kurde par le régime de Saddam Hussein à la fin des années 80.

Ancien sergent de l'armée, il avait été nommé général par Saddam Hussein et occupé le poste de ministre de la Défense de 1991 à 1995. Il était tenu pour l'un des hommes les plus puissants parmi les proches de Saddam Hussein.

Durant la guerre contre l'Iran dans les années 80, Al-Majid a coordonné les cinq services de renseignement et de sécurité irakiens, et a rejoint le "bureau spécial" au sein duquel Saddam Hussein et ses proches dirigeaient l'appareil de renseignement.

"Ali le chimique" a gagné son autre surnom de "boucher des Kurdes" en réprimant le mouvement séparatiste kurde dans les années 1980: 4.000 villages ont été rasés sous son commandement, et des armes chimiques ont été massivement utilisées contre les combattants et leurs soutiens en 1988. Al-Majid avait également été nommé gouverneur du Koweït au cours des trois premiers mois de l'occupation du petit Etat voisin, attaqué en août 1990.

Al-Majid était "l'homme de main" de Saddam Hussein, avait expliqué Kenneth Roth, un responsable d'Amnesty International, deux mois avant l'invasion de l'Irak en 2003. "Il a été impliqué dans certains des pires crimes commis en Irak." AP

dimanche 24 janvier 2010

Halabja, procès en catimini

Talabani accuse un rival

d’être responsable du massacre

Le 17 janvier dernier, la Haute Cour pénale irakienne - ex Tribunal spécial irakien, créé en 2003 par les autorités d’occupation - a condamné à mort Ali Hassan al-Majid pour avoir ordonné le bombardement au gaz de la ville kurde de Halabja, le 16 mars 1988. A l’époque, l’Irak était en guerre avec l’Iran et il coordonnait les activités militaires et de renseignement dans le nord du pays. La peine capitale prononcée à son encontre par le juge Aref Abdoul-Razzak al-Chahine étant courue d’avance, la tenue du procès avait été fixée d’un commun accord par Nouri al-Maliki et Massoud Barzani, pour tomber avant les élections législatives, alors prévues fin janvier.

Le procès de Hassan al-Majid ayant été uniquement instruit à charge, il est bon de rappeler que la bataille de Halabja a été provoquée par l’entrée au Kurdistan irakien d’une colonne de Gardiens de la révolution iranienne (Pasdarans), guidée par un groupe de peshmergas de l’Union Populaire du Kurdistan (UPK), le parti de Jalal Talabani, actuel président de la République. En pleine guerre Iran-Irak, c’était un acte de trahison.

L’opération Val Fajr-10

Arrivés près de la ville, les Iraniens s’étaient emparé d’une garnison irakienne, et - selon le témoignage d’un ancien ambassadeur de France à Bagdad - égorgé les prisonniers et leur famille. A Téhéran, les mollahs organisateurs de cette opération, baptisée Val Fajr-10, savaient ce qui risquait de se passer ; les chefs de l’UPK probablement aussi. A chaque fois que les Iraniens perçaient dangereusement les lignes irakiennes, les gaz étaient utilisés pour les repousser. Malgré le danger, l’UPK avait ordonné à la population de Halabja de se rassembler pour accueillir leurs « libérateurs ». Qu’est-il arrivé ensuite ? En avril 2003, George Bush et ses alliés kurdes avaient promis un procès retentissant. Il s’est déroulé en catimini, ou presque ; comme si Halabja n’intéressait plus grand monde. La presse internationale, qui avait fait du massacre le nerf de la campagne de diabolisation de Saddam Hussein, était absente. Quid alors des preuves et des révélations annoncées depuis plus de vingt ans ? On aurait aimé entendre des experts expliquer ce qui s’est réellement passé ce jour-là, documents à l’appui, et savoir quels pays occidentaux avaient livré le ou les gaz aux belligérants, car dans ce domaine les Iraniens n’étaient pas en reste. Les pasdarans avaient – les premiers - utilisé du gaz au cyanure dès le début de la guerre Iran-Irak, à Mouhamarra (Khorramchahr, en persan), pour casser l’offensive irakienne en Arabistan (Khouzistan, en persan), et au Kurdistan iranien en 1982 et 1987, selon un témoignage du regretté docteur Abderrahman Ghassemlou, secrétaire du Parti Démocratique Kurde d’Iran.

Les Pasdarans croyaient que la ville avait été reconquise…

Que l’armée irakienne ait utilisé du gaz pour annihiler l’offensive iranienne sur son territoire ne fait pas de doute, mais pourquoi escamote-t-on les documents accusant l’Iran d’en avoir fait autant au cours de la bataille, et à Halabja précisément ? Le 4 mai 1990, le Washington Post a résumé un rapport classifié de l'Army War College affirmant que l’interception par les Etats-Unis des communications échangées sur le champ de bataille désignait l’Iran comme l’auteur du bombardement au gaz de Halabja. Les Pasdarans croyaient que la ville avait été reconquise… Ce rapport, co-rédigé par le docteur Stephen Pelletiere, analyste de la CIA spécialiste de l’Irak, précisait que l’Irak ne possédait pas le type de gaz utilisé à cet endroit.

Ali Hassan al-Majid sera sans doute pendu dans les prochaines semaines, mais l’affaire du massacre de Halabja ne sera pas close pour autant. Le site kurde Rudaw.net a révélé qu’il y a deux mois, pendant l’assemblée plénière de l’UPK, Jalal Talabani a accusé son ancien n°2, Nawshirwan Mustafa - aujourd’hui chef du Gorran (Changement), mouvement kurde d’opposition - d’être responsable du bombardement. Que voulait-il dire exactement ? Il est vrai qu’ « Oncle Jalal » était à Londres au moment des faits, tandis que Nawshirwan dirigeait la guérilla séparatiste sur place, mais il est impensable que la participation de l’UPK à l’offensive Val Fajr-10 ait été décidée sans son accord. La vérité finira par éclater. Le déballage en famille s’annonce nauséabond, surtout quand on sait que Peter Galbraith* - impliqué aujourd’hui dans un scandale pétrolier impliquant le gouvernement kurde de Massoud Barzani - est à l’origine de la campagne accusant Saddam Hussein d’avoir « massacré son propre peuple ». Aujourd’hui, on comprend mieux pourquoi le 16 mars 2006, lors de la cérémonie anniversaire du massacre, la population de Halabja a incendié le monument qui le commémore. Le détournement des dons qui y sont recueillis, au bénéfice des victimes civiles de la bataille, n’était dans doute pas la seule raison de la fureur des manifestants.

* AFI- Flash n° 98 (15/12/09) - Peter Galbraith et les pétrodollars du lobby kurde

http://www.france-irak-actualite.com/article-lobby-kurde-40540654.html
Par Gilles Munier

vendredi 22 janvier 2010

La résistance vise juste

PENDANT QU'AL QAIDA SEME LA MORT PARMI LES INNOCENTS, VISE TOUT RASSEMBLEMENT POPULAIRE, LE MOINDRE LIEU DE VIE, COMME LES MARCHES, JUSQU'AUX LIEUX DE PRIERE...





LA RESISTANCE EST AILLEURS ET VISE JUSTE...








Notre dignité ne sera retrouvée que par notre capacité à réfléchir juste,

et cette capacité ne sera efficace que par notre détermination à viser juste à travers notre résistance...

mardi 19 janvier 2010

Food not troops - end the US military occupation in Haïti - SIGN PLEASE

Food Not Troops - End the U.S. Military Occupation

Send a message to President Obama, former Presidents Clinton and Bush: "The People of Haiti need food, water, and medical aid, not military occupation"

Sign the Petition at http://iacenter.org/haitipetition/

According to news reports the Pentagon has been given complete control over the Port-au-Prince airport and is responsible for all air traffic control. There are increasing reports that aid organizations have accused the U.S. military "of focusing their efforts on getting their people and troops installed and lifting their citizens out." (New York Times, Jan. 17, 2010)

Under the pretext of stopping alleged looting, the U.S. has now forced the government of President Rene Preval to pass emergency measures that would delegate all security to the Pentagon.

The U.S. military presence has expanded from 3,500 soldiers of the 82nd Airborne Division, 2,200 U.S. Marines, to an estimated 10,000 troops. It is outrageous that the Haitian people are being forced to endure even greater hardship so that the U.S. can expand their military occupation.

According to Jarry Emmanuel, air logistics officer for World Food Organization: "There are 200 flights going in and out every day, which is an incredible amount for a country like Haiti. But most of those flights are for the U.S. military. Their priorities are to secure the country. Ours are to feed."

A plane from Doctors Without Borders/M
édecins Sans Frontiéres (MSF) carrying medical supplies was denied permission to land on Jan. 16. After Red Cross flights were continually diverted they choose to attempt to enter with a truck convoy via the Dominican Republic. The news media has reported that France, Brazil and Italy along with major international relief agencies were so upset by having aid shipments diverted that they have lodged formal complaints. Argentine, Peruvian and Mexican flights filled with rescuers and supplies were also turned back. The Caricom, the Caribbean Community's emergency aid mission to Haiti, was refused landing.

French Secretary of State for Cooperation Alain Joyandet told reporters he had lodged a complaint with the United States over its handling of the Port-au-Prince airport. "I have made an official protest to the Americans through the U.S. embassy," he said at the Haitian airport after a French plane carrying a field hospital was turned away. (AFP Jan. 17) After two relief flights were turned away the French ambassador to Haiti, Didier Le Bret, said that the Port-au-Prince airport has become "not an airport for the international community. It is an annex of Washington." (The Guardian UK Jan. 17)

Venezuela's President Hugo Chavez on Jan. 17 said the United States was using the earthquake in Haiti as a pretext to occupy the devastated country and offered to send fuel. Nicaraguan President Daniel Ortega says that the United States has taken advantage of the massive quake in Haiti and deployed troops in the country.

Haiti is the poorest and least developed country in the hemisphere, everyone repeats. That is true, but it is because Haiti has been occupied by U.S. military forces again and again. This is what makes the latest U.S. troop deployment to Haiti so ominous. As in the past, it will not help Haiti.

>From 1804, when the first successful slave revolution in history drove out the French colonialists and slave masters, until the present, Washington has continually imposed sanctions, debt repayments and military intervention in an attempt to crush Haitian independence. The U.S. directly occupied the country from 1915 to 1934 and again in the last 20 years.

In 2004 in a coup, planned from Washington and supported by troops from France and Canada, President Jean-Bertrand Aristide, a president democratically elected by over 90 percent of the vote in the last election was kidnapped and removed. The U.S. still prevents President Aristide from returning to Haiti from South Africa, where he is exiled. The U.S. set up an occupation of Haiti under UN command. Six years of this UN occupation has done nothing to develop Haiti or improve its infrastructure. Instead it has led to still greater poverty and hunger and unsustainable debt.

This is an important time to oppose to all forms of U.S. military occupation of Haiti. The peoples movement must demand that Haiti's airport be used for flights carrying desperately needed medical aid, food and water, not U.S. troops.

Your message to U.S. officials, U.S. and international media and to UN officials is an important step to call for international humanitarian assistance and to show international opposition to continued U.S. occupation of Haiti.

PETITION

To President Barack Obama, former Presidents Bill Clinton and George W. Bush:

The People of Haiti need food, water, and medical aid, not military occupation.

According to news reports, the Pentagon has been given complete control over the Port Au Prince airport and is responsible for all air traffic control. There are increasing reports that aid organizations have accused the U.S. military "of focusing their efforts on getting their people and troops installed and lifting their citizens out." (New York Times, Jan. 17)

Under the pretext of stopping alleged looting, the U.S. has now forced the government of President Rene Preval to pass emergency measures that would delegate all security to the Pentagon.

The U.S. military presence has expanded from 3,500 soldiers of the 82nd Airborne Division, 2,200 U.S. Marines, to an estimated 10,000 troops. It is outrageous that the Haitian people are being forced to endure even greater hardship so that the U.S. can expand their military occupation.

Haiti's airport must be devoted to humanitarian relief flights. Haiti needs food water and medical aid, not a U.S. military occupation. Haiti's sovereignty and democratically elected President Jean-Bertrand Aristide must be restored.

Sign the Petition at http://iacenter.org/haitipetition/

lundi 18 janvier 2010

une grand-mère torturée et tuée

Des soldats britanniques auraient torturé et tué une grand-mère


Des soldats britanniques postés à Bassora, en novembre... (Photo: AFP)


Des soldats britanniques postés à Bassora, en Décembre 2009. Le 15 du même mois, la maison de la défunte, 62 ans, a été la cible d'un raid de l'armée britannique.

Photo: AFP



(Londres) «Je ne pouvais croire qu'ils brutalisaient ainsi ma vieille mère.» L'Irakien Raad Al-Maliki accuse les forces britanniques d'avoir torturé et exécuté sa mère de 62 ans, Sabiha Khudur Talib, en novembre 2006.

Le gouvernement britannique croit qu'elle a plutôt été victime de tirs croisés lorsque sa maison a été attaquée par des troupes dans la province de Bassora, dans le sud de l'Irak.

La police militaire royale fera sa propre enquête sur les accusations, parmi les plus graves à avoir jamais visé des soldats britanniques.




Par Mali Ilse Paquin, Collaboration spéciale - La Presse (Canada)

Ce sont des policiers irakiens qui ont trouvé le cadavre de Sabiha Khudur Talib sur le bord d'une route. Il était dans un sac mortuaire aux couleurs de l'armée britannique.

L'enquête policière a relevé des traces de torture sur le corps de la grand-mère. «Elle avait les pieds nus et des marques de menottes aux poignets... J'ai aussi noté une blessure par balle à l'abdomen», a affirmé le lieutenant Haidar Yashaa Salman dans sa déposition.

Une photo parue dans le journal The Independent montre le visage boursouflé de la défunte.

Le quotidien a publié lundi le témoignage troublant de Raad Al-Maliki, 26 ans, fils de Sabiha Khudur Talib. Il explique comment leur maison a été la cible d'un raid dans la nuit du 15 novembre 2006.

«J'ai vu quatre ou cinq soldats escorter ma mère brutalement vers un véhicule militaire, dit-il dans son témoignage. J'étais très inquiet... Puis j'ai vu un soldat la frapper dans le dos avec la crosse d'une mitraillette.» C'est la dernière fois qu'il l'a vue vivante.

Selon le ministère de la Défense, la sexagénaire a été blessée lors du raid et a succombé à ses blessures plus tard à l'hôpital.


Cette affaire éclate au moment où l'invasion irakienne revient sur la scène médiatique. Une commission d'enquête publique examine en ce moment les raisons de la participation britannique à cette guerre pour en «tirer des leçons». L'ancien premier ministre Tony Blair comparaîtra dans les prochaines semaines.

Ce n'est pas la première fois que des soldats britanniques sont accusés de torture et d'assassinat en Irak. L'histoire la plus médiatisée fut celle de Baha Mousa, réceptionniste dans un hôtel âgé de 26 ans, battu à mort en septembre 2003. Le soldat Donald Payne, reconnu coupable de ce meurtre en 2007, est devenu le premier criminel de guerre en Grande-Bretagne.

La famille de Sabiha Khudur Talib exige de son côté une enquête indépendante. Son avocat, Phil Shiner, de la firme Public Interest Lawyers, représente une cinquantaine d'autres familles irakiennes endeuillées. Il accuse l'armée de mauvaise foi. «Jusqu'ici, ses enquêtes n'ont jamais mené nulle part», a-t-il dit à La Presse.