dimanche 6 décembre 2009

l'histoire de Baha Mousa

Irak : l’histoire de Baha Mousa

Robert Fisk
The Independent


J’ai tout d’abord entendu parler de Baha Mousa par sa famille. Il travaillait comme réceptionniste dans un hôtel de Bassora. cet hôtel avait été encerclé par les troupes britanniques qui y ont arrêté sept hommes. Ceux-ci ont été emmenés à la caserne britannique, encagoulés et passés à tabac.
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Le père de Baha Mousa veut que justice soit rendue - Photo : Gallo/Getty









Deux jours plus tard, comme son père me le rappelle en pleurant, Mousa était mort. Sa famille a reçu 3000 £ (livres sterling) en réparation et a refusé un autre versement de 5000 £. Ce qu’ils voulaient, c’était la justice.

Son père avait été nommé officier de police par les autorités britanniques elles-mêmes. Il portait deux pistolets à ses hanches. Il était « notre homme », et on a tué son fils.

Le scandale de la mort de son fils, âgé de 26 ans, arrêté devant son propre père, reste l’un des épisodes les plus honteux de l’occupation [britannique] du sud de l’Irak.

Alors qu’ils tabassaient les sept hommes, les soldats britanniques leur ont donné les noms des joueurs de football.

Je pense qu’il est toujours facile de dénigrer ceux qui vous allez maltraiter. Un de ses camarades qui travaillait dans le même hôtel et qui me parle avec une grande peine depuis son lit d’hôpital, a raconté comment Baha avait supplié pour que ses meurtriers cessent de lui donner des coups de pied.

« Il était un homme respectable. Ils n’avaient pas de raison de lui faire cela » », dit-il.

Quand j’ai entendu cette histoire, cela m’a hélas rappelé tous les récits qui m’avaient été faits dans le Nord de l’Irlande, de catholiques emmenés de chez eux, roués de coups dans les casernes de l’armée britannique et qualifiés de « terroristes » par ceux qui devaient garder le contrôle de leurs bourreaux.

J’avais déjà entendu tout cela auparavant. Ceux qui avaient été roués de coups et frappés de coups de pied sont toujours et toujours les méchants.

À Bassorah, les Britanniques aiment dire qu’ils savaient comment traiter les gens, qu’ils avaient appris de l’Irlande du Nord. Oh oui, combien ils avaient appris !

Je me souviens de m’être assis devant les enfants de Baha Mousa — son épouse était déjà morte d’un cancer — et en écoutant le récit fait par son père, j’ai douté que justice soit faite.

Et elle ne l’a pas été. Les sales types se sont enfuis en même temps que la justice. Comme ils l’ont fait en général en Irlande du Nord.

Il ne s’agit pas de cœurs et d’esprits [paraphrase des propos de Bush sur « gagner les coeurs et les esprits » - N.d.T]. Il s’agit de justice. Et nous ne la rendons pas.

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Du même auteur :

- L’Occident attend le retour de ses amis « démocrates » au pouvoir
2 juin 2009
- Les civils paient les guerres au prix fort - 8 mai 2009
- Irak : jusqu’au bout, nos maîtres nous refuseront la vérité - 7 mai 2009
- Comment faire confiance à la trouillarde BBC ? - 30 avril 2009
- Les guerres passent mais l’ennemi reste le même - 27 avril 2009
- Obama va-t-il faire profil bas à propos du génocide des Arméniens ? - 9 avril 2009
- Un homme courageux qui seul a fait front. Si seulement le monde l’avait écouté... - 2 avril 2009

peine de mort en Irak


120 prisonniers exécutés en Irak en 2009 (Amnesty)



05/12/2009 Cent vingt prisonniers ont été exécutés en Irak en 2009 et 900 se trouvent actuellement dans les couloirs de la mort, a affirmé l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty international dans un communiqué.


"Nous savons qu'au moins 120 personnes ont été exécutées jusqu'à présent cette année", a affirmé le communiqué de l'organisation basée à Londres, mis ce samedi sur son site internet.


"Les autorités irakiennes doivent cesser immédiatement l'exécution de plus de 900 personnes, dont 17 femmes, dans les couloirs de la mort qui ont épuisé leurs recours légaux et pourraient être exécutés à tout moment", a ajouté Amnesty.


Selon Amnesty, de nombreux condamnés à mort ont été reconnus coupables de meurtres ou d'enlèvements et "certains ont pu être condamnés après des procès injustes" ou des confessions extorquées sous la torture.


La peine de mort a été réinstaurée en Irak en 2004 par décret malgré de vives protestations internationales.


En 2008, l'Irak a condamné à mort au moins 285 personnes et au moins 34 ont été exécutées, selon Amnesty. En 2007, au moins 199 personnes ont été condamnées à la peine capitale et au moins 33 exécutées alors qu'en 2006, 65 personnes ont été pendues.
Les condamnés à mort sont en général pendus.


Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki est un partisan de la peine de mort.
"Pourquoi les auteurs d'actes terroristes ne seraient-ils pas pendus sur le lieu de leurs crimes", a-t-il ainsi affirmé le 25 août, en visitant le lieu des attentats qui avaient fait quelques jours plus tôt 95 morts et plus de 600 blessés.

dimanche 15 novembre 2009

crime de gurre à Falluja -endorse the petition please - signez la pétition svp - merci

Crime de guerre à Fallujah
http://www.guardian.co.uk/world/2009/nov/13/falluja-cancer-children-birth-defects

En septembre dernier, sur 170 enfants nés au principal l’hôpital de Fallujah, 24% sont morts la première semaine, ¾ présentaient des difformités (pas de tête, deux têtes, un seul œil, pas de membres). En 2002, dans le même hôpital, sur 530 naissances, 6 bébés étaient morts, un seul présentait des difformités.
Des médecins irakiens et britanniques mettent cause l’utilisation de phosphore blanc et de munitions à l’uranium appauvri utilisée lors des bombardements de la ville en 2004 par l’armée d’occupation. Ils demandent aux Nations unies d’ouvrir une enquête indépendante.

Une pétition a été lancée pour soutenir cette initiative :
http://www.petitiononline.com/hdcif/petition.html

Signature:
http://www.petitiononline.com/hdcif/petition-sign.html

dimanche 8 novembre 2009

Camp BUCCA

«Bucca», le camp de concentration américain

Article rédigé le 07 nov 2009, par Mecanopolis

Camp Bucca… Pour les journalistes américains, il s’agissait de cette prison idéale où le Pentagone «tournait le dos à 180º à Abou Ghraib». Lorsque ce site a été contraint de fermer ses portes le 17 septembre dernier, l’événement a reçu peu d’écho. Et pourtant: grâce au témoignage d’un contractant extérieur qui y a travaillé de manière régulière durant des années, nous sommes en mesure de révéler qu’il s’agit, dans l’histoire contemporaine, du plus vaste centre de rétention géré par l’armée américaine. Sans jugement, sans avocat, sans même un mandat d’arrêt, quelque 2000 à 3000 personnes y étaient retenues en 2005. Elles étaient 9000 début 2006. Et début 2008, un record de 28 000 personnes y a été atteint: un authentique camp de concentration, au plein sens du terme.

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Explication: en 2005-2006, face à la flambée des violences – et bien que l’Irak ne compte que 31,2 millions d’habitants – le Pentagone s’est lancé dans une campagne d’arrestations massives. Pas des insurgés: des suspects, dénoncés à la suite d’un litige foncier ou d’une simple dispute. Au plus fort de cette campagne, les forces américaines ont détenu jusqu’à 60 000 personnes dans le pays, alors que les forces irakiennes n’en détenaient de leur côté que 40 000. Soit 100 000 prisonniers, un chiffre aujourd’hui ramené à environ 60 000.

C’est alors qu’un centre de détention autrefois mineur, Camp Freddy, situé en plein désert près de la ville d’Um Qasr, presque sur la ligne frontière du Koweït, a pris toute son importance. Lorsqu’ils s’en étaient emparés, en avril 2003, les Américains l’avaient rebaptisé «Camp Bucca», du nom de ce pompier new-yorkais tué dans l’effondrement des tours du World Trade Center. En plein territoire chiite, entouré d’un désert qui éteignait tout projet d’évasion, une population à 80% sunnite s’est retrouvée logée sous tentes, en conteneurs maritimes, puis en conteneurs de chantier, au petit bonheur selon les développements successifs et un rien anarchiques du camp. «Ici, la température atteint les 60º centigrades en été, – 10º C en hiver, note notre source. Tous les prisonniers étaient habillés d’un jaune criard, un jaune canari: chaque homme – il n’y a pas une seule femme prisonnière – recevait pantoufles, couverture, tee-shirt jaune. A première vue, un traitement correct. Sauf lorsqu’on est 28 000, et que tout est forcément plus difficile. La santé? Il y a un hôpital, avec la possibilité de petite chirurgie, de la dentisterie, et 15 lits pour accueillir les patients. Mais lorsqu’on est 28 000, vous imaginez les retards…»

Pourtant, ce ne sont pas les conditions matérielles qui angoissent le plus ces internés: c’est le futur. Que fait l’épouse, la famille? Comment survivent-ils?

«En principe, il n’y a pas d’interrogatoire à Camp Bucca, dit notre interlocuteur. En principe. Car on enferme pour deux raisons: soit pour supprimer un risque, soit pour obtenir du renseignement. Pour le renseignement, l’armée a compris que la violence n’est pas productive. Mais on mélange «par fausse inadvertance» un chiite de l’armée du Mahdi avec un wahhabite sunnite, histoire de provoquer un clash et des dénonciations. Le chantage et la menace sont également utilisés. Ne fût-ce que la menace de ne jamais sortir de ce «trou noir» juridique.»

Et pour sortir, pas de mystère: il faut se plier à des sessions de rééducation dignes du Nord-Vietnam: «L’idée est que les personnes peuvent être rééduquées. Les Américains ont ainsi mis en place des cours de peinture, où les motifs dépeignent la concorde entre Américains et Irakiens. Il y a aussi, avec l’accord de certains mollahs locaux, des groupes de relecture du Coran. Avec des mollahs approuvés par les Américains, bien sûr. Un certain nombre de cours de «rééducation» sont donnés. Si l’interné accepte, c’est un point en plus dans son dossier. L’armée le nie, mais c’est pris en compte: comme à Guantanamo, tous les dossiers sont revus par des commissions militaires (environ six personnes dont un traducteur), et le comportement du prisonnier est inscrit dans ce dossier.»

carte

Tous les internés ne sont pas égaux: ils sont triés en trois niveaux de dangerosité. «Pour les hauts risques», ceux qu’ils appellent les «salafistes», soit 700 à 800 détenus, a été constitué un «quartier rouge». Ceux-là vivent par groupes de 10 à 15, logés à chaque fois dans deux conteneurs maritimes de 40 pieds (12 mètres) mis côte à côte, soudés l’un à l’autre et dans lesquels ont été ouvertes à la meule des fenêtres et aérations. Les soldats meulent aussi la cloison intérieure, pour former un seul espace. En gros, l’équivalent d’un conteneur permet aux 10 à 15 prisonniers de dormir, l’autre conteneur abritant une arrivée d’eau avec lavabo et, derrière un rideau, un WC à la turque. Et c’est là-dedans que certains ont vécu plus de quatre ans, ne pouvant en sortir qu’une heure par jour…»

Petit calcul: en dimensions intérieures, un conteneur maritime fait 12,04 mètres sur 2,33 mètres. Quinze détenus se partagent donc 56,1 m², soit un espace moindre (3,74 m²) que les 4,46 m² de Camp Echo, à Guantanamo. A titre de comparaison, l’ACA, l’Association pénitentiaire américaine, estime qu’un détenu a toujours droit – au minimum – à 7,43 m².

En revanche, l’unique heure quotidienne de promenade respecte – au cordeau – les règles standards minimales confirmées en mai 1977 par les Nations unies. «Mais, remarque notre source, ils sortent dans un espace clos avec double grillage et barbelés. Pour chaque logement de ce «quartier rouge», il y a une zone tampon, un mirador, un poste de garde avec deux ou trois hommes et, s’il faut intervenir en cas de désordre, une force d’intervention à disposition.»

Question: en septembre dernier, pourquoi avoir subitement fermé ce camp et relâché des milliers d’hommes qui en garderont un souvenir rageur? Parce que l’accord sur le statut des forces (Sofa) conclu entre Bagdad et Washington stipulait qu’à partir du 1er janvier 2009, les détentions devaient être justifiées par un mandat d’arrêt. Donc par un juge. Au strict minimum, il fallait ouvrir une information judiciaire. Dès lors, Camp Bucca était condamné. Ultime vacherie: ceux qui, à ce moment, ont pu être inculpés n’ont pas vu leurs années d’internement assimilées à de la détention préventive. Ils étaient tombés dans un trou noir, tout simplement.

Alain Lallemand, pour Le Temps (Suisse)

guerre des services secrets à Bagdad

Guerre des services secrets à Bagdad

par Gilles Munier

Amitiés Franco-Irakiennes –

(novembre 2009)

L’Irak est un champ de bataille entre services secrets. Une bonne quinzaine y crée un climat de terreur à coups de black ops et psy ops, sans considération pour le nombre de victimes civiles. A côté des principaux : l’Iraqi National Intelligence Service (INIS- pro américain) et le ministère de la Sécurité nationale (MNS- pro iranien), on peut citer dans le désordre ceux du ministère de l’Intérieur, de la Défense, l’Asayish kurde - dans les régions de Ninive, de Kirkouk et de Diyala - et ceux des milices arabes ou kurdes. Les plus venimeux sont ceux de la Brigade Badr « dissoute » et de l’Iraq Special Operations Forces (ISOF– pro américaine), surnommée « la Sale Brigade », passée récemment sous les ordres de Nouri al-Maliki. A cette liste, il faut ajouter les agences américaines – CIA en tête –, le Vevak iranien et les Forces al-Qods des Gardiens de la Révolution, qui tirent la plupart des ficelles. Dans cette guerre de l’ombre, la résistance n’est pas en reste, constituée dés l’origine de cadres de l’ancien Iraqi Intelligence Service actifs dans les organisations de libération, ou « dormants » dans les structures étatiques, attendant de passer à l’action.

La main des Gardiens de la Révolution
Les attentats au camion piégé du 19 août contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances sont un révélateur des luttes intestines qui secouent le régime à l’approche des élections législatives, fixées au 16 janvier 2010. Al-Maliki pensait les remporter haut la main, fort d’un soi- disant bilan positif : départ des troupes d’occupation, amélioration de la sécurité … etc … et comptait modifier dans la foulée la constitution et instaurer un régime présidentiel. Le 18 août, à Damas, il avait parlé coopération avec le président Bachar al-Assad et remis une liste de résistants à expulser… copie conforme de celle communiquée par les Américains à la Syrie deux mois plus tôt ! Et puis, « Boum ! » : 100 morts et 500 blessés en pleine Zone verte, parmi lesquels 10% des fonctionnaires des Affaires étrangères, lui ont coupé les ailes.

Depuis, al-Maliki marche sur des œufs. Le général al-Shahwani, patron de l’INIS, lui a présenté des preuves de l’implication des services secrets iraniens dans le carnage, accusation confirmée par le général Abdul-Karim Khalaf, porte parole du ministère de l’Intérieur. L’explosif employé, du C4, est une des signatures des Forces al-Qods. Le 31 août, sur Al-Jazeera, le prince Ali bin al-Hussein, prétendant au trône d’Irak, affirmait que les Irakiens pensent que l’ISCI (Conseil suprême islamique en Irak) en est l’auteur ou, en d’autres termes : la Brigade Badr, son bras armé créé par les Gardiens de la Révolution … Même si, plus tard, « Al-Qaïda en Mésopotamie », dont c’est également le mode d’action, a revendiqué les attentats, on sait à Bagdad que l’organisation a trois têtes, dont deux soutenues par l’Iran.

La réaction d’al-Maliki fut rapide, et aberrante pour ceux qui le croient libre de toute attache avec Téhéran. Passe encore qu’il exige les démissions d’al-Shahwani et de Khalaf, le contrat du premier arrivait à son terme. Affronter Khalaf - qui refuse de quitter son poste - n’avait d’autre intérêt que d’embarrasser Jawad al-Bolani, ministre de l’Intérieur, possible rival aux législatives. Mais s’en prendre contre toute logique à la Syrie, demander au Conseil de sécurité l’ouverture d’une enquête internationale, et accuser le courant baasiste irakien plutôt modéré de Younis al- Ahmad, réfugié à Damas, c’était inattendu, mensonger, déloyal.

Al-Maliki en difficulté
La marge de manœuvre d’al-Maliki est étroite. Le président Obama le soutient, croyant qu’il facilitera le retrait sans casse d’environ 80 000 GI’s sur les 130 000 occupant l’Irak. Dans cette perspective, il demande de remplacer al-Sahwani par un de ses protégés. Le n°2 de l’INIS assure l’intérim mais al-Maliki voudrait nommer à sa place son chef de cabinet, Tarik Najem Abdallah, pour parer aux coups tordus qui vont fleurir d’ici les élections. De leur côté, les mollahs iraniens ont, comme toujours, plusieurs fers au feu. Ils jouent la carte al-Maliki, ne lui laissant que la tête hors de l’eau. Pour eux, l’Irak doit demeurer une zone de turbulence tant que la déstabilisation de leur régime sera d’actualité. La capacité des agents à changer de rôle ont pris al-Maliki de court: l’Alliance Nationale Irakienne (INA), coalition chiite concurrençant la sienne, comprend Ammar al-Hakim (ISCI) et Moqtada al-Sadr qui parle maintenant de réconciliation nationale ; et Shirwan al-Wa’ili, l’ombrageux ministre de la Sécurité, ne cache pas qu’accuser la Syrie est une erreur.

Al-Shahwani et l’INIS, service secret made in USA
Pratiquement inconnu avant sa tentative de coup d’Etat en 1996, le général Muhammad Abdallah al-Shahwani est un Turcoman de la région de Ninive, titulaire d’une médaille d’or de décathlon gagnée en 1963 à Djakarta, ancien élève de l’US Army Ranger School qui s’est illustré au Kurdistan pendant la guerre Iran-Irak, à la tête d’une unité d’hélicoptères de la Garde Républicaine. Arrêté en 1989, soupçonné d’entretenir des relations avec la CIA, libéré faute de preuves suffisantes, il fit défection en 1990, trois mois avant l’entrée des troupes irakiennes au Koweït.

A partir de la première guerre du Golfe, la CIA s’appuya sur lui pour constituer un réseau d’informateurs, puis pour renverser le président Saddam Hussein. Un soulèvement militaire – nom de code DBACHILLES - fut organisé en collaboration avec Iyad Allaoui, futur Premier ministre et agent du MI6 britannique. Infiltrés, les comploteurs furent arrêtés en juin 1996 et exécutés, notamment les trois fils d’al-Shahwani, officiers dans la Garde Républicaine, à qui ce dernier avait transmis, sans précaution, un téléphone satellitaire Thuraya. Pas découragé, le général poursuivit son travail de sape. Il prit la tête, en mars 2003, d’un réseau clandestin appelé « 77 Alpha », puis « Les Scorpions ».

Après la chute de Bagdad, les Etats-Unis regroupèrent leurs espions dans un embryon de service de renseignement : le CMAD (Collection, Management and Analysis Directorate). Puis, en décembre 2003, ils créèrent l’Iraqi National Intelligence Service (INIS). L’agence, formée et financée par la CIA, n’avait de compte à rendre ni au Parlement ni au gouvernement irakien. Nommé à sa direction, al-Shahwani enrôla d’anciens membres des services spéciaux, notamment ceux chargés d’espionner l’Iran et la Syrie, si bien que le Premier ministre al-Maliki, visitant le siège de l’INIS, se vit interdire l’accès aux étages qu’ils occupaient. Les « shahwanis », nom donné à ses troupes de choc, sont particulièrement haïs par la résistance qui les a affrontés à la bataille de Falloujah en novembre 2004, et qui leur attribue un certain nombre de tueries perpétrées dans la tradition des escadrons de la mort pro américains en Amérique latine.


Pour qui roule Shirwan al-Wa’ili ?
Le choix de Shirwan Kamel Sebti al-Wa’ili pour diriger un service de renseignement concurrent de l’INIS, demeure mystérieux. En avril 2003, il était encore proche collaborateur d’Ali Hassan al-Majid, cousin du président Saddam Hussein, surnommé par les occidentaux « Ali le Chimique ». Sa désignation par les Américains pour gouverner Nassiriya occupée, serait due à un concours de circonstances. On dit que les Marines auraient découvert un dirigeant baasiste bagdadi au domicile du cheikh Ali al-Minshid, chef de la tribu Ghizzi. De l’interrogatoire qui suivit, les officiers de renseignement américains déduirent qu’il fallait nommer à la tête du conseil municipal un Irakien capable d’enrayer le bain de sang annoncé si Saddam était renversé. Le baasiste leur dit qu’un certain al-Wa’ili, de ses amis, était l’homme de la situation. Le marché fut vite conclu.

Malgré son prénom kurde, al-Wa’ili est Arabe. Tout laisse supposer que son grand père Sebti était un Kurde féli, c’est à dire chiite, ayant intégré une tribu du sud irakien au début du 20ème siècle. Toujours est-il qu’après sa nomination, al-Wa’ili fit une carrière fulgurante. Il adhéra au parti al-Dawa sans difficulté : son frère en était un des représentants aux Etats-Unis. Sa cote au sein du nouveau régime ne cessa ensuite de progresser ; en Iran aussi, grâce à ses relations avec Abou Mahdi al-Muhandis (L’Ingénieur), auteur d’un attentat contre l’ambassade de France à Koweït en 1983, chef du Hezbollah irakien, et surtout conseiller des Forces al-Qods. Cela expliquerait sa promotion à la direction de la province de Dhi Qar, son élection au Parlement, et enfin sa nomination au poste de ministre de la Sécurité nationale. En 2006, lorsque le Premier ministre al-Maliki, également proche de « L’Ingénieur », décida de créer un rival de l’INIS, c’est al-Wa’ili qui hérita du poste. Mais rien n’est simple dans le monde du renseignement, et encore moins en Irak : les Américains ont démantelé le département anti-iranien de l’INIS et considèrent al-Wa’ili comme un homme de confiance…

Rédaction et traduction : Gilles Munier, Xavière Jardez
Courriel :
gillesmunier8639@neuf.fr - Portable : 06 19 74 45 99

mardi 20 octobre 2009

douloureuses statistiques en Irak (fr)

Irak: douloureuses statistiques


Douloureuses statistiques en Irak !

De quoi donner des cheveux blancs aux nourrissons !

A lire et faire lire par tous !

Par Joseph Kessifi

Annahar : 07/10/2009


Quelques mois avant les élections irakiennes, un rapport confidentiel est venu révéler des statistiques et des informations terribles sur l’étendue du désastre qui a touché le pays de la mésopotamie.

Ce rapport a montré que le gouvernement de Nouri Maliki a été de tous les gouvernements irakiens d’après la chute de Saddam Hussein le plus incapable à relever les défis et à limiter les malheurs qui n’ont évité personne.

Le rapport se fonde sur des statistiques officielles récentes. Ainsi il y aurait, jusqu’au mois décembre 2008:

- Un million de veuves (ministère irakien de la femme),

- Quatre millions d’orphelins (4 à 6 enfants en moyenne par famille) : ministère irakien de la planification),

- Deux millions cinq cents mille martyrs (2.500.000) (ministère de la santé publique et les services de la médecine légale),

- Huit cents mille disparus (selon le chiffre des plaintes enregistrées auprès du ministère de la justice),

- Trente quatre mille (34.000) prisonniers dans les prisons des forces d’occupation américaine, les prisons de l’Etat et celles du Kurdistan irakien (statistiques des organisations de droits humains). Notons que les forces américaines ont reconnu officiellement détenir douze mille (12.000) personnes,

- Quatre millions et demi (4..500.000) de réfugiés hors d’Irak, (statistiques des demandes de passeports, série G, auprès de la direction irakienne des passeports),

- Deux millions et demi (2.500.000) de déplacés à l’intérieur du pays, (statistiques du ministère irakien de l’émigration, des émigrés et des déplacés).

Les statistiques officielles concernant la situation sociale, sanitaire, les conditions de vie et les services révèlent qu’il existe actuellement soixante seize mille (76.000) cas du virus du Sida, alors que leur nombre était de 114 avant l’occupation,

- Qu’on enregistre actuellement trois divorces sur quatre mariages (ministère de la justice),

- Qu’il y a actuellement 40% d’irakiens qui vivent sous le seuil de pauvreté, (ministère des droits humains).

Concernant l’éducation et l’enseignement, les partis et les organisations de la société civile, les milices et les sociétés de sécurité, les secteurs de la presse, de la télévision et de la radio, les réseaux de communication, l’organisation administrative et le fonctionnement des services financiers de l’Etat, on peut se permettre de dire n’importe quoi sans risque de se tromper.

- Le rapport révèle en effet qu’il y a une baisse vertigineuse du niveau de l’enseignement, au primaire, comme au secondaire et au supérieur (UNESCO).

- Des dizaines de milliers de faux diplômes de responsables, d’officiers, de directeurs généraux, de cadres de partis assumant des responsabilités de direction au sein de l’Etat (statistiques de la Commission irakienne de la Probité).

La société irakienne croule sous l’arriérisme alors que l’Irak a été le premier pays au monde à avoir éradiqué l’analphabétisme en 1977 (UNESCO).

- L’Irak compte actuellement cinq cents cinquante (550) mouvements politiques (Commissariat irakien aux élections),

- Onze mille quatre cents (11.400) organisations de la société civile (ministère de l’intérieur et ministère du travail et des affaires sociales),

- Cent vingt six (126) sociétés de sécurité dirigées par des services de renseignements étrangers, enregistrées auprès du ministère de l’intérieur,

- Quarante trois (43) milices armées relevant de partis politiques (enregistrées auprès des ministères de l’intérieur et de la défense ainsi que de la commission d’intégration des milices) ;

- Deux cents vingt (220) journaux et revues, financés par des services de renseignements étrangers (syndicat des journalistes irakiens) ;

- Quarante cinq (45) chaînes de télévision, elles aussi financées par des services de renseignement étrangers (direction des satellites Nilesat et Arabsat) ;

- Soixante sept (67) stations de radio, financées par des services de renseignements étrangers (Organisme irakien de l’information et des ondes) ;

- Quatre (4) réseaux de télécommunication, au coût de 12 milliards de $ chacun et appartenant à des responsables et des chefs de partis politiques. Ce sont les sociétés: Kourk, Assia, Zine et Athir.

- Plus de 11.400 sièges de partis officiellement ou non au pouvoir, l’aspect officieux est dans le fait qu’il s’agit de sociétés ou d’associations caritatives fictives servant d’écran.
La majeure partie de ces sièges appartiennent au domaine de l’Etat ou à des propriétaires privés qui ont en été dépossédés d’une manière illégale après avoir été contraints au départ ou tout simplement liquidés physiquement, ou encore loués à des particuliers mais dont les loyers sont payés par le budget de l’Etat.

Le rapport souligne aussi la dilapidation des richesses pétrolifères et minières de l’Irak, ainsi que son infrastructure industrielle et ses terres agricoles. Ces dernières sont distribuées en location de longue durée aux partis politiques conformément à la loi honnie des investissements.
De même que la liquidation de nombreuses autres richesses du peuple irakien ce qui met en danger l’avenir des ouvriers et des fonctionnaires des usines et les met dans l’incapacité d’affronter leur nouvelle situation dans le climat de corruption généralisée qui ronge tous les rouages de l’Etat.

C‘est l’image de l’Irak d’aujourd’hui, une image sombre qui ne présage rien de bon pour une rapide convalescence et son retour prometteur dans un proche l’avenir.

Le pays de la Mésopotamie est le champ clos des opportunistes qui cherchent à perpétuer son malheur pour profiter encore plus et de façon illégitime des richesses d’un peuple irakien meurtri par une dictature ayant généré une occupation sous le faux prétexte de lui apporter la démocratie et les droits huma ins. Les irakiens se sont vite aperçus de la supercherie et nombre d’entre eux regrettent maintenant l’ancienne dictature malgré sa tendance totalitaire, sa violence, sa propension à limiter les libertés et ses atteintes graves à leur dignité humaine.

A quelques mois d’une échéance électorale décisive, ces statistiques, inspirant la terreur,nous interpellent et posent la question de savoir si l’Irak parviendra à effacer cette image sombre et douloureuse, si ses enfants parviendront à opérer le changement nécessaire à travers les urnes, font le bon choix de leurs futurs dirigeants et rompent avec l’expérience malheureuse du gouvernement Maliki pour se consacrer enfin à l’édification d’un Etat en paix avec ses citoyens et avec son environnement, un Etat où le droit prime sur toute autre chose et dans lequel tous ses citoyens se retrouveront en harmonie.
Malgré les nuages sombres qui ternissent le ciel irakien, nous ne pouvons qu’émettre l’espoir,
avec tous les irakiens, que cela finisse un jour prochain et qu’un nouveau Mou’tasamah se dresse pour le sauvetage !


Traduit de l’arabe par Ahmed Manai
tunisielibre@yahoo.fr



mardi 13 octobre 2009

douloureuses statistiques en Irak



العـراق: احصـاءات يشيب لهـا الرضّـع

إقرأوه جيداً، واجعلوا كل مواطن، وحـرّ، يقرأه مثلكم.





بقلم جوزف قصيفي "النهار" 07/10/2009

قبل اشهر من الانتخابات العراقية سلّط تقرير سري الضوء على احصاءات ومعلومات مخيفة عن حجم النكبة التي حلت ببلاد الرافدين. وقد بيّن التقرير ان حكومة نوري المالكي كانت أكثر حكومات عراق ما بعد صدام حسين عجزاً عن مواجهة التحديات والحدّ من المآسي التي لم توفر أحداً. ويستند التقرير الى احصاءات رسمية ترقى الى زمن غير بعيد، وفيها ان هناك مليون ارملة (وزارة المرأة العراقية 2008) وأربعة ملايين طفل يتيم (اذا كان معدل العائلة العراقية من 4 الى 6 اطفال بحسب تقديرات وزارة التخطيط) ومليونين وخمسمائة الف شهيد (حسب احصاءات وزارة الصحة العراقية والطب العدلي حتى شهر كانون الاول 2008)، وثمانمائة ألف مغيَّب (حسب إحصاءات الدعاوى المسجلة لدى وزارة الداخلية العراقية حتى كانون الاول 2008) وأربعة وثلاثين ألف سجين في معتقلات قوات الاحتلال وسجون الدولة وإقليم كردستان، وذلك وفقاً لإحصاءات مراصد حقوق الانسان، علماً أن القوات الاميركية كانت قد اعترفت رسمياً بوجود اثني عشر الف سجين لديها. اضافة الى أربعة ملايين وخمسمائة الف مهجر الى خارج العراق (حسب احصاءات المتقدمين الى جوازات فئة ج لدى مديرية الجوازات العراقية حتى نهاية كانون الاول 2008) ومليونين وخمسمائة الف مهجر في الداخل (حسب احصاءات وزارة الهجرة والمهاجرين والمهجرين العراقية).
وتناولت الاحصاءات الرسمية الحالات الصحية الاجتماعية والمعيشية والخدماتية، فسجلت الآتي:
•76000 حالة ايدز، بعدما كان العدد الاجمالي للمصابين بهذا المرض قبل الاحتلال 114 وفقاً للاحصاءات الصادرة عن وزارة الصحة العراقية.
• ثلاث حالات طلاق من أصل اربع حالات زواج بعد الاحتلال، بحسب احصاءات وزارة العدل.
• 40%من الشعب العراقي هو تحت خط الفقر (وزارة حقوق الانسان العراقية).
أما على مستوى التربية والتعليم والأحزاب وهيئات المجتمع المدني والميليشيات والشركات الأمنية ووسائل الاعلام في قطاعات الصحافة والتلفزيون والاذاعة، وشبكات الاتصالات والهيكليات الادارية والمالية للدولة، فحدّث ولا حرج. اذ يشير التقرير الى:
• انحدار التعليم الجامعي والأساسي (منظمة الأونيسكو).
• عشرات آلاف الشهادات المزورة لمسؤولين وضباط ومديرين عامين وكادرات حزبية تشغل مناصب قيادية في الدولة. (احصاءات موثقة في هيئة النزاهة العراقية).
• سيطرة التخلف على المجتمع العراقي بعدما كان العراق الدولة الأولى في العالم التي محت الأمية بالكامل (1977) بحسب منظمة الاونيسكو.
• 550 كياناً سياسياً (احصاءات مفوضية الانتخابات العراقية).
• 11400 هيئة مجتمع مدني (وزارتا الداخلية والعمل والشؤون الاجتماعية).
• 126 شركة امنية تديرها أجهزة المخابرات الاجنبية (مسجلة في وزارة الداخلية العراقية).
• 43 ميليشيا مسلحة تابعة للاحزاب (مسجلة في وزارتي الدفاع والداخلية – لجنة دمج الميليشيات).
• 220صحيفة ومجلة تمولها اجهزة المخابرات الاجنبية (نقابة الصحافيين العراقيين).
• 45 قناة تلفزيونية تمولها اجهزة المخابرات الاجنبية (ادارة القمر الصناعي نايلسات وعربسات).
• 67محطة راديو تمولها اجهزة المخابرات العراقية (هيئة الاعلام والترددات العراقية•.
• 4 شبكات للاتصالات اللاسلكية قيمة كل شبكة 12 مليار دولار يملكها مسؤولون وقادة احزاب وهي شركات (كورك)، و(آسيا) و(زين) و(أثير).
• أكثر من 11400 مقر لاحزاب السلطة بشكل رسمي او غير رسمين ويتمثل الشكل غير الرسمي في شركات وهمية او جمعيات خيرية تستخدم للتغطية والتمويه. وهذه المقار هي في الغالب ابنية للدولة، او اخرى تم الاستيلاء عليها من اصحابها الشرعيين بعد تهجيرهم او تصفيتهم، او مؤجرة ببدلات تدفع من ميزانية الدولة.
ولا ينسى التقرير الاشارة الى "تبديد ثروات العراق النفطية والمعدنية، ومعامله ومصانعه، وتوزيع اراضيه بموجب قانون الاستثمار سيئ الصيت على المنتفعين من الاحزاب وبعقود طويلة الأمد. وكذلك بيع هذه الثروات وتأجيرها وهي ملك للشعب العراقي، وتعريض مستقبل وديموية عمل عمال المصانع وموظفيها لمصير قاتم لن يقووا على مواجهته في ظل استشراء الفساد في جميع هيكليات الدولة الادارية والمالية".
هذه هي صورة العراق اليوم، وهي صورة مظلمة لا تشي بامكان نهوضه قريباً، وصوغ مستقبله بريشه الأمل الواعد. فبلاد الرافدين باتت نهباً لأطماع الذين يحرصون على اطالة امد محنتها ليستأثروا ولو حراماً بخيراتها على حساب شعبها الذي انتقل من "تحت الدلف الى تحت المزراب"، بعدما وأد ديكتاتورية بائدة جلبت اليه احتلالاً مقنعاً بالديموقراطية وحقوق الانسان، سرعان ما اسفر عن وجهه بعدما اوصلت نتائجه العراقيين الى عكس ما تمنوه وأملوه. وهم اليوم يترحمون على المرحلة السابقة على رغم مما حفلت به من بطش، وسلب للحريات، ونزعة توتاليتارية أحصت عليهم انفاسهم وطاولت كرامتهم الانسانية.
هذه الاحصاءات تثير الرعب والقلق وتحمل – قبل اشهر قليلة من الاستحقاق الانتخابي – على طرح السؤال الآتي: هل يتمكن العراق من محو هذه الصورة البائسة، فيحقق ابناؤه التغيير المنشود من خلال صندوقة الاقتراع، ويحسنون اختيار من سيمسك بزمام الحكم بعد التجربة الفاشلة لحكومة نوري المالكي، ويتولى اعادة بلدهم الى دائرة الحياة: دولة مدنية متصالحة مع نفسها وشعبها ومحيطها. دولة يتقدم فيها الحق والقانون على ما عداهما، وتستطيع ان تعيد ابناءها الى كنفها؟
وعلى رغم الغيوم الداكنة، لا يبقى امامنا سوى القول: "ما أضيق العيش لولا فسحة الأمل".
إن السواد الأعظم من ابناء بلاد الرافدين الذين سحقتهم المعاناة يصرخون: "وا عراقاه"؟ فهل من معتصم ينتضي سيف الانقاد؟





"ليس عاراً ان ننكب، ولكنه عار اذا كانت النكبات تحوّلنا من اشخاص اقوياء الى اشخاص جبناء"

سعاده

samedi 10 octobre 2009

JUSTICE POUR L'IRAK


JUSTICE POUR L’IRAK


Plainte contre quatre Présidents US et quatre Premiers Ministres britanniques pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et Génocide en Irak

Pour diffusion immédiate

(Français)

MADRID : 7 octobre 2009

Le parlement espagnol, va confirmer, aujourd'hui, la décision, déjà prise sous la pression de puissants gouvernements accusés de crimes graves, visant à restreindre la législation espagnole de la compétence universelle.

Hier et avant le changement de la loi, une plainte a été déposée auprès de l'Audiencia Nacional, contre quatre présidents des États-Unis et quatre premiers ministres du Royaume-Uni, pour incitation et/ou, complicité à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et de génocide en Irak.

Cette plainte juridique a été déposée contre George HW Bush, William J. Clinton, George W. Bush, Barack Obama H, Margaret Thatcher, John Major, M. Anthony Blair et Gordon Brown et présentée par des Irakiens et d'autres qui sont solidaires avec le peuple irakien et pour la défense de leurs droits et du droit international.

Irak: 19 ans de destruction programmée

La destruction programmée - ou le génocide - de l'Irak, en tant qu'État et nation, qui se perpétue depuis 19 ans, combinant un régime de sanctions draconiennes, jamais conçu auparavant et qui a conduit à la mort de 1,5 millions d’irakiens, dont 500.000 enfants, avec une guerre d'agression qui a conduit à la mort violente de plus d'un million d’irakiens supplémentaires.

La destruction programmée de l'Irak a délibérément inclus ses systèmes d’adduction d’eau potable et d'assainissement des eaux usées, ainsi que le système de santé de la population civile.

Depuis 1990, des milliers de tonnes d'uranium appauvri ont été lâchés sur l'Irak, conduisant dans certains endroits, à une augmentation de 600 pour cent (600%) des cas de cancer et de leucémie, en particulier chez les enfants.

Au cours de la première guerre du Golfe ainsi que lors de la guerre «choc et effroi» en 2003, qui avait débuté par une campagne aérienne menaçant le pays de "destruction totale", les vagues de bombardements disproportionnés ne faisaient aucune distinction entre les cibles militaires et civiles. Ainsi des écoles, des hôpitaux, des mosquées, des églises, des abris, des zones résidentielles et des sites historiques ont été totalement détruits.



Le plan de destruction de l'Irak comportait aussi le soutien, le financement et l'organisation de milices armées confessionnelles et ethniques, dans le but de diviser l'Irak en trois entités, confessionnelles et ethniques, par la terreur de la population.

Depuis 2003, quelque quatre millions sept cents mille (4,7 millions) irakiens - un cinquième de la population - ont été déplacés de force.

Sous l'occupation, les enlèvements, les meurtres, les extorsions, les prises d’otages et la mutilation sont devenus endémiques, et visent indistinctement les hommes, les femmes et même les enfants et les personnes âgées.

La destruction de l’Irak a visé le démantèlement délibéré de l’Etat et ce par l’incitation, ou, au moins, le refus d’empêcher les pillages, de même qu’en se livrant à des persécutions idéologiques, ayant entraîné les liquidations physiques, les assassinats extrajudiciaires, l'emprisonnement de masse et la torture, des baasistes, toute la classe éduquée de l'appareil d’Etat, ainsi que des minorités religieuses et linguistiques et des sunnites arabes. Ceci a entraîné l'effondrement total des services publics, du système économique, conduit à la guerre civile et à la généralisation de la corruption.

En plus de tout ce qui précède, le riche patrimoine historique de l'Irak, archéologique et culturel unique dans son genre, a été délibérément détruit.
Les gouvernements successifs des Etats-Unis et du Royaume-Uni, ont tout fait pour diviser l’Irak. Ils ont utilisé la force militaire pour imposer au pays un gouvernement et un système politique favorables à l’occupation et liés aux conceptions stratégiques américaines et britanniques.

Ces gouvernements se sont engagés dans le pillage massif des ressources naturelles irakiennes et tenté de privatiser ce qui est le bien et la richesse de la nation irakienne.


L'humanité en danger


Ce qui précède constitue juste un résumé succinct des horreurs que l'Irak a endurées, par suite de mensonges que seuls des gouvernements lâches et des médias complices ont pu croire.

En 2003, des millions de gens à travers le monde se sont mobilisés pour s’opposer aux plans des USA et de la Grande Bretagne. En s’obstinant à exécuter leurs plans, les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé une guerre d'agression illégale pour laquelle personne n’en a répondu jusqu’ici.

Chacune des personnes citées dans ce cas, a joué un rôle clé dans la destruction intentionnelle de l'Irak. Elles ont d’un commun accord, organisé, encouragé, toléré, rationalisé, exécuté et /ou perpétué ou excusé cette destruction sur la base de mensonges et d’intérêts stratégiques et économiques étroits, et contre la volonté de leurs propres peuples. Permettre à ces gens d'échapper à leur responsabilité et de jouir de l’impunité signifie que de telles actions sont en mesure de se répéter ailleurs.

Aujourd'hui, il est impératif de demander des comptes aux USA et à la Grande Bretagne pour les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et de génocide perpétrés en Irak parce que chaque victime irakienne a droit à la justice et que tous les responsables doivent rendre des comptes.

Nous sommes en présence d’actes immoraux et illégaux, contraires aux principes de souveraineté nationale, de paix et de sécurité consacrés par l'ordre international.

Attendu que le système officiel de justice internationale se soit fermé devant les souffrances des victimes de l'impérialisme, nous essayons par cette plainte, d'ouvrir une brèche par laquelle la conscience de l'humanité pourrait exprimer sa solidarité avec les victimes des crimes impérialistes pour que justice leur soit rendue.


Comité pour la Justice pour l'Irak

Hana Al-Bayaty, Comité exécutif, BRussells Tribunal

34 657 52 70 77 ou +20 10 027 7964 (anglais et français) hanaalbayaty@gmail.com



Dr Ian Douglas, Comité exécutif, BRussells Tribunal, coordonnatrice, Initiative internationale pour connaître du génocide en Irak

+20 12 167 1660 (Anglais) iandouglas@USgenocide.org



Amanda Nuredin, +34 657 52 70 77 (espagnol) justiciaparairak@gmail.com



Abdul Ilah Albayaty, Comité exécutif, BRussells Tribunal

33 471 461 197 (arabe) albayaty_abdul@hotmail.com







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Traduit de l’arabe par Ahmed Manai : tunisielibre@yahoo.fr



mercredi 30 septembre 2009

et l'on détruit des sites archéologiques en Irak...

Les bulldozers américains détruisent le site archéologique de Ur sous le regard médusé des archéologues !

Pour le ministre irakien du tourisme et des sites archéologiques, Mohamed Abbas Al Aribi, le site archéologique de Ur, au sud de l’Irak, n’est plus seulement le lieu de naissance du patriarche Abraham, ancêtre de tous les prophètes, mais aussi et surtout le site le plus menacé par les activités actuelles de l’armée américaine.

Le journal irakien Al Mada a rapporté cette semaine les propos du ministre qui déclare que « les travaux effectués par les américains, avec notamment la création de camps, le creusement de tunnels, l’établissement de murs de fortifications pour protéger leurs troupes, le nivellement des terrains à l’aide d’engins lourds ont gravement endommagé le site ». Ajoutant « que la présence militaire sur un site archéologique est en elle-même illégale et que nous avons adressé de nombreux appels aux américains pour qu’ils évacuent les lieux et s’interdisent de s’en approcher dans l’avenir ». Le ministre a rappelé qu’il agit en coordination avec les ministères de la défense et de l’intérieur, mais que tous ses appels sont restés lettre morte.

Le ministre a ajouté que des photos satellites de la ville d’Uruk-Warka*, proche de Ur, ont choqué l’archéologue allemande Marguerite Von Hess qui avait travaillé sur le site quelque temps avant l’occupation américaine en 2003.

L’archéologue allemande a estimé, à la vue des photos, que la colline sur laquelle a été construite la ville a subi de graves dégâts par suite de la construction de la base aérienne de Talil dans les environs de Nassirya au sud de l’Irak et a exprimé sa profonde déception en constatant que les bulldozers avaient fait disparaître tout un quartier de la zone sud-est de la ville.

L’expert archéologue britannique, Kohn Kurtis, responsable de la conservation des vestiges du proche orient au musé britannique, n’a pas été moins surpris et déçu que sa collègue allemande. Quand Kurtis a visité le sud de l’Irak, il y a un an, il a constaté que l’armée américaine avait édifié des constructions avec toutes leurs dépendances et leurs canalisations souterraines dans la base d’aviation de Talil, appelée aujourd’hui camp d’Adbour et ce, dans une zone d’Ur qui n’a pas encore fait l’objet de fouilles par des archéologues.

Selon certains archéologues, la situation actuelle à Ur avec des cimetières datant de près de 3000 ans avant J.C. et dont certaines tombes renfermaient des casques en or ainsi que des instruments de musique et autres objets de valeur inestimable enfouis avec les morts, leur rappelle celle qui prévalait à Babylone.
Là aussi les troupes américaines et polonaises avaient infligé de graves dégâts au site et détruit beaucoup de ses vestiges. Elles ont fini par l’évacuer suite aux protestations et à la pression internationale.
Rappelons que Babylone était la capitale du roi Babylonien Nabuchodonosor.

Les troupes américaines en Irak sont très mal vues par la communauté internationale des archéologues. Malgré tout, on a assisté récemment à une prise de conscience par certains officiers américains de l’importance des ruines babyloniennes, sumériennes et assyriens dans l’histoire universelle dont elles constituent un pan important et qu’elles méritent d’être protégées.

C’est ainsi que certains généraux américains ont distribué à leurs troupes des jeux de cartes portant au dos des photos de sites archéologiques irakiens importants. Une de ces photos représente l’arc colossal en briques ou « la voûte de Cyrus » considérée comme la plus importante voûte construite en terre cuite et sans la moindre structure armée. Le dos de la carte porte l’inscription suivante « ce monument a pu traverser dix sept siècles d’histoire, pourra-t-il t’échapper à toi aussi ? » indique le valet, et le 2 de trèfle « l’héritage de l’ancien Irak est une part de votre héritage ».

Les archéologues se font aussi du souci pour les vestiges islamiques de Samarra, au nord de l’Irak, considéré par l’UNESCO, depuis 2007, comme patrimoine culturel universel menacé.

L’UNESCO a alerté l’opinion internationale que les autorités irakiennes n’étaient pas en mesure de protéger le site de la vieille ville qui remonte au neuvième siècle. D’autres archéologues de la Sorbonne, à Paris, ont vivement critiqué la construction d’une caserne de police à proximité de la mosquée du Calife Al-Moutawakkel, au minaret en spirale et haut de plus de cinquante mètres et considérée comme le symbole de Samarra. Ils ont fait remarquer que cette caserne a été construite à proximité des ruines du palais de Aïssa « Jésus », construit en l’an 852.

Les propos du ministre irakien des sites archéologiques et du tourisme concernant le pillage du musée national n’étaient pas plus optimistes que pour les grands sites de Babylone, Ur et Samarra. Il a indiqué en effet que sur plus de quinze mille pièces de tout genre volées lors de l’occupation de Bagdad par les troupes américaines en mars 2003, seules quatre mille ont été récupérées. Selon l’archéologue allemande Von Hes, la plupart des pièces récupérées appartiennent au département des civilisations antiques, relativement moins protégé que les autres et que les pilleurs ont pu pénétrer facilement. Il semblerait que des gangs bien organisés avaient préparé son pillage et c’est pour cette raison que ces objets n’ont pas été retrouvés jusqu’ici ».

Mohamed Hantech et Firas Hammad
22- 02-2008

Traduit de l’arabe par Ahmed Manai


http://www.iraqirabita.org/index3.php?do=article&id=12736/

*Uruk-Warka, située à environ 300 km au sud de Bagdad, est une des plus anciennes métropoles de l'Antiquité. Habitée dès - 4 000 avant J.C et jusque vers l'an 400 de notre ère, la cité est connue comme étant le berceau de l'écriture et de l'épopée la plus ancienne du monde, "l'Epopée de Gilgamesh", ainsi que pour être la ville où les premières formes d'un état politique et d'une administration ont été développées. Le site culturel est gigantesque, d'autant que déjà en
- 3 000 avant J.C la ville avait bénéficié d'une extension de 5,5 Km².

dimanche 13 septembre 2009

Mountazar al Zeidi


Libération attendue de Mountazar al-Zeidi, ce lundi 14 septembre 2009


dimanche 13 septembre 2009

Mountazar al-Zeidi, le journaliste irakien qui avait lancé sans l’atteindre en décembre dernier ses chaussures au visage de George W. Bush, doit être remis en liberté lundi 14 septembre à Bagdad, après neuf mois de détention, depuis décembre 2008.
Le journaliste âgé de 30 ans, qui bénéficie selon son avocat d’une libération anticipée pour bonne conduite, avait été condamné le 12 mars dernier à Bagdad à trois ans de prison pour agression contre un dirigeant étranger. La peine a été ramenée par la suite à un an d’emprisonnement en raison de son absence d’antécédents judiciaires.
Le 14 décembre 2008, lors d’une conférence de presse conjointe à Bagdad du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et de George W. Bush, alors président des Etats-Unis, Mountazar al-Zeidi avait eu le temps de lancer ses deux chaussures, l’une après l’autre vers le chef de la Maison Blanche, avant d’être violemment plaqué au sol par les services de sécurité.
"Voilà ton baiser d’adieu, espèce de chien !", avait crié en arabe le journaliste à l’adresse du président américain qui avait dû esquiver les souliers. "C’est pour les veuves, les orphelins et ceux qui ont été tués en Irak".
Al-Zeidi, en détention depuis lors, encourait une peine maximale de 15 ans de prison pour son geste qui lui a valu de devenir un héros en Irak et dans le monde arabe -le lancer de chaussures est désormais un moyen de protestation populaire dans le monde entier.
Selon son frère Dargham, la famille Al-Zeidi devait aller chercher le jeune homme à la sortie de la prison, dans le centre de Bagdad, avant de célébrer au domicile familial sa liberté retrouvée. L’employeur du journaliste, la chaîne de télévision Al-Baghdadiya, espère qu’il continuera de travailler comme reporter, ce qui apparaît toutefois improbable, notamment pour des raisons de sécurité. D’après sa famille, Mountazar al-Zeidi pourrait à présent mettre à profit sa célébrité pour diverses causes humanitaires.

mardi 16 juin 2009

les organisations de la Résistance Irakienne mandatent Cheikh Hareeth Al Dhari...


Des organisations de la Résistance irakienne mandatent le Cheikh Hareeth Al-Dhari pour parler et négocier en leur nom !



Hussein Al-Mouadhidi

01-06-2009



Ce grand navire qu'est l'Irak ressemble aujourd'hui à l'arche de Noé. Il a besoin d'un homme à la sagesse de Noé pour le conduire à bon port. Ceci exige de tous qu'ils abandonnent leurs différents et leurs litiges et que tous ensemble, c'est-à-dire toutes les composantes de la résistance mettent un terme à ce qui les désunit, baissent le plafond de leurs exigences, dès lors que leur objectif à tous est le même, c'est-à-dire défendre l'islam et libérer l'Irak.

Il n'y a aucun doute que la présence d'une personnalité politique représentative de toutes les composantes de la résistance va accélérer le processus de libération, donner plus de crédit à la résistance et faciliter sa promotion et son acceptation dans les instances arabe, musulmane et internationale, ce dont elle a un grand besoin, surtout actuellement.

Certaines organisations résistantes et combattantes ont fini donc par régler leurs problèmes internes et aplanir leurs différents, dépasser leurs litiges et s'engager dans une action unitaire qui n'exclura que ceux qui ont donné la preuve de leur inféodation ou de leurs contacts avec l'occupant ou ses représentants de la zone verte. Tous ceux qui se sont opposés à l'occupant les armes à la main feront partie de cette nouvelle organisation. Mais il faudrait bien admettre que les meilleurs guerriers ne feront pas forcément les meilleurs dirigeants politiques du pays et qu'il n'est pas nécessaire que ces derniers aient porté les armes et lutté contre l'occupant.

C'est sans doute pour ces raisons que ces organisations de la résistance aient choisi de confier cette mission à un homme qui a souvent donné la preuve de sa compétence et de ses grandes capacités à diriger, de son sens inné de la responsabilité et de la raison d'Etat et qui a agi, en toute circonstance, en fonction des intérêts de la nation et non pas d'une organisation ou d'une confession.

Il est incontestable que l'une des raisons qui ont permis à l'occupation de perdurer, c'est l'absence d'une instance politique en mesure de parler au nom de l'ensemble des organisations de la résistance armée. Cette situation doit cesser pour ôter toute excuse à tous ceux qui hésitent à soutenir la résistance ou la critiquent pour l'absence d'un projet unitaire.

Cela semble acquis avec la décision d'un certain nombre d'organisations résistantes de charger le Cheikh Al-Dhari de la mission de "parler en leur nom dans toutes les instantes internationales, de négocier et de défendre le sang pur des martyrs qui a abondamment irrigué la terre irakienne, les lions indomptables qui ont été faits prisonniers, l'honneur bafoué et les biens spoliés", selon les termes du communiqué.



Texte du communiqué



Louange à Allah; A Lui nous rendons Grâce; Nos prières et nos salutations sur Son Prophète Mohammed, Sa famille bénie et tous ses compagnons!



Il est du devoir des nobles irakiens de savoir que nous ne sommes opposés à l'ennemi les armes à la main que pour accomplir le devoir sacré de repousser les conquérants et que nous n'avons cherché ni les honneurs ni des intérêts personnels.

Ce faisant, nous savions pertinemment que la voie que nous avions choisie était semée d'embûches et pleine de difficultés parce qu'elle est la voie menant au paradis éternel, en compagnie des Prophètes, des Justes, des martyrs et des Saints. Le prix à payer pour y parvenir est forcément élevé et exige au minimum l'abandon de toutes les ambitions personnelles liées à la vie sur cette terre.

Après ces longues années difficiles et les dures épreuves subies par le vaillant peuple irakien et qui donnent la juste mesure de la volonté de ses hommes, de leur foi, de leur ténacité et de leur combattivité,

Après aussi les multiples victoires portées sur l'ennemi et qui l'ont acculé à subir une cuisante défaite,

Après les multiples sacrifices des hommes qui ont choisi la mort pour que vive leur peuple alors que les hypocrites se délectent des avantages de l'occupation,

Nous voici donc déterminés, avec notre foi inébranlable en Dieu, à accomplir avec Son aide, une action que nous croyons servir notre cause et celle de notre peuple, dans ce monde et dans l'Au- de-là:



Nous:

Le Front du Jihad et du Changement en Irak,

Les Ligues irakiennes du Jihad

L'Armée des Moudjahidines- Mourabitines

L'Armée de l'Imam Ahmed Ibnou Hanbel



1) Déclarons notre confiance dans Cheikh Hareth Al- Dhari, Secrétaire général de l'association des Oulémas musulmans en Irak, pour avoir connu sa combattivité, sa pugnacité, sa fidélité aux principes, son soutien illimité au Jihad et à la résistance, malgré toutes les pressions qu'il a subies et continue à subir.

Nous le considérons comme le gardien fidèle des principes et des choix fondamentaux du Jihad et de la résistance irakienne et l'homme courageux aux positions justes et indéfectibles qu'il n'abandonne pas même au prix de sa vie.



2) Nous mandatons le Cheikh Al-Dhari pour parler en notre nom et négocier en notre lieu et place dans les affaires politiques nous concernant et de nous représenter dans toutes les instantes internationales, de négocier et de défendre le sang pur des martyrs qui a abondamment irrigué la terre irakienne, les lions indomptables qui ont été faits prisonniers, l'honneur bafoué et les biens spoliés.



3) Nous chargeons noble Cheikh, d'une très haute mission qui s'ajoutera au poids de ses autres responsabilités, convaincus qu'il est capable de l'assumer parce que la mission sacrée du Jihad ne peut être confiée qu'à ceux qui en sont dignes.

Convaincus d'autre part que vous accepteriez ce mandat, noble Cheikh, nous vous promettons, en ce qui nous concerne, de demeurer en permanence fidèles à notre engagement.

Nous implorons le Tout Puissant, de vous venir en aide pour servir Sa religion et vous soutenir dans votre quête de la vérité en espérant que tous les Irakiens fidèles à leur patrie s'entendent sur un projet de libération du pays de la malfaisance des infidèles, des hypocrites et des prétentieux et pour que l'Irak redevienne libre au sein de l'oumma arabe et musulmane, digne et fier et serve d'asile à tous ceux qui réclament sa protection.

Allahou Akbar. Il est notre maître et les infidèles n'ont point de maître!



1) Le Front du Jihad et du Changement en Irak, composé de: Les Phalanges de la Révolution de 1920, L 'Armée des Rachidines, l'armée des musulmans en Irak, le mouvement islamique des moudjahidines en Irak, les compagnies de l'armée d'Arrahmane, les compagnies de Addawa et d'Arribat, lezs compagnies de Tamkine, les compagnies de Mohamed Al Fateh, l'armée des Attabiines, l'armée du Jihad.

2) Les Ligues irakiennes du Jihad

3) L'Armée des Moudjahidines- Mourabitines

4) L'Armée de l'Imam Ahmed Ibnou Hanbel



8 Joumada Atthania 1430

1 Juin 2009.



Traduit de l'arabe par Ahmed Manai



Le texte de la réponse du Cheikh Al-Dhari et sa biographie suivront!



http://iraqrabita.org/index.php?do=article§id=1978/

http://rsistancedespeuples.blogspot.com/

http://www.tunisitri.net/

jeudi 4 juin 2009

le bilan amer des pertes réelles américaines en Irak


Le bilan amer des pertes réelles américaines en Irak


Khaled Al-Maîni1


4 mai 2009-06-04


Le volume des pertes matérielles et humaines des troupes d'occupation américaines en Irak a déstabilisé l'économie, principal facteur de la puissance US et de son hégémonie mondiale.Actuellement les responsables se sont résignés à retirer leurs troupes, au constat des pertes justement, mais une grande interrogation demeure quant à leurs chiffres réels.En effet, nous avons, d'une part, des chiffres de tués et de blessés relativement bas, communiqués par le Pentagone et, d'autre part, des chiffres nettement plus élevés retenus par de nombreuses sources américaines indépendantes ou neutres qui se sont inquiétées très tôt du taux élevé de ces pertes.Dans ce papier qui vise à cerner la situation des pertes réelles américaines, nous allons procéder d'une façon méthodique, selon des critères objectifs et sur la base de rapports émanant de sources américaines fiables ainsi que des procédures de publication des communiqués officiels par les divers services militaires, pour convenir d'une équation permettant de déterminer le volume réel des pertes. Nous tiendrons compte de la différenciation des pertes, humaines et matérielles, et leur ventilation en pertes tangibles et non tangibles, ces dernières désignant des facteurs psychologiques et sociologiques tels que l'atteinte au moral, au prestige et à la position du pays .La désinformation de l'opinion américaine:Depuis la guerre du Vietnam, les services d'information militaires américains ont pris l'habitude de minimiser les pertes de leurs troupes au combat.

Au début il s'agissait tout juste de quelques milliers de morts, mais avec le temps elles se sont avérées des dizaines de milliers (plus de trente mille), ce qui a conduit à la chute du Président Johnson à l'époque.En Irak, avec le déclenchement de la résistance et la recrudescence de ses attaques, l'Etat Major des troupes d'occupation a essayé de minimiser ces attaques et d'occulter les chiffres de leurs pertes, pour éviter, soi- disant, de conforter l'ennemi et de lui donner l'impression qu'il marquait des succès.L'administration américaine a déployé des efforts impressionnants pour truquer les chiffres des pertes, considérés comme des armes de guerre, et abuser son opinion. Elle a ainsi opéré à deux niveaux.Le premier niveau correspond aux chiffres auxquels on peut accéder facilement sur les sites officiels du gouvernement. Ce sont les chiffres publics et officiels.Le second niveau correspond à ce qui est occulté et auquel on ne peut accéder qu'à travers une loi relative à la liberté d'accès à l'information, appelée loi FOIA*. Ce niveau renferme des informations sur les pertes réelles, humaines et matérielles dont la publication comporte des risques politiques et économiques importants.L'administration américaine a usé de divers moyens pour contrôler son opinion publique américaine notamment à travers "l'orientation de l'ensemble de l'arsenal médiatique" du monde à sa disposition, des contraintes et des pressions exercées sur le reste des moyens d'information nationaux et internationaux.La longue durée du conflit, la croissance du nombre des morts, des blessés et des suicidés et la montée en flèche du coût économique et financier de la guerre ont conduit de nombreux chercheurs et des commissions indépendantes à faire la vérité sur les pertes réelles américaines, loin de toute politisation, de l'occultation et du camouflage du Pentagone.L'administration s'entête à propager les chiffres du Pentagone selon lesquels il n'y aurait eu que quelques quatre mille et quelques centaines de tués, alors que tout le monde sait que ce chiffre ne tient pas compte des morts des "entreprises de mercenaires", en service dans les troupes américaines dans le cadre de la privatisation de la guerre.

Ces mercenaires s'occupent d'une large palette d'actions allant de la maintenance des systèmes d'armement, aux opérations militaires, à la garde rapprochée des diplomates américains. Leur effectif dépasserait les 160.000 membres.Le chiffre officiel des tués ne comprend pas non plus celui des soldats contractuels engagés dans le dessein d'obtenir la nationalité américaine, ni ceux des entreprises asiatiques et notamment indiennes qui s'occupent des services de cuisine, de nettoyage et de manutention…


Le critère du nombre de blessés et d'attaques:


Nous avons utilisé plusieurs critères pour affiner notre recherche et parvenir à plus de précision sur les pertes réelles et nous avons fait de nombreux recoupements.Les armées traditionnelles utilisent des formules multiples pour parvenir à obtenir le nombre de tués par rapport à celui des blessés en se basant entre autres sur la durée du conflit, la nature de la guerre et le niveau du développement des moyens d'évacuation des blessés.La guerre en Irak appartient à ce qu'on appelle une guerre asymétrique, c'est-à-dire une guerre de libération ou de partisans. Pour déterminer le rapport des tués aux blessés, nous avons tenu compte et fondé notre recherche sur les rapports officiels de l'armée américaine donnant le nombre des tués et des blessés depuis 2003 et jusqu'à la fin de 2008.Le nombre des blessés enregistrés auprès du ministère des anciens combattants pour les motifs les plus divers (couverture sociale, demande de soins et d'indemnités…) est de 224.000. Sur la base de un tué pour sept blessés, le nombre de tués serait de 32.000.

Ce chiffre est confirmé par de nombreuses sources fiables et de commissions américaines indépendantes.En tête de ces commissions, il y a la Commission Baker-Hamilton, désignée par le Congrès, qui a été aidée par 183 experts civils et militaires et qui a produit un premier rapport, reconnaissant pour la première fois que "le nombre d'attaques au mois d'octobre 2006, a atteint le chiffre de 180 par jour et celui des tués 102".Un autre rapport américain qui n'est pas moins important donne une idée sur les pertes réelles américaines. Il émane du GAO (Government Accountability Office) en date du 23 juillet 2008 et qui donne pour la première fois le nombre d'attaques exécutées par la résistance irakienne: 164.000 attaques considérées comme importantes et violentes, ce chiffre ne comprenant pas les attaques effectuées au sud et à l'est du pays.Ainsi, en ajoutant les 300 militaires tués lors des premières semaines de l'invasion américaine et jusqu'au mois d'avril 2003, les 1315 tués des entreprises de mercenaires, le nombre total des tués américains en Irak serait de 33.615, et ce jusqu'à la fin de 2008.On ne dispose pas par contre d'informations fiables sur le nombre de tués dans "les missions hors combat", les suicidés ou les blessés morts dans les hôpitaux allemands ou lors de leur évacuation, et qui traditionnellement ne sont pas comptés dans les morts officiels.Les pertes matériellesLe coût matériel, financier et économique de la guerre en Irak n'est pas moins important. Il est même plus important dans le cas des USA, compte- tenu des conditions de son financement.En 2003, le coût était estimé à 4,4 Milliards $. En 2008, il monte 12 Milliards $.Selon des sources américaines, notamment la commission économique conjointe du Congrès américain, l'étude Joseph Stiglitz, lauréat 2001 du prix Nobel d’Economie, professeur d’économie à l’Université de Columbia et co-auteur, avec Linda Bilmes, de The Three Trillion Dollar War : The True Costs of the Iraq Conflict. Effectué sur la base de documents officiels et avec le concours de l'organisation des anciens combattants. C'est une guerre à 3000 milliards $.Ce coût comprend les opérations, y compris les salaires du personnel militaire et des mercenaires, plus le coût du matériel, équipements et armements (blindés, chars, hélicoptères, avions) dont la moitié est devenue obsolète et le restant nécessitant des réparations et des remises en état pendant cinq ans comme le signale le rapport Baker-Hamilton- dans sa recommandation 48.Ce coût comprend aussi les dépenses engagées pour la couverture sociale et médicale des militaires blessés ainsi que des intérêts des emprunts faits pour le financement de la guerre, hors budget officiel.


En résumé:


Nombre de tués de 2003 à 2008: 33.615

Nombre de blessés de 2003 à 2008: 224.000

Nombre d'attaques de la résistance irakienne de 2003 à 2008: 164.000, non comprises celles effectuées dans l'Est et le Sud du pays.

Coût financier 3Trillions $


Je ne prétends pas être parvenu à des résultats d'une précision absolue mais ces résultats proviennent de sources exclusivement américaines.Je n'ai pas mentionné les pertes immatérielles en rapport avec l'effondrement du moral des troupes, la montée du niveau de haine contre les USA dans le monde, de son discrédit et celui de son discours sur la démocratie, son influence et sa place dans le monde…en plus de la montée du chômage, de l'endettement.Il est attendu que juste après la fin de la guerre ou peut-être après le retrait des troupes américaines des villes, on ait un bilan officiel de cette guerre.*Le Freedom of Information Act (FOIA) est une loi américaine signée le 4 juillet 1966 par le président Lyndon B. Johnson, et entrée en application l'année suivante. Fondée sur le principe de la liberté d'information, elle oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents, à quiconque en fait la demande, quelle que soit sa nationalité [1].Contexte du vote de la loi et dispositionsLe FOIA a été voté dans le contexte de la guerre du Vietnam, l'opinion publique exigeant un accès plus aisé aux documents de l'administration américaine. Toutefois, cette liberté d'accès est restreinte par neuf exemptions, pour raison de sécurité nationale, de secret défense, de politique étrangère, de secrets de fabrication, de respect du secret médical et de la vie privée, ainsi que les informations géologiques et géophysiques (y compris les cartes) concernant les puits.


Traduit de l'arabe par Ahmed Manai




vendredi 15 mai 2009

organisations évangélistes en Irak sous couvert d'action humanitaire



Plus d'une centaine d'organisations évangélistes agissent en Irak sous couvert d'action humanitaire !

En ordre de bataille bien avant l'invasion !

L'Irak est un véritable défi pour les Evangélistes. L'un de leurs dirigeants a déclaré lors d'un congrès organisé à Phoenix (Arizona):
" Notre organisation, le Congrès Baptiste du Sud, a l'opportunité de changer l'histoire de l'Irak". Quant aux zones et aux populations où ils comptent opérer ces transformations, elles sont, selon les propos de cet évangéliste, rapportés par la chaîne " International Mission Board", "les Kurdes du nord, les Turkmènes de Mossoul et Kirkuk, les Sunnites de Takrit, les Chiites de Karbala et du Najaf".
Le magazine américain Time a rapporté les propos de Ritch Heini, de l'organisation évangéliste Dawn qui déclare:" le mouvement évangéliste n'a jamais eu une aussi meilleure occasion depuis une décennie que celle dont il dispose en Irak et nous pouvons dire que cette guerre est du pain béni pour les évangélistes".

L'amour du Seigneur :

Tout ce dont a besoin n'importe quel évangéliste c'est d'un passeport américain. Le journaliste britannique, David Reni, écrit à ce propos:" les évangélistes américains travaillent d'une manière secrète et organisée sous couvert d'aide et de secours humanitaire". Et d'ajouter "ces organisations évangélistes ont ramené en Irak des évangiles et des films vidéo traduits en arabe, pour protéger les musulmans contre leur mauvaise religion, prétendent-ils ".
Le directeur des secours d'urgence au congrès général des Baptistes du sud à Oklahoma, Samy Porter, ajoute pour sa part, "que son organisation accomplit des actions de secours humanitaire en Irak, mais que c'est aussi l'occasion de propager l'amour du Seigneur".

Secours ou évangélisation ?

Selon de nombreux rapports, il y aurait plus d'une centaine d'organisations évangélistes agissant en Irak. Les plus importantes seraient:
1° Organisation des missions internationales, bras missionnaire des Baptistes du sud, la plus grande église protestante des Etats-Unis.
2° Le Conseil du Moyen Orient et d'Afrique du Nord
3° Un groupe d'Evangélistes Baptistes du sud de l'Etat de Caroline du nord.
4° Organisation d'aide américaine
5° Organisation "Christian Charity World Nation International
6° Organisation société internationale pour l'Evangile
7° Organisation pour la formation de toute une nation, "DAWN"
8° Samaritain
9° Les missionnaires protestants
10° Le prédicateur protestant John Hanna de l'Etat de l'Ohio
11° La missionnaire Jacqy Kone
12° Globalmissionunit,

Toutes ces organisations évangélistes sont chapeautées par une agence de coordination dénommée IRCO et destinée à venir en aide à l'Irak.
Ces organisations entrent dans le pays sous couvert de l'aide humanitaire. Les responsables américains reconnaissent cependant que les évangélistes sont bien présents dans le pays mais qu'ils apportent une aide humanitaire appréciée par la population et ne s'adonnent pas au prosélytisme religieux.
Un responsable a reconnu au Time qu'étant donné les rapports entre le président Bush et la droite protestante évangéliste et sioniste qui le soutient sans réserve, la Maison Blanche ne peut les empêcher de partir en Irak.

Ce que proposent ces organisations aux irakiens :

L'aide alimentaire est le premier prétexte invoqué par les Evangélistes pour venir et agir en Irak. Ainsi, John Walker, un grand évangéliste installé dans le pays déclare "avoir ramené avec lui 45.000 caisses de produits alimentaires et avoir rencontré des enfants qui mouraient de faim mais qui avaient besoin surtout de connaître l'amour et Jésus".
Ces organisations procèdent à des distributions gratuites de médicaments et de soins, prennent en charge des opérations chirurgicales et vont jusqu'à envoyer des malades à l'étranger dans des cas extrêmes.

Le contact avec les intellectuels et les milieux culturels n'a pas été négligé. Leur objectif est de former une génération de jeunes réceptifs à leur propagande. Ainsi, elles ont consacré des dizaines de millions de $ pour la construction d'écoles, la constitution d'organisations culturelles et la distribution du matériel de propagande religieuse aux familles irakiennes: livres, publications, films vidéo et surtout le film Jésus, grande production mondiale, dans le but d'inculquer aux enfants leur version de la vie et de l'œuvre du Prophète Jésus. Ce film a été traduit en 70 langues et plus de 200 dialectes locaux. En Irak, il est distribué dans une version d'arabe irakien.

Il est à noter que plus de 100.000 exemplaires de la Bible ont été introduits en Irak par Irbil et ont été distribués à un prix dérisoire, (1000 Dinars Irakiens l'exemplaire soit à peine 50 Cents au taux de change officiel), alors que l'exemplaire du Coran, de qualité d'impression moindre, coûte 50.000 Dinars, soit 40 $).
Cette situation a conduit des responsables religieux sunnites irakiens à demander aux pays musulmans d'envoyer des exemplaires du Coran aux mosquées du pays.

Les enfants et les jeunes sont l'objet de toutes les attentions. Ils ont droit à des livres illustrés, des contes et des dessins.
Les organisations Evangélistes ont ouvert en Irak de nombreuses stations de Radio et de télévision dans le but de déstabiliser les musulmans dans leurs convictions et leur foi. Nous pouvons citer La Voix de l'Amour, Radio Sawa, la chaîne Al Hurra en Irak et son équivalent américain, la chaîne télévisée Assyrienne Ishtar.

Le soutien des Nations Unies

L'ancien Secrétaire Général des Nations Unies, Koffi Annan n'a pas manqué d'exprimer "son respect pour le rôle des Eglises qui aident l'Irak". Ils s'en est suivi que ces Eglises ont été fortement soutenues par l'organisation internationale, notamment au nord du pays.
C'est d'ailleurs dans la région du Kurdistan que l'action des Evangélistes est la plus dangereuse. L'organisation évangéliste internationale Global Mission a publié un rapport comportant une liste des organisations et des agences évangélistes au nord de l'Irak et à leur tête l'Organisation du livre Saint. Cette dernière dispose d'un bureau à Irbil et fait imprimer ses publications à l'imprimerie de la culture appartenant au ministère de la culture irakien.

L'Organisation du développement des services au Moyen Orient, britannique, a son quartier général au Caire et dispose de trois bureaux en Irak: Irbil, Dahouk et Souleymania. Son personnel, venant du Caire, travaille sous la direction du Docteur Alexandre Russel, un britannique qui enseigne l'anglais à la faculté de lettres de l'université de Saladin à Irbil.
L'organisation américaine " Source de Vie" qui a son siège à Chaklaoua, ville proche d'Irbil, est soutenue directement et massivement par l'Office d'aide des catastrophes naturelles à l'étranger (Ofda) dépendant du State Department. Elle est active dans le forage des puits et la distribution d'eau potable.
L'"Organisation internationale des caravanes médicales "qui a son siège principal à Portland (USA), a accompagné les troupes américaines lors de la guerre du golfe et travaille sous le patronage du bureau de coordination militaire. Elle dispose de 4 bureaux à Souleymania, Irbil, Zakho et Dahouk.

La deuxième organisation OFDA travaille avec le soutien direct de l'organisation britannique "les ressources". Son travail consiste dans l'enseignement des techniques informatiques et de l'anglais. Elle dispose de nombreuses annexes et d'un bureau central à Chaklaoua.

L'organisation Caritas est un intervenant important en Irak. Le numéro 46 du bulletin des "missions catholiques", paraissant au Caire, a rapporté que "l'organisation a préparé une grande quantité d'aide alimentaire répondant aux besoins d'un demi million d'irakiens et ce en coopération avec ses agences de Syrie, Turquie, Liban et Al Quds".
Les bureaux de Caritas en Irak ne sont pas tous connus, mais son responsable au Caire a déclaré que "cette organisation travaille en Irak depuis plus de vingt ans et que le volume de ses interventions a doublé après la guerre du golfe, surtout dans le nord qui constitue une terre fertile pour l'action missionnaire des églises de toutes obédiences" soutenues par le Vatican". Cette organisation convertit des dizaines de musulmans kurdes au christianisme en les intégrant dans des cycles de formation. Les meilleurs d'entre eux sont envoyés par la suite au Vatican et recrutés comme futurs prêtres avec des salaires alléchants de 600$.
Le Centre d'information Watan a indiqué qu'il existe actuellement des centres spéciaux pour la gestion de tels cycles de formation répartis comme suit:
Dahok: le responsable de ce centre, Youssef, est un chrétien de la région de Samil à 8km de de Dahok.
Aîn Kaoua(Irbil):le responsable de ce centre est un chrétien de nationalité italienne répondant au nom de Farid et résidant à Irbil.
Mahallat Achti (Souleymania), dirigé par Khadem Al Baghdadi, musulman converti au christianisme depuis quelques années, de nationalité canadienne et qui a une grande librairie à la rue Birrat Mirda.

Ces activités de conversion ont été dénoncées par l'Union musulmane kurde qui avait protesté auprès de Messaoud Al Barazani, chef du gouvernement du Kurdistan.
Mais ce ne sont là que les activités publiques, menées au grand jour. Dans les faits, les choses les plus graves se passent dans le secret absolu. Ainsi de nombreux enfants irakiens ayant perdu leurs parents dans les confrontations armées, comme à Fallouja et ailleurs, ont été enlevés par les troupes américaines et livrés aux organisations évangélistes. Quand il est arrivé que certains de leurs proches les aient réclamés, on leur a répondu qu'ils étaient morts avec leurs parents et enterrés. Il s'est passé la même chose avec des enfants placés dans des orphelinats surtout quand ils sont enfants naturels. Le cas le plus connu est celui du centre d'accueil pour orphelins, Dar Al Hanane, situé au centre de Bagdad, face à la mosquée Bratha. Ce centre, dont les enfants ont été abusés par les miliciens de Badr et de l'armée du Mahdi, a fait l'objet d'un scandale révélé par les agences de presse internationales. Selon la chaîne CBS, certains de ces enfants ont été transférés aux Usa, pour y trouver les soins dont ils avaient besoin…et aussi l'amour du Christ!

Traduit de l'arabe par Ahmed Manai

Source: http://iraqirabita.org/index.php?do=article§id=§18687/

samedi 9 mai 2009

Heurs et malheurs de la communauté scientifique irakienne


Heurs et malheurs de la communauté scientifique irakienne

Pourquoi celui qui détient un savoir le garderait-il pour lui-même? Telle est la question posée par un adage Sumérien vieux de cinq mille ans. Pourquoi ? Devrons-nous dire « qu’il vaudrait mieux éviter de parler aux autres de ce qui nous fâche », comme le suggère un autre adage, lui aussi Sumérien ?
Mais que faire quand ce qui nous fâche ou nous attriste est en même temps ce qui fait notre joie ? Les échos qui nous viennent de la communauté scientifique irakienne fendent le cœur en deux et à chacun de prendre sa part, « la sagesse ou la folie » comme le dit Louis Aragon.
Au début de ce mois, il s’est passé un évènement à la fois heureux et malheureux. Un communiqué officiel irakien, publié à Bagdad, a annoncé la tenue d’une réunion des ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, du Pétrole, des Sciences et de la Technologie pour discuter de l’intégration de « l’Académie irakienne des sciences » structure fantoche créée à Londres en 2003, à la véritable Académie Nationale Irakienne des Sciences, fondée à Bagdad en 1947. Le communiqué précise qu’une proposition a été faite au Premier ministre pour faire de cette organisation fantoche une des structures de l’Académie Nationale Irakienne des Sciences.
Cette décision signifierait-telle que certains scientifiques irakiens, que l’occupation a fait perdre l’esprit en osant créer une structure destinée à remplacer l’Académie Nationale des Sciences, ont repris conscience ?
J’avais écrit à l’époque des faits que cette initiative incitait à rire deux fois, comme le suggère l’anecdote du sourd qui rigole « une première fois du rire des autres et la seconde fois quand on lui explique l’anecdote ». Dans notre cas, rire une première fois c’est quand ces gens décident de créer cette organisation fantoche à Londres, capitale du pays qui a bafoué le droit international et occupé l’Irak, et la seconde fois quand les auteurs de cette imposture envisagent la dissolution de la première Académie des Sciences du Moyen-Orient, fondée, rappelons-le, en 1947. Le jour où j’ai écrit cela, le président de cette Académie londonienne, actuel ministre irakien du pétrole, avait protesté énergiquement. Aujourd’hui, il appartiendrait à l’Académie nationale irakienne des sciences de rire en dernier, si, comme le dit si bien Victor Hugo « la souffrance ayant dépassé les limites du tolérable », les hommes « n’étaient gagnés par l’indifférence et transformés en véritables ombres d’eux-mêmes ».
Et comment la communauté scientifique irakienne ne serait pas indifférente à cette décision alors que le nombre de ses morts a dépassé, la semaine dernière, les quatre cents dix huit membres et celui de ses enlevés et disparus les soixante quinze membres. La dernière victime étant une professeure de droit à l’université de Mossoul, que les médias, comme à leur accoutumée pour la plupart des femmes scientifiques assassinées, n’ont pas daigné retenir le nom.
Un communiqué récent a annoncé la disparition de Smaïl Khalil Takriti, physicien atomiste qui résidait en Lybie et s’était retourné en Irak quand le gouvernement l’avait proposé pour présider l’Université de Takrit.
Le BRussels Tribunal, organisation européenne siégeant à Bruxelles et qui coopère avec l’Alliance des Universitaires Irakiens à Bagdad dans le suivi de la situation des disparus et des morts de la communauté scientifique irakienne, a publié un communiqué indiquant que « Takriti a quitté sa maison à Jadria, aux alentours de Bagdad, dans une zone sous l’autorité de la milice Badr de Abdel Aziz Al Hakim, et qu’on n’a plus trace de lui depuis quatre mois ».
Dans de telles conditions, comment ne pas féliciter les organisateurs de cette cérémonie, tenue non pas à Bagdad mais à Washington, destinée à honorer un certain nombre de scientifiques irakiens, organisée sous les auspices du bureau culturel de l’ambassade irakienne et en collaboration avec l’organisation « les académiciennes des sciences nationales ».
On a noté la participation des « scientifiques fondateurs », nom donné aux académiciens qui s’étaient dressés contre l’occupation américaine de l’Irak, dont Zeineb Al Bahrani, titulaire de la chaire d’histoire, d’archéologie et des études supérieures à l’université Columbia et qui avait lancé en son temps une campagne médiatique contre la destruction des sites archéologiques irakiens par les troupes d’occupation.
Il y avait aussi son collègue Kaïs Al Awkati, titulaire de la chaire de médecine à la même université, réputé pour ses travaux sur les cellules souches utilisées dans la régénération des organes et tissus humains. Al Awkati a fait ses études à l’université de Bagdad et a publié de nombreux travaux sur les effets néfastes du boycott de l’Irak sur la santé de la population.
La plupart des scientifiques honorés à cette cérémonie sont des anciens de la faculté de médecine de Bagdad, dont Salah Al Askari qui détient le record du monde du nombre d’opérations d’implantation des reins. Sa première implantation, faite en 1967 à une femme, tient toujours au bout de quarante et un ans et son ancienne patiente est plusieurs fois mère et grand-mère. C’est une des rares implantations au monde qui a tenu aussi longtemps.
Al Askari a occupé nombre d’importants postes académiques aux USA. Ainsi, il a été élu en 1997 président du conseil scientifique de l’université de New York. Il y occupa aussi la présidence de la commission du développement durant trente ans. Actuellement, il est âgé de quatre vingt deux ans et utilise le langage des footballeurs pour conseiller à ses confrères irakiens « de travailler fort et viser le plus haut avec la conviction d’être l’un des meilleurs ».
Je profite de cette occasion pour transmettre aux nouvelles générations irakiennes les conseils de quarante scientifiques parmi leurs compatriotes. J’apprécie beaucoup le conseil quelque peu égoïste de Mia Aref Kaftane qui a fêté l’année dernière son quatre vingtième anniversaire et qui dit en substance « la meilleure récompense de la recherche est le bonheur personnel et la satisfaction du travail bien accompli », auquel on peut opposer celui de Samir Kasir, teinté de patriotisme : « soyez fidèles à vous-mêmes et à l’Irak et travaillez fort pour votre pays et uniquement pour lui. Retournez –y avec vos rêves et dans la paix ». Kasir, l’agronome spécialiste d’élevage, est âgé de quatre vingt quatre ans. Il fut l’un des fondateurs de la Faculté des sciences vétérinaires de Bagdad.
De nombreux scientifiques honorés au cours de cette cérémonie avaient passé le plus clair de leur vie au service de leurs pays avant que l’occupation ne vienne les contraindre à émigrer. Parmi eux, nous signalons Hichem Mounir, l’un des plus grands architectes irakiens qui avait fondé le département d’architecture à l’université de Bagdad et construit de nombreux édifices importants tels que l’université de Bagdad à Jadria et la cité de médecine. Son conseil est une véritable carte de route, professionnelle et éthique, à l’attention des jeunes architectes et urbanistes de son pays: « soyez fiers de votre riche patrimoine de votre pays. Votre devoir est de le conserver et de le sauvegarder pour servir de source d’inspiration, d’innovation et de continuité ».
« Etre honoré c’est comme un parfum, qu’il faudrait humer et non absorber », dit un proverbe américain ! Pour Salah Al Wakil, le savant irakien le plus proche du prix Nobel, il n’y a pas de meilleur parfum que celui de la terre de la ville de Hilla, sa ville. Dans le discours de réception prononcé lors de son élection à l’académie nationale américaine des sciences, il fut question de la véritable révolution médicale accomplie par ses découvertes, dans le domaine des réactions enzymatiques, c'est-à-dire des éléments permettant d’assurer la pérennité de la vie.
J’ai été saisi de confusion au constat de l’immense sympathie envers l’Irak d’un certain nombre de grands scientifiques. Cette passion quasi mystique s’est révélée pour moi à l’occasion d’une conférence scientifique arabe tenue à Abu Dhabi. De retour à l’hôtel, en voiture, en compagnie de Salah Al Wakil et de Fawzia Al Bahrani, son épouse, cette dernière se mit à fredonner une vieille chanson du pays : « Où vas-tu donc, Où ? Et qu’en est-il de ton engagement ? Les yeux te pleurent jour et nuit »! Chanson reprise aussitôt par son mari.
Cette femme qui vit depuis un demi-siècle dans la haute société médicale américaine, avait fredonné la chanson avec la voix limpide d’une jeune irakienne de quatorze ans. J’ai résisté au désir de me retourner pour éviter de déranger Al Wakil dont la passion illuminait l’obscurité de la voiture : " Où vas-tu donc, Où ? Et qu’en est-il de ton engagement ? "

Mohamed Aref

Traduit de l’arabe par Ahmed Manai
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