samedi 27 novembre 2010

Tarek Aziz : le Parlement européen demande de ne pas exécuter les peines de mort

   A Strasbourg, le 25 novembre dernier, le Parlement européen a adopté une résolution regrettant  « profondément…la décision de la Cour suprême irakienne de condamner à mort  de Tarek Aziz, Saadoun Shaker et Abed Hamoud ». Il a prié « instamment les autorités irakiennes de réviser leur décision et de ne pas exécuter la peine de mort prononcée par la Cour suprême » et s’est félicité « de l'annonce faite par le Président Talabani qu'il ne signerait pas l'ordonnance d'exécution ». Espérons qu’à Bagdad le message sera pris en considération.
   Même s’il n’est pas question des deux autres anciens dirigeants condamnés dans le même procès - Sabawi Ibrahim et Abdel Ghani Abdel Ghaffour –, et du caractère illégal de la détention des prisonniers politiques irakiens, la résolution européenne fera date alors que plusieurs demandes formulées par des groupes parlementaires n’ont pas été retenues. La proposition déposée par le groupe GUE/NGL (Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique), mérite d’être signalée, sans commentaires. Extraits* :
   Considérant que le Conseil présidentiel de l'Irak a récemment ratifié les peines de mort prononcées à l'encontre d'au moins 900 prisonniers, y compris des femmes et des enfants, et que l'absence de justice en Irak aujourd'hui doit être perçue dans le contexte de l'effondrement quasi total de la loi et de l'ordre depuis l'invasion de ce pays par les forces américaines et britanniques, qui ont entraîné crimes de guerres, atrocités et assassinats de civils par des mercenaires et les forces militaires d'occupation ;
   Considérant que, selon les 391.831 documents secrets de l'armée américaine sur la guerre en Irak mis en ligne sur le site WikiLeaks, les forces d'occupation internationales ont torturé des prisonniers irakiens et fermé les yeux sur des exactions commises par les forces irakiennes; considérant que ces documents mettent en évidence de nombreux cas de crimes de guerre qui semblent manifestes de la part des forces américaines (comme le meurtre délibéré de personnes qui tentaient de se rendre) et une pratique généralisée de la torture depuis le début de la guerre; considérant que plus de 300 cas documentés de torture commises par les forces de la coalition, non seulement dans la prison d’Abou Ghraïb mais partout ont été mis à jour; considérant que plus d'un millier d'exactions auraient été commises de la part des forces irakiennes; considérant que selon ces sources cette guerre aurait fait 109.032 morts dont plus de 60% de civils (soit 66.081 personnes);
 
Des milliers de personnes
détenues sans motifs et torturées
 
   Considérant que le 13 septembre dernier, des organisations de défense des droits de l'Homme ont publié un rapport intitulé «Nouvel ordre, mêmes sévices: détentions illégales et torture en Irak», le document exposant la situation de milliers de personnes détenues sans motif et sans procès, soumises à la torture afin de leur soutirer des aveux sous la contrainte;
    Considérant les nombreux cas de disparition forcée; considérant que les organisations internationales estiment qu'en Irak, 30 000 détenus sont incarcérés sans motif ni procès, bien que les autorités irakiennes n'aient pas fourni de chiffres exacts; considérant que de nombreux détenus sont morts en captivité, plus de 400 personnes ont été détenues illégalement dans la prison secrète de l'ancien aéroport de Muthanna; considérant que des milliers de personnes sont maintenues en détention bien que des décisions de justice aient ordonné leur remise en liberté, et bien que la loi d'amnistie irakienne de 2008 prévoie la libération de tous les détenus n'ayant pas été inculpés dans un délai de six à douze mois après leur arrestation; considérant que les forces américaines ont transféré leurs détenus, aux autorités irakiennes le 15 juillet 2010, sans exiger aucune garantie contre la torture et les mauvais traitements;
   Demande également d'enquêter sur le fait que le transfert de détenus par les forces américaines, aux autorités irakiennes malgré le risque évident d’être torturés, pour savoir si cela constitue ou non une enfreinte aux conventions internationales; (…)
 
Comparution des tortionnaires
devant la justice internationale
 
   Souligne que le caractère illégal de cette guerre tout comme le fait que les récentes informations des organisations de défense des droits de l'Homme et celles mises en ligne sur le site WikiLeaks, rendent plus que jamais nécessaire la comparution des responsables devant la justice notamment devant le tribunal de la Haye ou le Tribunal Pénal International;
   Demande la mise en place d'une enquête internationale sous l'égide de l'ONU pour établir, l'utilisation généralisée de la torture la présence de sites secrets ou d'autres types de centres de torture sur le territoire irakien et demande que toutes les responsabilités soient établies et que les responsables soient punis...
 
* Proposition de résolution déposée avec demande d'inscription à l'ordre du jour du débat sur des cas de violation des droits de l'homme, de la démocratie et de l'État de droit en Irak (23/11/10)
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=MOTION&reference=B7-2010-0634&format=XML&language=FR

Par Gilles Munier 

Sur France-Irak Actualité :

vendredi 26 novembre 2010

Fête d’Al-Ghadir : Des millions de fidèles dans la ville sainte de Najaf
26/11/2010 Des millions de fidèles, de par le monde, ont afflué, ce jeudi, au mausolée du gendre du prophète Mohammad (S), l’imam Ali (S), dans la ville sainte de Najaf, pour célébrer la fête d’Al-Ghadir.
A cette occasion, les forces de sécurité irakiennes ont imposé des mesures de sécurité draconiennes, afin d’éviter d’éventuels attentats.








C'EST QUOI AL-GHADIR?

Le jour d’Al-Ghadir du nom de Ghadîr Khum, une terre aride aux bords de la vallée de Johfa, près de la Mecque, est le jour marquant le dernier sermon du prophète Mohammad (S).

Le rassemblement de Ghadîr Khum (18 Dhul hijja)fut le plus important rassemblement de l'Islam, car ce jour là plus de cent milles pèlerins s'étaient réunit à cet endroit sans aride pour écouter le sermon d'adieu de leur guide.

Pour annoncer ce message divin, on aménagea une chaire pour le Messager de Dieu (S).

Ce jour là le Prophète de Dieu (S) avait transmit le plus important message de sa mission, un message par la transmission duquel seraient obtenus l'agrément divin, la perfection du message, et l'accomplissement de la grâce divine.

L'événement de Ghadîr Khum n'est pas rapporté seulement par les traditionnistes chiites, mais des savants sunnites l'ont également rapporté, c'est le cas de Ahmad ibn Hanbal (dans son Musnad, tome 4 page 281) qui a rapporté que le Prophète avait dit aux musulmans :

«Ô gens ! Qui est-ce qui a priorité sur vous avant même vos propres personnes ? » Ils dirent : « Dieu et Son Envoyé sont plus savants ».
Le Prophète poursuivit :
« Celui dont je suis le maître, voici Ali est son maître », « Ô Dieu, sois l'ami de celui qui lui vouera son amitié, et sois l'ennemi de celui qui lui déclarera son inimitié ».

Al Hakim aussi a rapporté de Zayd ibn Arqam qui a dit que : Lorsque l'envoyé de Dieu était revenu du pèlerinage d'adieu, il était stationné à Ghadîr Kum. Il avait dit : « Ô gens ! Bientôt arrivera le moment où je serai appelé et je répondrai. Je serai certainement interrogé, et vous serez certainement interrogés. Que diriez-vous alors ? »

Les musulmans répondirent : "Nous attesterons que tu as transmis ton message, que tu as combattu et que tu nous as conseillés et que Dieu t'en récompensera en profusion de bien".

Le Prophète poursuit :
«Je vous laisse deux choses lourdes. La plus grande d'elles est le Livre de Dieu qu'Il soit Exalté. L'autre chose lourde est ma famille, les Gens de ma Maison (AhlulBeit). Ces deux choses ne se sépareront jamais jusqu'à ce qu'elles se rejoignent au paradis.
Ensuite il dit : Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants ».

Il prit la main d'Ali (S) dans sa main, et la leva haut, il s'écria : « Celui dont je suis le maître, Ali aussi est son maître. Que Dieu assiste celui qui assiste Ali et qu'Il soit l'ennemi de celui qui devient l'ennemi d'Ali ».

Les musulmans s'avançaient par groupes vers Ali pour le féliciter. Les compagnons, parmi lesquels se trouvaient Abou Bakr, Omar, Talha et Zoubeyr se rendirent tous auprès d'Ali pour lui présenter leurs félicitations en ces termes : Bravo à toi, ô Ali, te voici devenu mon maître et le maître de tout croyant et de toute croyante !
C'est ce jour là que ce verset fut révélé :
« En ce jour, J'ai parachevé pour vous votre religion, et J'ai complété pour vous Ma faveur, et Je vous ai agréé l'islam comme religion ». (S.5 - V.3)

Nombreux sont les musulmans qui fêtent ce jour où Dieu avait parachevé sa religion en désignant Ali ibn Abi Taleb comme guide de la communauté islamique après le Prophète Mohammad (p).

Manar +Sibtayn.com


jeudi 25 novembre 2010

Revue de presse: George W. Bush et la torture

   Dans ses « Mémoires » sortis récemment - Decisions Points (Moments décisifs) -  l’ancien président G.W. Bush a reconnu avoir commis quelques erreurs, mais avoir autorisé l’épreuve de la « noyade » pour les terroristes capturés n’en fait pas partie. « Exact » aurait-il dit à propos de cette technique à laquelle a été soumis Khalid Sheikh Mohammed, qui a planifié le 11 septembre. La suffisance de Bush sur le sujet montre combien ses vues et celles de beaucoup à Washington sont déformées sur la question de la torture. Elle est aussi un indice de cette inadéquation des barrières légales qui perdure.
 
On m’a assuré
que les méthodes d’interrogation
ne constituaient pas des tortures…
 
   Jusqu’à ce que Bush arrive au pouvoir, l’épreuve de la « noyade » - au cours de laquelle les détenus doivent expérimenter l’impression et la sensation de se noyer - a été considérée comme un crime par les gouvernements US pour au moins 90 ans. On a traduit en justice les soldats américains qui l’avaient utilisée dans les Philippines après la Guerre civile américaine. Le département d’Etat l’avait qualifiée de torture illégale quand des gouvernements étrangers y avaient eu recours. Et, cependant, Bush s’est senti libre d’avouer l’avoir autorisée contre trois chefs d’Al-Qaïda. Parce que les juristes chevronnés de son administration – pour la plupart, des nominations politiques- lui ont fourni des mémorandums secrets déclarant que « la noyade »  et d’autres tortures ordinaires étaient légales. « J’ai demandé aux responsables les plus haut placés dans le domaine juridique du gouvernement américain de revoir les méthodes d’interrogation et ils m’ont assuré qu’elles ne constituaient pas des tortures » écrit-il. 
   En fait, l’une de ces opinions extrêmes a été cassée par le Département de la justice  et l’administration a retiré de son menu d’interrogatoires « la noyade » après 2005. Peu après son entrée à la Maison Blanche, le Président Obama a donné l’ordre  à tous les interrogateurs gouvernementaux d’appliquer les procédures de l’armée qui l’interdisent. Mais, si l’on en croit ce qu’écrit Bush, le dossier n’est pas clos. Les normes légales régissant le traitement des prisonniers étrangers restent vagues - l’une interdit seulement « les actions qui choquent la conscience ». Bush  et ses juristes triés sur le volet ont conclu en secret que cette terminologie permettait la « noyade » des chefs d’Al-Qaïda et il n’y a rien qui puisse empêcher un futur président d’adopter la même attitude.
 
Il n’y a aucune garantie
que des violations honteuses
des droits de l’homme
ne puissent pas être perpétrées
à nouveau
 
   D’aucuns ont demandé que Bush ou les hauts responsables de son administration soient poursuivis pour avoir autorisé la torture et ils sont furieux contre Obama qui a décidé de ne pas donner suite. Il est peu probable qu’une action en justice contre l’ancien président puisse prospérer même s’il s’agissait d’une décision politique correcte. Ce qui est requis est une action du gouvernement et du Congrès pour bannir les techniques de torture telles que la « noyade » et la privation prolongée de sommeil et définir un cadre légal clair pour les détenus étrangers. En l’absence d’un tel statut, il n’y a aucune garantie que des violations honteuses des droits de l’homme comme celles de Bush ne puissent pas être perpétrées à nouveau.
 
Traduction: Xavière Jardez
Source : Why George W. Bush can confess to approving torture (Washington Post – 15/11/10)
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/11/15/AR2010111505961.html
 
Par Gilles Munier

mardi 23 novembre 2010

   De passage en France où il participait à une réunion de l’Internationale socialiste, le Président irakien Jalal Talabani a déclaré, le 17 octobre, sur la chaîne France 24, qu’il ne signera pas l’arrêt de mort de Tarek Aziz, mais il ne s’est pas prononcé sur le sort réservé à Saadoun Shaker, Abed Hammoud, Sabawi Ibrahim et Abdel Ghani Abdel Ghaffour.
   Il faut savoir que si Talabani se dit opposé à la peine de mort, parce que « socialiste » (!), il  laisse aux deux vice-Présidents irakiens le soin de signer les arrêts à sa place. C’est ainsi que plusieurs dirigeants irakiens – notamment le Président Saddam Hussein – ont été exécutés.
   Est-il besoin de rappeler au chef kurde Jalal Talabani qu’il s’est rendu à plusieurs reprises à Bagdad pour des entretiens secrets pendant la période d’embargo sans que personne n’attente à sa vie et qu’il a bénéficié, depuis les années 80 – ainsi que les peshmergas de l’UPK qu’il dirige -  de plusieurs mesures d’amnistie ?
   Les deux vice-présidents, « élus » en 2005, devraient être reconduits dans leur fonction. Talababi tiendra-t-il parole ou jouera-t-il une nouvelle fois les Ponce Pilate en laissant à d’autres la responsabilité de signer un arrêt de mort ? Le Président irakien a ajouté, toujours sur France 24, que « la page des exécutions » devait être tournée et faire place à une politique de réconciliation. Malheureusement pour le peuple irakien, les décisions cruciales ne sont pas prises au palais présidentiel, mais à Téhéran et à Washington.
   Le Comité pour la libération des détenus politiques en Irak (CLDPI) qui s’est constitué dernièrement à Paris, se doit de demeurer vigilant. Les cinq condamnés à mort de Bagdad ne sont pas sauvés.
 
Appel du Comité pour la libération des détenus politiques en Irak
 
Liste des signataires sur : http://0z.fr/Z3nHS
 
Pour info :
 
Extrait de l’appel lancé à Genève,
le 3 novembre 2010,
par le Père Miguel d’Escoto Brockman,
ancien Président de l’Assemblée générale
des Nations unies :
    «Pour avoir, en toute connaissance de cause, permis un procès injuste, les Etats-Unis sont responsables  de l’exécution sommaire et extrajudiciaire de M. Tarek Aziz envisagée maintenant. De cette manière,  ils ont commis une violation des 3ème et 4ème Conventions de Genève qu’avec beaucoup de cynisme  ils prétendent respecter pour chercher, poursuivre et punir les individus qui commettent des crimes aussi graves internationalement.
   En accord avec ce que le Groupe de Travail des Nations unies sur la détention arbitraire a observé dans le cas du procès de Tarek Aziz, son illégalité, le non-respect de la procédure et de l’impartialité, les Etats-Unis ont le devoir moral et l’obligation légale de faire libérer M. Tarek Aziz ».
 
Vidéo (2’42) et texte : http://www.uruknet.de/?s1=1&p=71678&s2=10
 
Par Gilles Munier

dimanche 21 novembre 2010

Nous, signataires, appelons à la libération de Tarek Aziz et de ses compagnons condamnés à mort à l’issue d’un procès illégitime et inéquitable, ainsi que des milliers de prisonniers politiques détenus en Irak sans procès ou sans charge.
Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, ayant déclaré, en septembre 2004, l’attaque contre l’Irak  illégale, il s’ensuit que leur arrestation et leur détention sont, elles aussi, illégales.
Les condamnations à mort, fin octobre dernier, de Tarek Aziz, Saadoun Shaker, Abed Hammoud, Sabawi Ibrahim et Abdel Ghani Abdel Ghaffour, sont illégales, cette peine ayant été suspendue par l’Autorité provisoire de la Coalition entre juin 2003 et août 2004, la « Haute cour pénale » irakienne doit appliquer en ce qui les concerne - comme le stipule le droit international - la loi du Code pénal irakien la plus favorable aux accusés.
La « Haute cour pénale » doit également prendre en compte la loi irakienne précisant que les individus dont l’âge est supérieur à 70 ans – c’est le cas des derniers condamnés à mort - sont dispensés d’exécution ou graciés après leur condamnation. 
En conséquence, nous demandons la libération de Tarek Aziz, de ses compagnons condamnés à mort, et de tous les détenus politiques irakiens.
Paris, le 19 novembre 2010
 
Envoyer votre nom, prénom, adresse (et éventuellement qualité)
à: cldpi@gmx.com
 
Premiers signataires : Paul Balta (écrivain, journaliste), Père Michel Lelong, Sliman Doggui, Yves Vargas, Gilles Munier, Bruno Drweski, Jacques Gaillot (Evêque), Robert Charvin (professeur de droit international), Claude Gaucherand, Roland Weyl (avocat), Pierre Lévy (rédacteur en chef de "Bastille-Republique-Nations"), Christiane Suchet (biologiste), Pôle de renaissance communiste en France), Bernard Cornut, Jean Picollec (éditeur), Subhi Toma, Patrick Brunot, Alice Bséréni, Arnaud Spire, Jean-Michel Cadiot, Behnam Keryo, Alain Lecoeur, Yannick Sauveur, Ali Merhebi, Guy Poussy, Amaury Couderc, Xavière Jardez, Mohamed Baghdadi, Evelyne Dufresne, René Lacroix, Diégo Gérez, Christophe Leclerc, Gassan Zaiat, Bruno Noël, Ouahhabi Abdallah (réalisateur tv), Violette Piazza, Tlili Fathi,  Hess Skandrani, Pelatan Michel, Saba Nasir….
 
Par Gilles Munier

samedi 20 novembre 2010

Conférence-débat
pour la défense de Tarek Aziz
et de ses compagnons
condamnés à mort (AGECA 19/11/10)
Témoignage de Paul Balta, écrivain,
ancien journaliste du quotidien Le Monde.
Chers amis,
   C’est avec beaucoup d’émotion que je vais évoquer Tarek Aziz, que j’ai bien connu et qui m’a toujours beaucoup aidé quand je me rendais en reportage en Irak pour Le Monde et même après mon départ du journal en 1985. Première bonne nouvelle dont vous avez dû avoir  connaissance, le Président irakien Jalal Talabani, un Kurde, a déclaré mercredi à France 24 concernant l’exécution du condamné : « Non, je ne signerai pas un ordre de ce genre parce que je suis socialiste. Je compatis avec Tarek Aziz, car c'est un chrétien irakien ; et c'est en outre une personne âgée qui a plus de 70 ans. C'est pourquoi je ne signerai pas cet ordre d'exécution. » Cette déclaration met en lumière le caractère scandaleux du procès fait à Tarek Aziz et de sa condamnation à mort. Néanmoins, deux autres dirigeants peuvent confirmer le jugement.
Tarek Aziz vu par Henry Kissinger
 
Avant d’évoquer mes souvenirs personnels, je voudrais vous lire des textes à mes yeux révélateurs. Ils sont extraits d’un livre Tarek Aziz, le diplomate de Saddam, de Patrick Denaud, paru en 2000 aux éditions L’Harmattan. Il cite longuement Henry Kissinger. Je rappelle que ce politologue et diplomate américain, Prix Nobel de la Paix en 1973, était  juif et allemand de naissance. Il a rencontré de nombreuses fois Tarek Aziz. Voici ce qu’il écrit : « Il restera probablement un des personnages les plus fascinants de la scène arabe de ces 30 dernières années. Chrétien dans un pays arabe, diplomate d’une nation perpétuellement en guerre, esthète raffiné au pays de Satan. »
   Et encore : « Nous savons à quel point Tarek Aziz était un lettré, grand amateur de divans, ces débats qui sont la quintessence de la culture arabe et particulièrement irakienne. Cet art de la  persuasion et cette façon de bâtir des démonstrations, par des syllogismes oraux  illustrés d’exemples historiques, nous les retrouvons aujourd’hui souvent dans sa conversation. Il y a longtemps que ces joutes ont disparu des soirées de Bagdad, en raison des guerres, de l’exil et des misères épuisantes de la vie quotidienne, qui ont  étouffé la vie de l’esprit et des sentiments. Nous  revenons au temps passés. »
   Et pour finir : « Saddam, pour sa part, était subjugué par l'intelligence  de Tarek Aziz, l'éloquence tranquille avec laquelle celui-ci développait des idées qu'il trouvait neuves et qui confortaient toujours ses propos en leur donnant une assise intellectuelle. »
 
Ma première rencontre
avec Saddam Hussein
 
   Ma première rencontre avec Saddam Hussein (1937-2006) a eu lieu en décembre 1971, grâce à Tarek Aziz. Lors de mon arrivée à Bagdad, je souhaitais m’entretenir  avec des personnalités importantes du parti Baas et du parti communiste irakien, sans omettre les «nasseristes» ou « nassériens » et des responsables  du milieu syndical irakien. Tous m’ont reçu et m’ont conseillé de m’orienter vers le seul et véritable décideur du pays : Saddam Hussein, Vice-Président de la République, alors que son oncle, le général Ahmad Hasan al-Bakr, était Président. Je fus pour le moins surpris, puisque certains d’entre eux avaient été pourchassés par ce même Saddam Hussein. Comme ils insistaient, je m’étais décidé à l’interroger et avais   commencé à prendre des contacts.
   Le principal a été Tarek Aziz. Journaliste dans divers organes du Baas, il avait refusé, en 1958, d’être nommé officiellement ministre de l’Information. Craignant d’être tenu à une certaine réserve, il avait  préféré devenir directeur du quotidien national Al-Thawra (La Révolution) car il estimait pouvoir jouer ainsi un rôle plus efficace auprès des journalistes étrangers en reportage qui venaient l’interroger. Il deviendra néanmoins ministre de l'Information en 1974 puis Vice-Premier ministre de 1979 à 1983, enfin ministre des Affaires étrangères de 1983 à 1991.
   Lors de notre première rencontre, il m’avait demandé pourquoi et comment je savais la langue arabe. Je lui avais expliqué que mon arrière grand-père maternel était un Libanais Grec catholique qui s’appelait Haddad. Il avait émigré en Égypte, en 1850 et avait épousé une Copte. Leur fils Anis était le père de ma maman qui était donc arabophone. Nous vivions à Alexandrie. Mon papa était Français et à la maison nous parlions français, comme lui.  Maman me parlait aussi souvent en arabe puis je l’ai appris au Collège des Frères Saint Jean-Baptiste de la Salle. Il m’avait alors posé plusieurs questions puis m’avait expliqué que lui-même, né en 1936 à Mossoul, s’appelait Mikhaïl Johanna et appartenait à une famille de l'Église catholique chaldéenne. Il a adopté le nom de Tarek Aziz quand il est entré en politique. Nous avons parlé des chrétiens d’Orient et il a insisté sur la nécessité de les défendre pour leur permettre de bien vivre et éviter qu’ils émigrent. Il m’a dit aussi qu’il était un ami d’enfance de Saddam Hussein et promis d’organiser l’interview qui s’est donc déroulée fin 1971 et a duré 2h30.
   Saddam avait commencé par affirmer : « Je veux refaire l’Irak des Abbassides». Il en a parlé pendant plus d’une demi-heure. Il était fasciné par le caractère extrêmement moderne, à l’époque, de l’agriculture arabe qui avait introduit des nouvelles techniques d’irrigation ainsi que l’utilisation des engrais. Il a certes parlé des canaux  d’irrigation mais plus encore des drains. Je découvrirai par la suite qu’ils sont le plus souvent ignorés par les spécialistes alors que leur rôle était innovant et fondamental pour évacuer le sel qui s’accumulait avec la chaleur du soleil et nuisait à la végétation. Par la suite, je me suis demandé dans quelle mesure Tarek Aziz, homme de grande culture, n’avait pas contribué à l’informer sur ces différents thèmes.
La triple révolution industrielle,
agricole, culturelle
 
   La presse et les hommes politiques occidentaux mettent l’accent sur le caractère dictatorial de Saddam. Je rappelle qu’avant de le diaboliser l’Occident avait pourtant vanté les mérites de son régime. En politique, comme dans bien d’autres domaines, on doit se garder des visions simplistes et manichéennes qui nous empêchent de comprendre une réalité souvent plus complexe.
   Saddam Hussein s’était lancé avec succès, depuis le début des années 70, dans une politique de modernisation de la société irakienne. J’en ai été témoin et j’y ai consacré de nombreux articles dans Le Monde.  Il a réalisé une triple révolution, industrielle, agricole et culturelle. Elle s’est traduite par l’établissement de services publics performants et une élévation du niveau de vie avec l’émergence d’une véritable classe moyenne. Sous la monarchie, l’Irak était un des pays les moins alphabétisés du monde arabe et très pauvre en universités. Saddam la placé en tête pour l’alphabétisation et la qualité de l’enseignement supérieur ! De même, il a créé une École culturelle irakienne dans les domaines de la peinture, de la sculpture, de l’architecture et de la musique. Il a protégé les différentes communautés chrétiennes et mis en valeur le rôle des femmes dans plusieurs domaines (éducation, santé, économie, etc…). Cette modernisation n’aurait jamais pu se réaliser sans le soutien actif de la très grande majorité du peuple irakien. N’oublions pas non plus que Saddam Hussein a procédé à la nationalisation du pétrole en 1972, contre le tout-puissant consortium de l’Iraq Petroleum Company. Je sais que Tarek Aziz a pris une part active dans tout cela mais personne ne le dit !
   Un autre aspect de sa politique culturelle est souvent méconnu. Il y avait dans le désert plusieurs palais datant de l’époque Abbasside mais qui, au fil des siècles, avaient été enfouis dans le sable. Saddam Hussein les a littéralement exhumés puis il a mené une politique de réhabilitation et d’entretien. De même, se présentant comme le successeur des rois Hammurabi (mort en 1750 av. J.-C.), et  Nabuchodonosor II (roi vers –1137), il a mis en œuvre, à partir de 1985, un programme de reconstruction de monuments antiques. Une des plus belles réussites est la magnifique citée de Babylone. Située sur l’Euphrate, elle a régné sur toute la région entre le XVIIè  et le XVIIIè siècle avant JC. Il a fait reconstruire à l’identique plusieurs bâtiments et une partie des murailles.
   J’avais visité l’ensemble et en avais témoigné dans Le Monde. J’en avais parlé avec Tarek Aziz et ses longs commentaires très précis m’avaient persuadé qu’il avait contribué à cette politique.
La complémentarité
entre Saddam Hussein et Tarek Aziz
 
   Enfin, Saddam a fondé un immense musée en vue de rassembler, conserver, faire connaître et admirer le patrimoine historique de l’Irak qui avait fait l’objet d’un véritable pillage au XIXè  siècle et au début du XXè. Mon ami Jamil Hamoudi  en a été le conservateur et le directeur lors de son installation, en 1966, et l’est resté jusqu’en 1973, quand il a été nommé Directeur des Beaux-arts au ministère de la Culture.
   Je suis persuadé que toutes ces réformes n’auraient pas été réalisées sans une profonde collaboration entre Saddam Hussein  et Tarek Aziz. Il est certes difficile de dire lequel des deux à lancé le premier l’idée de telle ou telle réforme. En revanche, je peux affirmer, pour l’avoir maintes fois constaté, la complémentarité intellectuelle, culturelle et politique  qui a existé entre les deux hommes.
 
La catastrophique
intervention américaine en 2003
 
   L’intervention américaine en Irak, le 19 mars 2003, a l’initiative de cet homme inculte qu’était le président  George W Bush, a été a tous égards catastrophiques ! Elle a favorisé l’introduction dans le pays d’Al-Qaida qui ne s’y serait pas risqué sous Saddam Hussein et Tarek Aziz.  Sept ans plus tard, le bilan est consternant. Selon diverses sources dont le Réseau Voltaire créé par l’analyste politique Thierry Meyssan, il y avait, en 2008, côté irakien plus d’un million de morts sur 26 millions d'habitants et  4 millions et demi – dont la moitié des 800 000 chrétiens - de personnes déplacées ou réfugiées dans les pays voisins ou en Europe. Cette situation s’est encore aggravée en deux ans. Des régions entières polluées sont devenues inhabitables. Les vestiges des plus anciennes civilisations urbaines ont été pillés ou rasés. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a confirmé ces chiffres. Je rappelle qu’en 1980, il y avait un million de chrétiens et ils ne seraient plus que 630 000. Je me suis demandé ce qu’a ressenti Tarek Aziz en apprenant que la cathédrale syriaque catholique Notre Dame du Perpétuel secours, dans le centre de Bagdad, a été prise d'assaut en pleine messe le 31 octobre par un commando d'Al-Qaida, qui a fait des morts et des blessés. Constat accablant : le nombre de morts en cinq ans, 2003-2008, plus d’un million, comme je viens de le dire, est sans comparaison avec celui que les experts attribuent au régime de Saddam Hussein en 24 ans, 1979-2003  : environ 300 000 chiites et 170 000 Kurdes. De plus en plus d’Irakiens qui étaient hostiles au dictateur en viennent à le regretter et souhaitent que Tarek Aziz continue à vivre à défaut d’être remis en liberté.
   
Par Gilles Munier 

http://www.france-irak-actualite.com/article-tarek-aziz-le-temoignage-de-paul-balta-61376212.html
 

jeudi 18 novembre 2010

BRAIN DRAIN IN IRAQ A qui profite la fuite des cerveaux irakiens ?

Jamais l’Irak n’a connu au cours de son histoire une fuite de cerveaux aussi importante que depuis l’invasion américaine en 2003. Cela s’est accéléré surtout avec les assassinats ciblés et les enlèvements qui ont visé particulièrement les médecins, les universitaires de toutes les disciplines scientifiques. Les statistiques donnent un chiffre avoisinant les trois mille(3.000) professeurs d’université dont la majorité est émoulue des universités occidentales et dans des disciplines rares. D’autre part, près de trois cents (300) universitaires ont été liquidés par les forces d’occupation et les milices armées.

Cette situation a conduit à la fermeture de nombreux départements scientifiques et des filières d’études supérieures dans les universités irakiennes. Cela fait partie de la stratégie établie et suivie par l’occupation depuis l’invasion et avec pour objectif de soumettre les irakiens mais aussi de détruire l’Irak et d’empêcher sa reconstruction. 

C’est aussi le résultat de l’absence de normes scientifiques claires dans le recrutement des enseignants et de la conduite imposée par les partis religieux qui gouvernent le pays en faveur de leurs propres candidats. Les critères de recrutement sur dossier scientifique à base de diplômes, de compétence, d’âge et autres ont complètement disparu. 

La falsification de diplômes et autres documents scientifiques est devenue monnaie courante avec la multiplication à travers le monde d’universités qui donnent leur enseignement par correspondance et délivrent des titres universitaires sur simple acquittement des droits d’inscription. Elles sont en tout cas peu exigeantes sur les conditions d’inscription, le parcours antérieur des étudiants et la solidité de leurs acquis scientifiques. Un bon nombre d’étudiants de ces universités sont des responsables politiques irakiens, membres du parlement et dirigeants des partis au pouvoir, convaincus que leur passage dans ces universités leur donne un droit d’accès aux postes de commande et à la fonction publique.

La fuite sous la contrainte des diplômés scientifiques en charge des institutions d’enseignement avant l’occupation et leur remplacement par des gens incompétents liés à des partis confessionnels constitue la raison principale des graves difficultés que connaît actuellement l’enseignement supérieur en Irak. Cette question a de multiples dimensions scientifique, économique, sociale et politique.


Au plan scientifique, le fait de vider le pays de ses compétences constitue tout simplement une catastrophe pour son avenir parce qu’il entrave son progrès et le condamne au sous-développement. Au plan économique, c’est une perte incalculable étant donné l’importance des investissements consentis dans la formation de ces compétences, sans  compter le rôle politique qu’aurait pu jouer cette élite. Enfin les universités irakiennes ont perdu leur fonction de creuset social dans lequel viennent se fondre les diverses couches et confessions de la population et sont devenus le terrain privilégié du confessionnalisme et du sectarisme.

Docteur Bassem Al-Janabi 

(Traduit de l’arabe par Ahmed Manai)

samedi 13 novembre 2010

Il faut sauver Tarek Aziz !
par Chedli Klibi, ancien secrétaire général
de la Ligue des Etats Arabes
(Jeune Afrique -  7 au 13 novembre 2010)
 
Condamné à mort le 26 Octobre par la justice irakienne, l’ancien vice-Premier ministre de Saddam Hussein a certes toujours défendu avec brio la politique de son pays, mais il n'avait aucune responsabilité directe dans les décisions prises par l’ancien raïs.
 
   C’est dans les années 1970 que j'ai connu Tarek Aziz. II était alors chargé de l'Information et  de la Culture. Membre important du Baas irakien, il était, avec Saadoun Hammadi, ministre du Pétrole à I’époque, le seul intellectuel du gouvernement. Tarek Aziz croyait à un destin arabo-islamique des peuples de la région, y compris de ses populations chrétiennes. Comme le fondateur du parti Baas, le Syrien Michel Aflaq, lui-même chrétien, il devait estimer, probablement, que ses coreligionnaires n'avaient d'avenir dans la région que dans la mesure où ils trouveraient le moyen de s'y intégrer de manière durable. Voulant ressusciter une tradition de cohabitation entre "gens du Livre" remontant aux premiers siècles de I‘islam, le chef du Baas préconisait au Moyen-Orient I’arabisme comme plateforme socioculturelle pour tous, musulmans et chrétiens. Mais il y ajoutait une proximité prononcée avec I’islam, dont il célébra le Prophète dans un texte devenu célèbre et appris par cœur par nombre de ses partisans.
   Ce trait explique aussi l'audience que connut rapidement le Baas auprès de l'élite musulmane syrienne. Professeur dans les années 1940, Aflaq eut une grande influence sur ses élèves, qui constituèrent le premier noyau de son futur parti. Comme Mahmoud Messadi, en Tunisie, il hypnotisait par son verbe. Ses disciples, étudiants à Paris, évoquaient sans cesse ce maître à penser inoubliable. Ils disaient qu'il leur parlait de l’islam comme d'un creuset de culture et de civilisation qui avait donné un grand essor à la région en rassemblant ses populations, jadis éparses et même souvent en conflit. Ce souci de rassembler les Arabes au-delà de leurs différences confessionnelles était le thème majeur du Baas et séduisait les jeunesses cultivées dans beaucoup de pays arabes.
   Tarek Aziz, qui a passé quelques années de sa jeunesse a Damas, y rencontra Michel Aflaq et subit son ascendant. Si le maître a fini, sur le tard, par se convertir à l’islam après s'être installé a Bagdad, Tarek Aziz n'a jamais eu de tels états d’âme. II connaissait parfaitement l’histoire et la littérature arabes, mais s'intéressait apparemment très peu aux choses de la religion.
   II ne comptait pas beaucoup d'amis parmi ses collègues du gouvernement ou ses « camarades » du parti. Fier de sa double culture et imbu de sa supériorité intellectuelle, quelque peu hautain aussi dans ses rapports, il jouissait, au surplus, de certains égards auprès de Saddam, son ancien compagnon d'exil, devenu son chef. Cela faisait beaucoup de jaloux qui, souvent médisants dans leurs confidences, prétendaient qu'il était le mauvais génie du président. Tarek Aziz paie aujourd'hui ces accusations tout à fait mensongères.
Car ses relations avec Saddam étaient loin d'être claires, et il y avait sans doute une fascination réciproque. Le militant, devenu le ministre des choses importantes aux yeux de Saddam, les Affaires étrangères, vouait à son chef un dévouement à toute épreuve, un véritable culte. II était sous I’emprise de cette force physique qui frappait tous les visiteurs, ce langage singulièrement emphatique, ce regard qui figeait I'interlocuteur. Saddam, pour sa part, était subjugué par l'intelligence de Tarek Aziz, l'éloquence tranquille avec laquelle celui-ci développait des idées qu'il trouvait neuves, et qui confortaient toujours ses propos en leur donnant une assise intellectuelle.
   Tarek Aziz aimait-il Saddam? Difficile à dire. L'homme n'était point enclin aux confidences. Cependant, il me semble acquis qu'il était convaincu que Saddam était imperméable à la contradiction, quel que fût l’enjeu. II savait aussi la prédilection de son président pour les opinions tranchées – sans nuances inutiles –, qu'il jugeait seules dignes d'intérêt, parce que, selon lui, seules utiles et courageuses. Et Tarek Aziz s'y pliait, persuadé qu'il n'avait pas le droit de se prononcer contre un avis déjà exprimé haut et fort par le président devant des collaborateurs. Et il était condamné à toujours approuver, avec comme seule liberté la possibilité de commenter ou d'apporter un éclairage favorable.
   Quant aux relations avec l'Iran, si Tarek Aziz a été au centre du premier incident connu entre les deux Etats après I’avènement de Khomeiny, il ne reste pas moins vrai que les raisons de ce conflit, long et meurtrier pour les deux parties, échappaient à la logique. Comme tout ce que Saddam entreprenait concernant les relations avec des voisins. Tarek Aziz n'y avait donc aucune part de responsabilité directe. Mais il défendait, toujours avec brio, les causes que Saddam considérait comme siennes, personnelles. La guerre de huit ans avec Téhéran en était une des plus sensibles. Un contresens commis à cet égard par un ministre de la Santé brillant, mais quelque peu naïf, valut à celui-ci d'être aussi tôt exécuté.
   Tarek Aziz avait pour devoir de défendre, dans les assises arabes ou internationales, la politique irakienne. II le faisait avec une fougue qui parfois lui valait de solides inimitiés. En Europe, si on appréciait la qualité de son discours, on était déconcerté de voir tant de talent mis au service de si mauvaises causes. Mais sans se douter que Tarek Aziz lui-même était le premier à souffrir de cette pénible vérité.
   Par dévouement pour son maître, ou par sacrifice de soi pour sa communauté, Tarek Aziz était une conscience et une intelligence toutes deux malheureuses », car constamment en distorsion avec les valeurs ou la logique.
   Comme beaucoup, je croyais que les Américains – auxquels il a choisi de demander asile – allaient l’aider à quitter I'Irak, convaincus qu'il n'avait commis aucun acte criminel.
   Ceux qui I'ont livré a ses ennemis politiques ont commis un acte odieux. « Le jugement » qui vient d'être annoncé ne grandit ni les uns ni les autres.
 
Par Gilles Munier

mercredi 10 novembre 2010

Le nouvel Irak ...et ses scandales sanglants

mercredi 10 novembre 2010 -
Abdel Bari Atwan - Al Quds Al Arabi



La justice que nous ambitionnons et que nous appelons de nos vœux est la justice irakienne devant laquelle devront comparaître dans le box des accusés tous ceux qui se sont compromis dans la destruction de leur pays... écrit Abdel Bari Atwan. 
 
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Basra, 9 novembre 2010 - Enterrement d’une des victimes d’une série d’attentats à la voiture et au camion piégés - Photo : AP/Nabil al-Jurani
 
Nul besoin de documents récents ou anciens pour connaître l’ampleur des destructions dont fut victime l’Irak des suites de la guerre injuste, immorale et par dessus-tout illégale...pas besoin non plus de révélations du Site Wikileaks pour nous apprendre l’existence des escadrons de la mort ...des alcôves de la torture...des mises à sac des biens et des deniers publics...et de l’escamotage des chiffres réels du nombre des victimes innocentes.
Toutes ces vérités et plus encore nous sont connues ainsi que les connaît n’importe quel citoyen irakien ; le nouveau, c’est que ces « immaculés » qui ont commis tous ces actes immondes, qui ont excellé dans l’art de la torture des innocents dans leur nouvel Irak, ne peuvent plus désormais nous brandir l’épée de « terrorisme » dont ils se sont servis contre nous avec succès durant les années passées en nous accusant nous et tous ceux qui se sont opposés à leur guerre américaine de justifier les cimetières collectifs et le règne du despote.
On n’a jamais soutenu la dictature mais les libertés démocratiques et les droits de l’homme, et l’on continuera toujours ainsi. Notre opposition sur les colonnes de ce journal(*) fut contre la guerre américaine immonde contre l’Irak et elle fut avant contre l’embargo sanguinaire qui a coûté la vie à des centaines de milliers d’enfants et aux leurs.
Nous n’avions ni une boule de cristal pour prédire l’avenir et ne pratiquions nulle augure au moyen du sable mais savions à l’instar des dizaines de millions de gens qui ont défilé partout dans les capitales du monde que cette guerre était injuste et ne visait qu’à disloquer un pays paisible, stable et assiégé et ce, afin de rompre l’épine d’un peuple fier et glorieux, ainsi qu’à saper son tissu social en l’enfonçant dans des guerres sectaires, claniques et ethniques et d’en faire un Etat failli ouvert à toutes les ingérences.
Le complot ne visait pas l’Irak seulement, mais la nation arabe entière afin de creuser le déséquilibre en faveur de parties non-arabes, particulièrement Israël, pour que cette nation ainsi humiliée, demeure humble et délestée de toute sa fierté et de toute sa dignité à la merci de « coyotes » mordant de toutes parts dans sa chair vive : territoires, ressources et richesses.
Maintenant nous parviennent des documents « dérisoires et marginaux » pour prouver ce qui fut - on ne peut plus évident - sous prétexte de dévoiler la vérité, de mettre les points sur les i et pour nous dire que des exécutions d’innocents ont eu lieu sans raisons devant des barrages de l’armée américaine ; que des civils ont été exécutés après leur reddition, que des enfants ont été réduits au statut d’orphelins parce que leurs pères ne se sont pas arrêtés à bonne distance des points de contrôle, que des détenus ont été électrocutés en des endroits sensibles de leur corps et que d’autres furent brûlés à l’acide sulfurique dans les centres d’incarcération occultes et déclarés....
Certes, ce sont là des faits misérables, douloureux et ... connus, mais la question qui s’impose est : quoi après ? Est-ce que ces documents vont rendre à leurs enfants orphelins les pères martyrs, aux veuves leurs maris, aux laboratoires leurs vénérables savants afin de contribuer comme il se doit à l’essor de leur glorieux pays : Le grand Irak puissant et invulnérable ? Est-ce que... est-ce que... plein de questions à poser, or nous en connaissons d’avance les réponses.
Nous attendons les pièces qui font état de la Vérité, celle que nous savons qu’elle existe, la seule qui à notre avis est susceptible de dévoiler l’ampleur du complot et de démasquer tous ceux qui y ont pris part, Irakiens et Arabes... pièces établissant le lien certain entre la destruction de l’Irak et Israël, le rôle d’incitation des Etats-unis par le sionisme international et ses partisans aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe... il se peut qu’on ne puisse voir de tels documents, ni dans l’immédiat ni dans le lointain sur le Site de Wikileaks ou autres, il se peut même que nous ne puissions jamais les voir, parce qu’Israël, vache sacrée, demeure ainsi que ses partisans, au dessus de toute prise à partie.
Car depuis que l’historien juif le plus notoire Bernard Louis publie sa « fatwa » disant que l’Irak est un Etat artificiel et composé, et depuis qu’un autre Joseph Bidden actuel vice-président américain nous a ressorti la sienne de « fatwa » demandant le démantèlement de l’Irak sur des bases claniques et ethniques, nous avons compris que le complot est en marche et que la nation est visée, nous avons alors choisi notre camp, de l’autre côté de la barricade, celle de la Nation face à ce projet démoniaque et face à tous ceux qui s’y sont compromis. Nous en avons pâti énormément ; l’un de ceux qui ont pratiqué la désinformation en tombant dans la ratière américaine et qui s’est illustré par ses brillantes diatribes à l’encontre des opposants à cette guerre sur les ondes d’une chaîne sectaire et haineuse, nous demanda un jour, alors que le voile qu’il avait sur les yeux s’est dissipé à la suite d’une visite dans son pays en ruine, il nous demanda ceci, à peu près dans ces termes : « comment avez-vous fait pour tomber aussi juste dans vos calculs, tout ce que vous avez prédit s’est réalisé : les ruines, les meurtres, le déchirement, les meurtres au faciès, le vol de milliards ?
Il ne s’agissait ni de calculs justes ou erronés, mais de patriotisme authentique allié à la raison et à la logique. Celui-ci nous a montré le chemin, et ce faisant nous avons suivi notre instinct d’Arabe et de Musulman qui disait et dit encore que l’Amérique ne sera jamais du côté du Droit lorsque celui-ci appartient à l’Arabe ou au Musulman, que celle-ci ne fait la guerre aux Musulmans que dans l’intérêt d’Israël.
Quelque intérêt ou un opportunisme quelconque a certainement du être derrière la publication de ces documents... point de doute que le moment en fut choisi avec soin,... pareille certitude quant à l’existence d’une volonté manifeste de politisation dans le but de servir des desseins déterminés : incriminer les uns au bénéfice ou au lieu d’autres, ... de tout cela nous en avons pleine conviction .
Les documents ainsi que celui qui les a révélés sont américains, l’existence d’intentions inavouées derrière tout cela n’est plus à démontrer, en plus du fait indubitable que ce qu’ils révèlent est vrai. L’Iran est certes visé, à travers M Nouri el Maliki le principal incriminé, considéré comme son homme fort, élevé et nourri de son sein. C’est en Iran qu’il a établi son siège et c’est de l’Iran qui a fait son protecteur du temps ou il était l’un des chefs du parti Dawa.
L’Amérique savait pertinemment que les hommes avec lesquels elle a entrepris son action pour la chute de l’ex régime, véritables piliers de l’opposition qu’elle a subventionnée sont, en fait les hommes de l’Iran, elle pensait les embrigader au service des ses intérêts, or l’inné l’emportant toujours sur l’acquis, « Chassez la nature, elle revient au galop » les résultats obtenus furent exactement l’inverse ; tous les efforts de l’Amérique sont tombés dans l’escarcelle de l’Iran... L’Iran a réussi, sans coup férir à duper l’Amérique et ses alliés arabes, elle en cueille les fruits sans un seul coup de feu et sans un sou (Rial) dépensé. Félicitations à l’Iran.
Quand les voleurs se disputent, l’objet volé refait surface, les circonstances de l’acte criminel se font jour et les auteurs et complices se démasquent l’un l’autre et l’un après l’autre. Quelle erreur que de compatir avec quiconque de ceux-là, tous ont lapé dans le sang Irakien, et quelle erreur serait de prendre le parti de l’un contre l’autre ;... tous ont été acteurs principaux dans le complot de destruction de leur pays qui pour raisons sectaires, qui pour raisons ethniques et qui pour raisons égoïstes et intérêts personnels. Tous ont été aveuglés par leurs rancunes, par leurs vengeances et par leur soif de sang, aveuglement qui les empêcha de voir l’intérêt supérieur du pays.
Tant pis pour M Nouri Maliki si c’est lui qui est personnellement visé par ses « tontons » américains... alors, qu’il en soit ainsi... son gouvernement est également compromis et persévère dans ses activités de tortures et de meurtres. Ses victimes ne se limitent plus aux Sunnites mais atteignent désormais les Chiïtes aussi.
Ses boucheries à Sadr city en témoignent .
Si les révélations sont au profit de M Iyad Allaoui et de ses sbires - afin de conforter ses ambitions de retour à la présidence du Conseil des ministres, par contre nous ne l’innocentons pas, ni lui ni son gouvernement tous co-auteurs de crimes non moins atroces. Aurions-nous oublié qu’il fut le fer de lance du plan de colonisation de son pays par l’Amérique ? N’a-t-il pas reconnu lui-même sa coopération avec tous les services secrets du monde pour abattre le régime précédent ? Aurions-nous oublié le carnage de Fallouja commis par les forces américaines, carnage perpétré avec son feu vert et avec la participation des forces de son gouvernement ?
Qui a décrété la fermeture des bureaux d’Al Jazira en Irak ? Cette chaîne satellitaire a tout au long des trois derniers jours, diffusé les dernières révélations à grand renfort d’analystes venus fouiller dedans (à la manière des violeurs de sépultures) afin de dévoiler les crimes barbares. Qui a fermé ses bureaux et chassé son personnel d’Irak ? N’est-ce pas docteur Allaoui, qu’elle soutient actuellement à l’instar du reste des Etats du golfe ? N’a-t-il pas entrepris cette démarche répressive afin de couvrir les crimes américains en Irak et d’empêcher qu’ils n’arrivent à la connaissance des Irakiens, des Arabes et du monde ? N’a-t-il pas fait cela avec la bénédiction de l’Amérique chef de file du « monde libre » et chantre (père & mère) des libertés de la presse ?
Les documents rapportent l’ingérence de l’Iran dans les affaires internes irakiennes, son appui aux milices chiîtes et la contrebande d’armes vers l’Irak. La belle affaire, elles sont drôles ces accusations ! Est-ce que les américains et leurs complices arabes prévoyaient autre chose que cela ? Et d’abord, pourquoi l’Iran n’interviendrait-il pas pour consolider son pouvoir et son influence chez le voisin ? Ou même pourquoi n’agirait-il pas, ne serait-ce que par vengeance, contre ce voisin qui l’a combattu pendant huit longues années, et qui a constitué un rempart infranchissable contre ses propres visées expansionnistes et qui l’a empêché d’exporter sa révolution vers l’autre rive du golfe arabique... ? Est-il intelligent de refuser un cadeau gracieusement offert par l’Amérique : la tête de l’Irak sur un plateau d’or ?
L’Iran n’est pas la Suisse et l’histoire de la région regorge de conflits entre ses monts et la plaine d’Irak, ses ambitions régionales ne sont un secret pour personne.
Le problème ce n’est pas l’Iran mais la vue courte de nous autres Arabes et de la cécité américaine, cécité due au fait que l’Amérique ne voit le monde arabe et islamique qu’à travers le prisme israélien. Voila que la magie se retourne contre les apprentis sorciers américain et arabe. Les Arabes perdent l’Irak et risquent de finir en « sabines » au harem Iranien, l’Amérique perd quatre trillions de dollars, des milliers de morts et par-dessus tout sa réputation. Tout cela à cause de politiques insanes et borgnes.
Nous entendons des appels émanant des uns et des autres réclamant ça et là des enquêtes internationales ou occidentales sur les crimes de guerre révélés par ces documents... Nous ne caressons aucun optimisme quant à l’issue de telles initiatives même si elles aboutissent effectivement, elles n’auront aucun effet car les Nations-Unies et ses organisations ne sont en fait que des colonies américaines, obéissant au doigt et à l’œil aux injonctions de la Maison Blanche.
Toutes les commissions d’enquête mises sur pieds en Grande- Bretagne et aux Etats-unis n’ont incriminé personne, pour preuve Tony Blair - l’un des plus imminents criminels de guerre connu de l’histoire - reste lui, l’envoyé pour la paix au Moyen-Orient, auquel les régimes locaux déroulent tapis rouge et qu’ils submergent de dons faramineux en contre partie de « consultations », alors que Bush fils, ainsi que ses sbires file lui, le parfait bonheur dans une retraite paisible dans son ranch au Texas.
La justice que nous ambitionnons et que nous appelons de nos vœux est la justice irakienne devant laquelle devront comparaître dans le box des accusés tous ceux qui se sont compromis dans la destruction de leur pays, qui l’ont noyé dans des bains de sang et on fait de l’Irak l’immense cimetière collectif et antichambre d’alcôves de torture, qu’il est devenu.
Nulle distinction à opérer entre ces derniers, tous se valent, à commencer par les membres de l’administration civile de Bremer, les premiers ministres, ministres, chefs de forces armées et de milices en passant par la faune des écrivains, intellectuels et « penseurs » sans oublier les stars des chaînes qui ont tous justifié et facilité la guerre d’agression... Tous ceux-là doivent être transférés devant des juridictions fiables et intègres qui auditionnent les témoins et se basent sur les faits et actes ainsi que sur les fortes présomptions de collaboration que ne manqueront pas d’établir les tonnes de documents et pièces déjà disponibles.
De tels procès seront certainement pleins de suspense et captivants, surtout s’ils sont accompagnés d’un véritable éveil irakien touchant les diverses composantes du peuple et de l’élection d’un président patriote et juste, qui n’hésiterait pas à signer les décrets d’exécution des peines de mort à l’encontre de tous ceux qui se sont rendus coupables, de l’effusion injuste d’une seule goutte de sang, car « Celui qui - sans droit - tue une personne, c’est comme s’il a tué l’humanité entière ». A Dieu rien n’est impossible.
(*) Al quds Al Arabi
(JPG)
* Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du quotidien al-Quds al-Arabi, grand quotidien en langue arabe édité à Londres. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.
Du même auteur :
24 octobre 2010 - Al Quds Al Arabi - Vous pouvez consulter cet article à :
http://alquds.co.uk/index.asp?fname...
Traduction de l’arabe : Kamsa Méga

mercredi 3 novembre 2010

L’Irak s’embrase après le refus de l’offre saoudienne: des centaines de victimes
03/11/2010 Quelques heures, après le refus de l’initiative saoudienne, les quartiers de Bagdad ont été frappés, de plein fouet par une série d’attentats meurtriers. S’agirait-il d’une simple coïncidence ?


Mardi matin, le premier ministre irakien, Nouri al Maliki avait remercié l’offre de médiation de l'Arabie Saoudite, affirmant qu'un accord pouvait être trouvé à Bagdad pour sortir de l'impasse de la formation d'un gouvernement.

En contrepartie, dans la soirée, 11 attentats à la voiture piégée coordonnés ont ébranlés plusieurs quartiers de Bagdad. Des centaines d’Irakiens ont été tués ou blessés.

Selon une source au sein du ministère de l'Intérieur,au moins 63 personnes ont péri et 285 ont été blessées, suite aux explosions qui ont eu lieu au même moment.


Le responsable du ministère de l'Intérieur a précisé que les deux plus importants attentats avaient eu lieu contre des restaurants à Kazamiya (nord) et à Husseiniya (est).

Le couvre-feu, qui s'étend habituellement à Bagdad entre 00H00 (21H00 GMT ) et 05H00 (02H00 GMT), a été décrété peu après ces attentats, en début de soirée , dans l'est de la capitale .


Egalement en soirée, quatre obus de mortiers ont par ailleurs été tirés sur le quartier de Ghazaliya, dans l'ouest, a indiqué la même source au sein du ministère de l'Intérieur. Elle n'a pas été en mesure de dire si ces tirs avaient fait des victimes ou des dégâts .


Entre-temps, des centaines de personnes en pleurs ont assisté mardi dans une église du centre-ville aux funérailles d'une partie des victimes tués lors de l’assaut meurtrier ayant visé l’église Notre Dame de Bagdad.
 
Reste à dire que ces attaques vont, sans doute, retarder la formation du gouvernement irakien, dont les tractations étaient à quelques pas d'aboutir à une issue.

Plusieurs blocs parlementaires s’étaient récemment mis d’accord sur la reconduction du Premier ministre sortant.

Nouri al-Maliki avait fait lundi un pas de plus vers son maintien au pouvoir en obtenant le ralliement du parti Fadhila. Le ralliement de Fadhila, précédé début octobre par celui d'une majorité de députés de l'Alliance Nationale Irakienne, implique que M. Maliki dispose du plus vaste soutien, soit 138 élus au Parlement, qui compte 325 députés.

source : Al Manar