mercredi 22 septembre 2010

Le New York Times (1) constatait dernièrement que la « fin des combats » en Irak, décrétée par Barack Obama, n’a en rien modifié le nombre et l’ampleur des interventions militaires étasuniennes sur le terrain.

Deux jours de combat

dans une palmeraie

Le 11 septembre, une opération dans une palmeraie près d’Al-Hadid (65km au nord de Bagdad), dans la province de Diyala, a été comparée par le colonel Mark Mitchell – décoré de la Distinguished Service Crosss, en 2001, en Afghanistan - qui dirigeait les troupes « non-combattantes » américaines… au débarquement en Normandie. La bataille a mobilisé plus de 600 soldats gouvernementaux, une centaine de GI’s, et a duré deux jours. Les hélicoptères Apache et Kiowa, les mortiers et les mitrailleuses ne venant pas à bout des combattants de l’AII (Armée Islamique en Irak) ou d’Al-Qaïda, des F-16 ont largué - pour la première fois depuis 2009 - deux bombes de 500 pounds (2).

Nouveau crime de guerre à Fallujah

Le 15 septembre, neuf civils ont été tués – dont deux femmes et trois enfants - par les Forces « non-combattantes » américaines à Fallujah, au cours d’un raid nocturne contre des habitations censées abriter un dirigeant d’Al-Qaïda. La municipalité a décrété trois jours de deuil et exigé l’ouverture d’une enquête sur ce nouveau crime de guerre. Arith al-Dhari, Président de l’Association des Oulémas Musulmans (AMSI), principale organisation religieuse sunnite ayant opté pour la résistance, a déclaré à un quotidien d’Abou Dhabi que le calme enregistré dans la région d’Al-Anbar était « une illusion » et que les chefs des Sahwamercenaires tribaux abandonnés par le Pentagone – devaient rectifier leur position.

Depuis début septembre, les Forces « non combattantes » sont intervenues à Bassora, Mossoul, Bagdad et Kirkouk… Comme prévu, mais dissimulé à l’opinion publique pour ne pas contredire la campagne de Barack Obama sur « la fin des missions de combat en Irak », plus de 4 000 soldats de forces spéciales – Bérets verts et Navy Seals – répriment toujours la résistance du peuple irakien, et tuent des civils suspectés de « terrorisme », ou qui ont la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Notes :

(1) Spécial Ops and the « End of combat » in Iraq, par Steven Lee Myers (NYT – 17/9/10).

(2) 1 pound = 453, 59 g.

Par Gilles Munier

Aucun commentaire: