lundi 25 janvier 2010

"Ali le chimique" a été exécuté


Irak: exécution d'"Ali le chimique"


Ali Hassan al-Majid, le cousin de Saddam Hussein surnommé "Ali le chimique", a été exécuté par pendaison lundi, a annoncé Ali al-Dabbagh, porte-parole du gouvernement irakien.

Al-Majid avait été condamné le 17 janvier pour crimes contre l'humanité pour le gazage du village kurde d'Halabja le 16 mars 1988, qui avait fait 5.600 morts. Il avait alors écopé de sa quatrième condamnation à mort.

M. Al-Dabbagh n'a pas fourni de détails sur l'exécution. L'annonce de la pendaison d'"Ali le chimique" est intervenue après une série d'attentats-suicides contre trois hôtels de Bagdad, qui a fait au moins 36 morts.

Al-Majid avait déjà été condamné à mort pour son rôle dans la brutale campagne "Anfal" menée en 1988 contre les Kurdes, qui avait fait quelque 100.000 morts, des civils pour l'essentiel. La justice irakienne l'avait également condamné à la peine capitale dans des procès séparés pour l'écrasement d'un soulèvement chiite après la guerre du Golfe en 1991, et une autre campagne de répression contre les chiites en 1999.

Les précédentes condamnations à mort n'avaient pas été appliquées en partie parce que les survivants d'Halabja voulaient qu'Al-Majid soit jugé spécifiquement pour le gazage de leur village. Al-Majid doit son surnom d'"Ali le chimique" à sa prédilection pour les gaz de combat, utilisés notamment contre la population kurde par le régime de Saddam Hussein à la fin des années 80.

Ancien sergent de l'armée, il avait été nommé général par Saddam Hussein et occupé le poste de ministre de la Défense de 1991 à 1995. Il était tenu pour l'un des hommes les plus puissants parmi les proches de Saddam Hussein.

Durant la guerre contre l'Iran dans les années 80, Al-Majid a coordonné les cinq services de renseignement et de sécurité irakiens, et a rejoint le "bureau spécial" au sein duquel Saddam Hussein et ses proches dirigeaient l'appareil de renseignement.

"Ali le chimique" a gagné son autre surnom de "boucher des Kurdes" en réprimant le mouvement séparatiste kurde dans les années 1980: 4.000 villages ont été rasés sous son commandement, et des armes chimiques ont été massivement utilisées contre les combattants et leurs soutiens en 1988. Al-Majid avait également été nommé gouverneur du Koweït au cours des trois premiers mois de l'occupation du petit Etat voisin, attaqué en août 1990.

Al-Majid était "l'homme de main" de Saddam Hussein, avait expliqué Kenneth Roth, un responsable d'Amnesty International, deux mois avant l'invasion de l'Irak en 2003. "Il a été impliqué dans certains des pires crimes commis en Irak." AP

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