lundi 26 juillet 2010
Afghanistan : les troupes d’occupation responsables d’un nouveau massacre de civils
lundi 26 juillet 2010 - 21h:10
D’après Al Jazeera
Sur la base de rapports de la direction nationale afghane de sécurité, une maison dans le village de Regey dans le district de Sangin (province d’Helmand) a été frappée par une fusée lancée par les troupes de l’OTAN vendredi dernier.
Hamid Karzaï a présenté ses condoléances par téléphone aux familles en deuil et a appelé les troupes de l’OTAN « à mettre en pratique toutes les mesures possibles pour éviter de nuire aux civils lors d’opérations militaires ».
Le président afghan a ordonné au Conseil national de sécurité d’enquêter sur ce qui s’est passé, a déclaré un peu plus tôt Sediq Sediqqi, responsable des relations de la présidence avec les médias.
Attaque par hélicoptères
D’après les rapports diffusés ce samedi, des hélicoptères de combat ont tiré sur les villageois qui avaient été prévenus par les combattants [de la résistance afghane] qu’ils devaient quitter leurs foyers car un échange de tirs avec les troupes de l’Otan, l’ISAF [International Security Assistance Force], était imminent.
Selon les témoignages, les hommes, femmes et enfants ont fui le village de Regey puis ont été pris pour cible par des hélicoptères de combat alors qu’ils cherchaient à s’abriter.
Abdul Ghafar, 45 ans, a déclaré à l’AFP, une agence de presse française, qu’il avait perdu « deux filles et un fils et deux soeurs » dans l’attaque.
Lui et six autres familles avaient fui vers Regey, à environ 500 mètres de leur village de Ishaqzai, après avoir été averti d’une bataille imminente, a-t-il dit.
les hommes et les femmes ont trouvé refuge dans des groupes de maisons distincts, a-t-il dit, avant qu’un échange de tirs ne surviennent entre les combattants talibans et les troupes de l’OTAN.
« Les hélicoptères ont commencé à tirer sur le groupe de maisons, tuant presque tout le monde à l’intérieur, dit-il, racontant depuis l’hôpital Mirwais dans la ville de Kandahar.
« Nous nous sommes précipités dans la maison et il y avait huit enfants blessés et environ 40 à 50 autres tués. » Ghafar a dit qu’il avait trois filles et quatre garçons à l’hôpital de Kandahar.
Il a ajouté : « Trois des blessés sont mes neveux et l’un est mon fils. »
« L’un des enfants blessés a quatre ans et il a perdu ses deux parents. »
La BBC a dit avoir envoyé un journaliste afghan à Regey afin d’interroger les habitants. Il a décrit l’attaque et a déclaré avoir vu enterrer 39 personnes.
Les victimes civiles sont un sujet explosif en Afghanistan, bien que des enquêtes [des troupes d’occupation] auraient montré que la plupart des décès seraient causés suite aux attaques des Talibans.
Le colonel Wayne Shanks, un porte-parole de l’ISAF, a prétendu que les décès signalés étaient « à plusieurs kilomètres de là où nous avions engagé des combattants ennemis ».
« Nous n’avons trouvé aucune trace de victimes civiles », a-t-il prétendu.
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26 juillet 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/a...
Traduction : Info-Palestine.net
Les syndicats sont à nouveau la cible du pouvoir irakien. Mi-juillet, dans tout le pays, les bureaux et locaux du syndicat des électriciens ont été perquisitionnés et scellés par la police après avoir emporté documents, matériels et ordinateurs.
Les syndicats nous demandent de prendre un moment pour envoyer rapidement un message de protestation au gouvernement irakien - cliquez ici.
Merci de le faire dès aujourd'hui - et ensuite, d'expédier ce message dans vos réseaux.
Nous vous souhaitons de bonnes vacances.
Les secrets de fabrication des «carnets de guerre» de WikiLeaks
Par LIBÉRATION.FR
Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, le 26 juillet 2010 (REUTERS/Andrew Winning)
La guerre ordinaire en Afghanistan. Embuscades, bombes artisanales, échanges de tirs entre soldats «amis», corruption... la publication par le site WikiLeaks et trois titres mondialement connus (New York Times, Guardian et Spiegel) des «carnets de guerre» du conflit afghan passionne. Retour sur les secrets de fabrication de ce scoop à grande échelle.
L'ampleur de la fuite
Pour de nombreux observateurs, il s'agit de la plus grande fuite de l'histoire militaire, plus importante encore que l'affaire des «papiers du Pentagone» en 1971. Les autorités américaines savaient d'ailleurs qu'elles avaient été victimes d'une fuite majeure.
Au total, 92.201 fichiers, datant de janvier 2004 à décembre 2009, ont été mis en ligne sur WikiLeaks. Ils proviennent notamment de l'ambassade américaine à Kaboul. Ces rapports de routine sont «utilisés par des officiers du Pentagone et par les troupes sur le terrain». Pour le Guardian, ils soulignent le «fossé entre un compte-rendu soigneusement policé pour les opinions publiques et la réalité bien plus compliquée du terrain»
Le mode opératoire
WikiLeaks aurait-il atteint l'âge de raison? C'est ce que semble penser Blake Hounshell, dans un billet traduit par le blog Déclassifiés. Le site, fondé en 2006, se veut «la première agence de renseignement du peuple». Il avait déjà défrayé la chronique en mettant en ligne début avril la vidéo d'une bavure de l'armée américaine en Irak.
Critiqué pour sa propension à publier des informations «brutes» et manquant de mise en perspective, WikiLeaks a cette fois travaillé de concert avec trois grand journaux, de trois pays différents, engagés dans la guerre en Afghanistan. Le site prend contact, il y a quelques semaines, avec les rédactions concernées et leur fournit l'intégralité des données à sa disposition.
Les journalistes du New York Times ont ainsi pu enquêter un mois sur le dossier, vérifier les informations, démêler l'essentiel de l'anecdotique. L'accord avec WikiLeaks prévoit aussi une publication simultanée. Elle a lieu ce lundi. Chacune des rédactions a pu effectuer un travail de mise en valeur des données, souvent arides.
Cette stratégie permet à WikiLeaks de jouer sur deux tableaux: elle donne d'abord un retentissement bien plus important à son travail, mais lui permet également de se «protéger» des remontrances de l'administration américaine. Au final, note le Washington Post, on perçoit une «puissance et une sophistication grandissante du site». Celui-ci, rappelons-le, était au bord du dépôt de bilan il y a quelques mois.
Quid des informations sensibles?
WikiLeaks assure avoir pris toutes les précautions pour ne pas mettre en danger de vies humaines. Les noms de personnes dont l'identité devait être protégée ont été effacés et près de 15.000 documents n'ont pas été mis en ligne.
De même, seule une partie des 92.000 fichiers a été reprise par les trois journaux. Quand des éléments mettaient en danger la «sécurité nationale», ils n'ont été publiés que partiellement. Si les données sont classées au rang de «secret», elles ont un «niveau de sécurité relativement faible», relève le Guardian.
Quelles réactions?
WikiLeaks est un «ennemi» bien connu de l'administration américaine. Dès 2008, la CIA écrivait: «WikiLeaks représente une potentielle menace pour l'armée américaine [...], ses informations pourraient être de grande valeur pour les insurgés étrangers et groupes terroristes planifiant des attaques contre le pays et ses ressortissants». Quant au soldat responsable de la fuite sur la bavure de 2007 en Irak, il a déjà été inculpé.
Sans confirmer ni démentir la véracité des documents, les Etats-Unis n'ont pas manqué de «condamner fermement la publication d'informations confidentielles par des personnes et des organisations qui pourraient mettre en péril la vie d'Américains et de nos alliés, et menacer notre sécurité nationale». L'ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis a lui jugé «irresponsable» la publication des documents confidentiels, les qualifiant même de «rumeurs».
De son côté, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks et militant contre la guerre en Afghanistan, a affirmé que «le bon journalisme est controversé par nature». L'homme, qui vit quasi-caché et à qui ses avocats recommandent de ne pas se rendre aux Etats-Unis, invoque l'intérêt du public pour justifier la publication des fichiers: «Ils montrent non seulement les événements graves mais aussi le côté sordide de la guerre, de la mort d'un enfant aux opérations majeures qui tuent des centaines de personnes.»
«Il revient à un tribunal de dire clairement si on est en présence ou non d'un crime. Cela dit, à première vue, il semble qu'il y ait des preuves de crimes de guerre dans ces documents», a-t-il déclaré.
onde 26/07/2010 à 17h54
Afghanistan: «Les civils et une solution politique ne sont pas la priorité des Américains»
Recuelli par Sylvain Mouillard
(REUTERS/Nikola Solic)
Mariam Abou-Zahab, chercheuse rattachée au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri), analyse la divulgation par le site Wikileaks de plus de 90.000 fichiers classés sur la guerre en Afghanistan.
Quels éléments ont retenu votre attention dans la gigantesque quantité de données révélées par le site Wikileaks?
Pour ceux qui suivent le conflit en Afghanistan, on n'apprend pas grand chose dans ces «carnets de guerre». Ils viennent confirmer beaucoup d'éléments sur les pertes civiles, et nous révèlent de nouveaux incidents dont on n'avait jamais fait état. Mais beaucoup de cas restent inconnus. Il se passe des choses au fin fond de l'Afghanistan qui ne remontent même pas. Selon les données réunies par le Guardian , au moins 195 civils ont été tués par les soldats de la coalition, en majorité américains. C'est un chiffre sous-estimé.
Les médias, notamment français et américains, mettent en avant le rôle du Pakistan pour ne pas parler du reste (l'allié de Washington est accusé d'autoriser des membres de ses services de renseignement à traiter directement avec les talibans, ndlr). Il est très facile de dire que c'est de la faute des Pakistanais, mais il y a beaucoup d'intox là-dedans. Selon cette version, l'insurrection serait menée de l'extérieur. L'objectif est de justifier les attaques des Américains au Pakistan, notamment avec les drones. Il faut noter que celles-ci sont deux fois plus nombreuses sous Obama que sous Bush.
Je reste donc prudente sur ce qui relève du renseignement. En revanche, il y a des éléments factuels que l'on ne peut pas nier.
Lesquels vous semblent les plus déterminants pour expliquer les difficultés de la coalition en Afghanistan?
D'abord, la question des bombardements aériens. Les troupes y ont recours dès qu'elles sont en difficulté. Le problème, c'est qu'on ne sait pas très bien où les bombes vont tomber. Ce scénario s'est d'ailleurs encore produit dans le Helmand vendredi (au moins 45 civils auraient été tués dans une attaque à la roquette menée depuis un hélicoptère, ndlr). Dans ce genre de cas, la coalition dit au début: «on ne sait pas». Puis, elle détaille et affirme avoir «tué des talibans».
Mais désormais, les journalistes afghans se rendent sur place et peuvent recueillir des témoignages circonstanciés. Cela entraîne une protestation du gouvernement d'Hamid Karzaï. Une enquête est déclenchée, mais elle traîne, et la coalition conclut finalement que les pertes civiles sont de la faute des talibans. Parfois, la coalition propose de l'argent comme dédommagement. Cela mine les relations avec les civils, car c'est reconnaître qu'il y a bien eu bavure.
Les raids de nuit des forces spéciales, notamment ceux de la Task Force 373 (lire l'article du Guardian sur le sujet), posent aussi problème. Leur mission est de tuer - même pas capturer - insurgés, talibans, ou membres d'Al-Qaeda. Ces commandos débarquent de nuit dans les maisons. Mais ils se trompent parfois, car les renseignements ne sont pas toujours fiables. Il peut très bien s'agir d'un règlement de comptes entre voisins. Pour les Afghans, ce genre d'opération est culturellement insupportable. Le traumatisme et l'humiliation provoquent des désirs de vengeance.
Il y avait pourtant eu un changement de stratégie restreignant les règles d'engagement pour les soldats de la coalition, non?
Entre ce qui se décide au niveau du commandement et le terrain, ça ne suit pas forcément. Dans le sud du pays, les Américains et même les Canadiens sont très frustrés de ne pas pouvoir ouvrir le feu quand on leur tire dessus. Et désormais, la priorité de Petraeus (le nouveau commandant en chef de la coalition en Afghanistan, ndlr) semble être de gagner la guerre...
Quel impact ces fuites peuvent-elles avoir?
La sortie des ces informations risque d'ennuyer les Américains, qui ont déjà des relations délicates avec le Pakistan. Cela arrive à un moment où les opinions publiques sont de plus en plus hostiles à cette guerre, en tout cas dans les pays où il y a un débat. Aux Etats-Unis, on s'interroge de plus en plus sur le coût de ce conflit, et il y a fort à parier que certains vont se dire: «voilà une raison de plus pour s'en aller».
D'autant que l'on se rend bien compte que l'armée et la police afghanes ne sont pas du tout au point, et qu'elles sont loin d'être fiables. Aujourd'hui, les Américains cherchent une porte de sortie qui ne dit pas son nom. L'«afghanisation» du conflit, c'est un terme différent, mais ça n'a rien de nouveau: cela veut dire réarmer des milices. On se rend compte que la protection des civils et la recherche de solutions politiques sont loin d'être la priorité des Américains.
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Wikileaks évoque des "preuves de crimes de guerre" dans les rapports sur l'Afghanistan |
Le fondateur et porte-parole de Wikileaks, Julian Assange, a estimé lundi lors d'une conférence de presse que les dizaines de milliers de rapports de soldats en Afghanistan contenaient des "preuves de crimes de guerre". Le site Wikileaks, spécialisé dans la publication anonyme de documents confidentiels, a publié dimanche soir, en collaboration avec le Guardian, le New York Times et le Spiegel, 90 000 rapports des forces alliées en Afghanistan.
Allant des opérations les plus banales aux engagements les plus meurtriers, les rapports montrent la multiplication des attentats utilisant des engins explosifs rudimentaires, les erreurs qui conduisent à des tirs contre des civils ou des alliés, et les rapports conflictuels entre les services de renseignement américains et leurs homologues pakistanais.
Lors d'une conférence de presse à Londres, Julian Assange a estimé que la publication de ces documents était "comparable à l'ouverture de la Stasi", l'ancienne police politique de l'Allemagne de l'Est. Il a également appelé à un contrôle général de l'action des forces armées, estimant qu'il était impossible de laisser l'armée faire seule la lumière sur les actions. "Ce serait comme de laisser un policier enquêter sur un meurtre dont il est le principal suspect", a estimé M. Assange.
Les documents publiés ce lundi contiennent des informations qui n'avaient jamais été rendues publiques, notamment à propos d'incidents ayant abouti à la mort de civils. La Maison Blanche a vivement critiqué la publication de ces textes, estimant qu'elle "met les vies d'Américains et d'alliés en danger". Les rapports publiés portent sur la période 2004-2009, soit avant le lancement d'une nouvelle stratégie demandée par Barack Obama en décembre 2009.
Des documents révèlent que les services secrets pakistanais aideraient les talibans afghans | ||||
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Des documents militaires américains confidentiels, publiés par le site Wikileaks, révèlent que les services secrets pakistanais soutiendraient secrètement les talibans afghans, avec lesquels ils organiseraient, selon le New York Times, "des réseaux de groupes d'insurgés qui combattent les soldats américains en Afghanistan, et même montent des complots visant à assassiner des dirigeants afghans". Une révélation très embarrassante pour les Etats-Unis, dont le Pakistan est censé être l'allié dans cette guerre d'Afghanistan engagée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
Selon le New York Times, ces documents explosifs "laissent entendre que le Pakistan, officiellement un allié des Etats-Unis, permet à des membres de son service de renseignement de traiter directement avec les talibans" lors de "sessions de stratégie secrète". Le quotidien britannique The Guardian ainsi que l'hebdomadaire allemand Der Spiegel ont également reçu il y a plusieurs semaines les documents obtenus par Wikileaks, un site spécialisé dans la publication anonyme de documents confidentiels.
La source de la fuite n'a pas été identifiée. Ces journaux ont accepté de publier ces informations, provenant de quatre-vingt-onze mille documents "utilisés par des officiers du Pentagone et par les troupes sur le terrain", parce qu'elles allaient être diffusées sur Internet.
"UNE GUERRE EN ÉTAT D'ÉCHEC"
"La plupart des rapports sont des rapports de routine, mêmes banals, mais beaucoup ont un caractère percutant sur une guerre qui dure depuis près de neuf ans", relève le New York Times.
Le Guardian affirme quant à lui que les documents, qui révèlent le nombre croissant de civils tués par les forces de la coalition et les talibans, "donnent une image dévastatrice de la guerre en état d'échec en Afghanistan".
Dès dimanche, la Maison Blanche s'est empressée de "condamner fermement" la publication de ces "informations confidentielles par des personnes et des organisations qui pourraient mettre en péril la vie d'Américains et de [leurs] alliés, et menacer [la] sécurité nationale", selon les termes d'un communiqué du conseiller à la sécurité nationale du président Barack Obama, le général James Jones.
"Wikileaks n'a pas essayé de nous contacter à propos de ces documents, les Etats-Unis n'ayant appris que par la presse la diffusion de ces documents", précise James Jones. "Ces fuites irresponsables n'auront pas de conséquence sur notre engagement en cours, visant à renforcer notre alliance avec l'Afghanistan et le Pakistan ; pour battre nos ennemis communs ; et soutenir les aspirations des Afghans et des Pakistanais", assure-t-il.
CHANGEMENT DE STRATÉGIE
Le général Jones, qui n'a ni confirmé ni démenti la véracité des documents, a souligné qu'ils couvraient "une période allant de janvier 2004 à décembre 2009" et que le 1er décembre 2009, le président Barack Obama avait "annoncé une nouvelle stratégie" en Afghanistan.
L'ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis a lui aussi jugé "irresponsable" la publication des documents et confirmé que son pays était pleinement engagé dans la lutte contre les insurgés islamistes. M. Husain Haqqani a estimé qu'ils contenaient des informations inexactes, ajoutant que "les Etats-Unis, l'Afghanistan et le Pakistan sont des partenaires stratégiques et tentent ensemble de battre militairement et politiquement Al-Qaida et ses alliés talibans".
Sous couvert de l'anonymat, un responsable américain a estimé qu'il n'était pas "surprenant qu'il y ait des inquiétudes concernant l'ISI" (services de renseignement pakistanais). C'est pour cette raison notamment, a-t-il ajouté, "que le président a ordonné un réexamen de la politique [menée en Afghanistan] et un changement de stratégie".
(notre gratitude aux amis d'Elkhadra)
dimanche 25 juillet 2010
La résistance afghane capture deux soldats des troupes d’occupation
dimanche 25 juillet 2010
D’après Al-Jazeera
L’ISAF [International Security Assistance Force] sous direction de l’OTAN, a confirmé les informations ce samedi, disant que les deux soldats avaient quitté leur camp dans la ville de Kaboul dans un véhicule vendredi après-midi, et n’étaient pas réapparus.
« Leur unité a lancé des véhicules à leur recherche, et celle-ci se poursuit », a déclaré l’ISAF dans un communiqué.
L’ISAF n’a pas précisé la nationalité des soldats capturés, mais les autorités américaines ont déclaré à l’agence Associated Press que les soldats étaient Américains.
Un porte-parole des Talibans a nié que son groupe était à l’origine de la disparition des soldats, mais plus tôt dans la journée, il avait pris contact avec les agences de presse pour donner la description des soldats et de l’équipement qu’ils transportaient.
S’adressant à l’Agence France Presse par téléphone depuis un lieu gardé secret, Zabihullah Mujahid, porte-parole des Talibans à l’est de l’Afghanistan, a déclaré : « Jusqu’à présent, nous ne sommes pas au courant et nous ne confirmons rien ».
« Fusillade avec les Talibans »
Selon les déclarations faites à Al Jazeera par le gouverneur de la province, les Américains allaient rejoindre une équipe de reconstruction provinciale, une équipe de développement dirigée par des militaires.
Samer Gul, administrateur en chef du district de Charkh dans le Logar, a accusé les Talibans d’être à l’origine de la disparition. Il a déclaré que les Talibans avaient remarqué es soldats lorsque leur véhicule a traversé un marché.
« Ils se sont arrêtés dans le bazar principal du district de Charkh. Les Talibans les ont vus dans le bazar », a dit Samer Gul. « Ils ne se sont pas attaqués à eux dans le bazar, mais ils ont signalé aux autres Talibans qu’un véhicule faisait route vers eux. »
Samer Gul a indiqué que les soldats ont été capturés après une fusillade avec les Talibans.
20 000 dollars pour tout renseignement
James Bays d’Al Jazeera, rapporte depuis la capitale Kaboul, que les États-Unis offraient une récompense de 20 000 dollars pour toute information sur les Américains capturés.
« Des véhicules militaires diffusent des messages par le biais de haut-parleurs à la population locale, offrant une récompense de 20 000 dollars pour toute information sur le sort des deux hommes », dit-il.
« Ce qui est curieux, c’est pourquoi deux militaires américains sont partis de Kaboul, pour se retrouver au sud de la province de Logar, à plus une heure de route. »
« Normalement, on s’attendrait à ce que des militaires qui font ce voyage le fassent dans un convoi de blindés ou par hélicoptère. »
Le Logar est au sud-est de Kaboul, la capitale afghane, dans une région qui a vu de plus en plus d’attaques de la part des insurgés au cours des dernières années.
Les captures de soldats étrangers sont rares en Afghanistan. Jusqu’à présent le seul soldat connu pour avoir été capturé est Bowe Bergdahl, un Américain qui a été capturé par les Talibans dans la province de Paktika en Juin 2009. Le Paktika est près du Logar, à l’est de l’Afghanistan.
Son sort reste peu clair, même s’il est apparu dans une vidéo diffusée par les Talibans en avril.
25 juillet 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/a...
Traduction : Info-Palestine.net
samedi 24 juillet 2010
« Fallujah, c’est pire qu’Hiroshima »
samedi 24 juillet 2010
Layla Anwar - ArabWomenBlues
Je viens juste de regarder une rediffusion d’une émission d’Al-Jazeera préparée par Ahmad Mansour - une entrevue avec le professeur Chris Busby. Le professeur Chris Bubsy est un scientifique et le directeur de Green Audit, et secrétaire scientifique du comité européen sur les risques liés aux radiations [European Committee on Radiation Risks].
Le professeur Busby a produit beaucoup d’articles sur les radiations, l’uranium et la contamination dans des pays tels que le Liban, le Kosovo, Gaza et naturellement l’Irak.
Je vais me focaliser ici sur ses dernières découvertes qui étaient le sujet du programme diffusé sur Al-Jazeera.
Comme certains d’entre vous le savent, Fallujah est une ville interdite. Elle a été soumise à d’intenses bombardements en 2004, avec des bombes enrichies à l’uranium [DU] et au phosphore blanc, et depuis elle est devenue zone interdite - ce qui signifie que les autorités fantoches irakiennes et les forces d’invasion/d’occupation des États-Unis ne permettent à personne d’entreprendre une véritable étude dans Fallujah. Fondamentalement, Fallujah est sous état de siège.
Il est évident que les Américains et les Irakiens savent quelque chose et le cachent au public. Et c’est là qu’entre en scène le professeur Chris Busby. Il était et est toujours résolu à aller au fond de ce qui s’est passé dans Fallujah en 2004.
Étant un des premiers scientifiques dans son domaine, il s’est lancé dans une étude sur Fallujah dont les résultats préliminaires seront publiés dans 2 semaines - si tout se passe bien.
Le professeur Busby a rencontré beaucoup d’obstacles alors qu’il entreprenait ce projet. Ni lui ni personne de son équipe n’a été autorisé à entrer dans Fallujah pour y conduire des entretiens. Mais, dit-il, quand la porte principale se ferme, il faut trouver d’autres portes à ouvrir. Et c’est ce qu’il a fait. Il est parvenu à réunir une équipe d’Irakiens de Fallujah afin que ceux-ci mènent les enquêtes pour lui.
Le projet de recherche s’appuie sur 721 familles de Fallujah, ce qui représente 4500 participants - vivant aussi bien dans des zones à niveau élevé de rayonnement que dans des zones à bas niveau. Les résultats ont été comparés avec un groupe de contrôle - un échantillon du même nombre de familles vivant dans une zone non radioactive dans d’autres pays arabes. Pour les besoins de l’étude ont été choisis trois autres pays pour la comparaison : le Kowéit, l’Egypte et la Jordanie.
Avant d’aborder les résultats préliminaires, je dois noter ce qui suit :
les autorités irakiennes ont menacé tous les participants de cette enquête d’arrestation et de détention si elles coopéraient avec les « terroristes » qui les interviewaient. En d’autres termes, elles ont été menacées d’être sous le coup de la loi anti-terroriste.
Les forces des États-Unis ont interdit au Dr. Busby de recueillir n’importe quelle donnée, arguant du fait que Fallujah est une zone insurrectionnelle.
Les médecins de Fallujah ont décliné la demande de passer dans le programme télévisé d’Ahmad Mansour parce qu’ils avaient reçu plusieurs menaces de mort et craignaient pour leurs vies.
En d’autres mots, l’étude a été entreprise dans des conditions très difficiles et représentant un danger pour la vie [des participants]. Mais elle a néanmoins été menée à bien.
Comme le programme n’a pas été téléchargé sur Youtube, je ne peux pas donner de transcription mot-à-mot de l’émission. J’ai pris des notes rapides à la main et mémorisé le reste. Mais je ferai de mon mieux pour présenter tous les faits que j’ai appris aujourd’hui. Qu’est-ce donc que les Etats-Unis et leurs marionnettes irakiennes ne veulent pas que le public sache ? Et pourquoi ne permettent-ils aucune mesure des niveaux du radiation dans Fallujah, et pourquoi ont-ils même interdit à l’AIEA [nternational Atomic Energy Agency] d’entrer dans la ville ?
Que s’est-il exactement passé dans Fallujah ? Quels étaient les types de bombes utilisées ? Était-ce uniquement des bombes à l’uranium ou y avait-il encore quelque chose d’autre ?
1) Une chose qui est très impressionnante dans Fallujah est que les taux de cancer ont nettement augmenté dans un très court laps de temps, en fait depuis 2004. Voici des exemples fournis par le Dr. Busby :
le taux de leucémie d’enfant est de 40 fois plus élevé, depuis 2004, que pendant les années qui précédent. Et comparé à la Jordanie, par exemple, ce taux est de 38 fois plus élevé
le taux de cancer du sein est 10 fois supérieur à ce qu’il était avant 2004
le taux de cancer du système lymphatique est de 10 fois supérieur à ce qu’il était avant 2004.
2) Une autre particularité à Fallujah est l’élévation dramatique du taux de mortalité infantile. Comparé à 2 autres pays arabes comme le Kowéit et l’Egypte qui ne sont pas affectés par les radiations, voici les chiffres :
le taux de mortalité infantile pour Fallujah est 80 enfants en bas âge sur 1000 naissances (80 pour 1000), alors que pour le Kowéit ce taux est de 9 enfants en bas âge sur 1000, et pour l’Egypte de 19 enfants en bas âge sur 1000. (Donc le taux de mortalité infantile en Irak est 4 fois plus élevé qu’en Egypte et 9 fois plus élevé qu’au Kowéit.)
3) La troisième particularité à Fallujah est le nombre de déformations d’origine génétique qui a explosé après 2004. C’est un sujet que j’ai déjà traité dans le passé. Mais ce n’était pas une étude complète, et aujourd’hui j’ai appris autre chose. Les rayonnements produits par un agent qui a été employé par « les forces de libération » causent non seulement de très nombreux défauts d’origine génétique mais provoque également, et c’est très important, des changements structurels au niveau cellulaire.
Quelles en sont les conséquences ?
En raison du code génétique des enfants en bas âge de sexe masculin (manque de chromosome X), ceux-ci risquent plus de mourir à la naissance, et les enfants en bas âge de sexe féminin ont plus de chance de survivre à la naissance avec de fortes déformations. Et ici un autre exemple est fourni par le Dr. Busby : avant 2003 les taux de natalité dans Fallujah étaient comme suit : 1050 enfants de sexe masculin pour 1000 enfants de sexe féminin. En 2005, il y a eu la naissance de seulement 350 enfants de sexe masculin pour 1000 bébés de sexe féminin - ce qui signifie que les bébés de sexe masculin ne survivent pas.
Quant aux bébés de sexe féminin, et c’est là que se trouve le pire de la tragédie... les radiations provoquent des changements au niveau de l’ADN, ce qui signifie que ces même enfants de sexe féminin, s’ils survivent et s’ils se reproduisent plus tard, donneront naissance à des filles génétiquement déformées et à des bébés de sexe masculin morts-nés.
Les résultats mentionnés ci-dessus sont corrélés par d’autres études menées sur les enfants des enfants des survivants d’Hiroshima (en 2007) et qui prouvent que même la troisième génération affiche des malformations génétiques comprenant des maladies chroniques (cancer, coeur, etc...) à un taux 50 fois supérieur à la normale. À Chernobyl, d’autre part, les études sur des animaux de la même zone ont prouvé que les effets des rayonnements ont génétiquement modifié 22 générations. En somme les effets des rayonnements sont transmis de gène en gène et ont un effet cumulatif avec le temps (je n’entrerai ici pas dans le détail sur la façon dont cela se réalise. Vous pourrez lire plus d’explications à ce sujet une fois que le document du Dr. Busby sera édité).
Certaines des déformations infantiles sont si terribles qu’Al-Jazeera et la BBC - qui a produit un documentaire sur le même sujet - ont refusé de diffuser certaines images. Les exemples de malformations dont les photos sont en la possession d’Ahmad Mansour sont :
des enfants nés sans yeux
des enfants avec deux et trois têtes
des enfants nés sans orifices
des enfants nés avec des tumeurs malignes au cerveau et à la rétine de l’oeil
des enfants nés avec l’absence d’organes vitaux
des enfants nés avec des membres manquants ou en trop
des enfants nés sans parties génitales
des enfants nés avec de graves malformations cardiaques.
Etc ...
Sur ces mêmes aspects, les médecins de Fallujah ont été invités pour les besoins de l’étude à noter les taux de malformations à la naissance en l’espace d’un mois et de comparer les chiffres avec le mois qui a précédé. Voici les résultats : en l’espace d’un seul mois, les seules naissances avec malformations dans le mois courant ont augmenté de 3 par rapport au mois qui précède (le mois courant indiqué pour l’étude était février 2010).
L’uranium est introduit dans le sang par la digestion et la respiration. Les quantités extrêmement élevées d’uranium auxquelles les gens de Fallujah ont été soumis expliquent l’élévation vertigineuse des cancers des ganglions, des poumons, des seins et du système lymphatique chez les adultes.
Il y a 40 autres secteurs fortement irradiés en Irak, mais Fallujah est LE PIRE DE TOUS.
Rien qu’avec ces résultats préliminaires, le Dr. Busby et son équipe en ont conclu que par rapport à Hiroshima et à Nagazaki, Fallujah était pire. Et je cite de Dr. Busby : « La situation dans Fallujah est effrayante et affreuse, c’est encore plus dangereux et pire qu’à Hiroshima... »
J’ai noté que ce sont des résultats préliminaires. Pourquoi ais-je noté cela ?
Parce que le Dr. Busby a été harcelé. Il a vu se réduire ses fonds pour la recherches, et des portes se sont fermées sous sous nez. Il a été menacé (comme l’ont été d’autres scientifiques qui ont conduit des études semblables dans les années 90 en Irak), abandonné par la communauté scientifique, attaqué — en raison de la nature de son travail sur l’Irak. Les implications politiques sont énormes et dangereuses pour les Etats-Unis et leurs seconds couteaux. Cela montre bien que la preuve scientifique que des crimes de guerre ont été commis se trouve vraiment ici à portée de main ...
En conséquence, la vie du Dr. Busby a été rendue très difficile. La publication sur les travaux de recherche pour lesquels il a énormément travaillé, a été envoyée au Lancet afin d’être soumise au comité scientifique de la revue. Le Lancet a retourné le projet d’article, disant ne pas avoir le temps de l’étudier. Des laboratoires ayant coopéré dans le passé pour examiner des échantillons les ont cette fois-ci retournés après avoir découvert que ces échantillons venaient d’Irak. Seuls 2 laboratoires sont disposés à examiner les mêmes échantillons pour trouver l’agent exact utilisé dans Fallujah - mais ils sont prêts à le faire uniquement à un prix tout à fait exorbitant à cause de la nature sensible de l’étude. Mais en raison du manque d’argent, le Dr. Busby attend les fonds nécessaires pour faire analyser une vingtaine d’échantillons provenant de Falluja et qu’il conserve soigneusement .
Questionné par Ahmad Mansour sur ce qui l’incitait à persévérer, quand on considère tous les obstacles formidables qu’il a été obligé de surmonter, sa réponse a été :
« Toute ma vie, j’ai cherché la vérité, je suis un chasseur de la vérité dans une jungle de mensonges. J’ai également des enfants. Les enfants sont non seulement notre futur, ils sont les porteurs des générations futures. Depuis 50 ans nous avons souillé la planète (avec les radiations) et nous faisons supporter cet héritage à nos enfants et petits enfants. Nous avons l’obligation pour les gens de Fallujah de découvrir la vérité »
Interrogé sur la façon dont il peut poursuivre ses travaux sans financement et face à des portes se fermant devant lui, il a répondu :
« Je compte sur la bonne volonté de personnes ici et là qui envoient de petites sommes d’argent, et je suis également un fermement persuadé que si la porte principale se ferme, il faut en ouvrir d’autres. Quand il y a une volonté, il y a toujours un chemin. »
Chapeaux bas devant vous ! Professeur Busby...
J’incite toutes les personnes lisant ce courrier, toutes les personnes de conscience, je pousse tous les Irakiens (réagissez ! pour l’amour de Dieu !) et tous les Arabes pour prendre contact avec le Dr. Busby et faire une donation afin que les échantillons provenant de Fallujah puissent être examinés et que la vérité puisse être découverte. Et je finirai ce courrier avec une dernière citation de ce grand homme dévoué :
« La vérité a des ailes qui ne peuvent être coupées. »
Je dois m’arrêter ici. C’est déjà le matin et je n’ai pas encore dormi. J’ai voulu transmettre tout cela au monde... La question que je vais garder avec moi — si jamais je peux fermer l’oeil — est la même question que celle que j’ai toujours posée depuis 2003 : « Pourquoi ? Qu’est-ce que le peuple irakien, qu’est-ce que les enfants irakiens vous ont fait pour mériter tout cela ? »
PS : Paola Pisi, rédactrice d’Uruknet a trouvé la vidéo de l’émission sur Youtube ; elle vient juste d’y être installée. Je ne sais pas comment elle a procédé car j’avais recherché cette vidéo pendant des heures. Merci Paola. Voici une autre personne dévouée à la Vérité. Si quelqu’un pouvait la traduire entièrement en anglais, j’en serai très heureuse.
Juillet 2010 - ArabWomenBlues - Vous pouvez consulter cet article à :
http://arabwomanblues.blogspot.com/...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach