Journalistes assassinés en Irak: la honte de RSF en sept dates
Résumé de l'affaire :
1 - Le 8 avril 2003, tir d'un char US contre l'hôtel Palestine où se trouvaient des centaines de journalistes étrangers : mort du cameraman espagnol José Couso et de son collègue ukrainien Taras Protsyuk. Le jour même, le Syndicat National des Journalistes français (SNJ) publiait un communiqué approuvant la démarche de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui demandait une enquête indépendante pour faire toute la lumière. On y lisait : « La FIJ qualifi[e] de « crime de guerre » l'attaque de ce jour contre l'hôtel ».
2- Le 15 janvier 2004, après enquête, Reporters Sans Frontières (RSF) concluait que les trois militaires impliqués n'étaient pas coupables.
3 -En mai 2006 sur son site Internet, la famille de José Couso, exigeait que RSF se retire du dossier pour clause de flagrante complaisance envers les tueurs.
4- Le 16 janvier 2007, le juge madrilène Santiago Pedraz émettait un mandat d'arrêt international pour l'« assassinat » de José Couso à l'encontre de trois militaires américains acquittés par RSF.
5- Le 13 mai 2008, une militaire US, ancien agent des services de renseignements, déclarait à la presse que l'hôtel Palestine était bien une cible militaire potentielle de l'armée US. Elle ajoutait que son travail à Bagdad consistait en outre à espionner les journalistes (par mise sur écoute).
6- Le 19 mai 2008, par un communiqué flegmatique, RSF confessait que « le Pentagone avait identifié l'hôtel Palestine comme cible militaire potentielle ». Le communiqué faisait l'impasse sur le scandale de la mise des journalistes sur écoute et il se terminait par les justifications d'un des tueurs.
Je consacre tout un chapitre aux détails de cette affaire dans mon livre « La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone ». Il manquait juste la confirmation par les services secrets US.
Encore une date ?
7- Le 22 décembre 2007, interrogé sur moi par le quotidien suisse « La Liberté », Robert Ménard affirmait : « Tout ce qu'il dit dans son livre est faux ».
Dommage que le Syndicat National des Journalistes (SNJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), les témoins, la famille de José Couso, un juge espagnol et jusqu'à un agent de renseignements US en service au moment du drame valident ce que j'ai écrit.
Naïf qui attend à présent une virulente et spectaculaire action de RSF contre la violation du secret des sources journalistiques par l'US Army.
Maxime Vivas